«L’atteinte du Ppte constitue une plate-forme d’opportunités qu’il faut transformer, pour rendre effective une seconde période de prospérité économique en Côte d’Ivoire. Mais, pour le faire, il faudra que chaque Ivoirien puisse travailler en capitalisant nos efforts et réfléchir sur des investissements. Parce que, ce n’est pas l’allégement de la dette qui fera cette relance…». Ces mots sont de Charles Diby Koffi, le ministre de l’Economie et des Finances. Qui les a prononcés, hier jeudi 2 août 2012, à l’Hôtel Ivoire, lors de la 5e «Tribune du Gepci», la structure qui regroupe les patrons de la presse en Côte d’Ivoire. Invité à cette tribune, le premier responsable de l’Economie et des Finances se prononçait sur «la relance économique de la Côte d’Ivoire après le point d’achèvement de l’initiative Ppte.» A cette préoccupation, le ministre Charles Diby dira qu’après le point d’achèvement intervenu, le 26 juin 2012, plusieurs déclencheurs sont passés automatiquement au vert. Il en veut pour preuve le stock de la dette extérieure qui passe à 18,2% contre 67,8% en 2007 et celui de l’exportation qui se retrouve à 37% contre 148,4% en 2007. Il en est de même des recettes budgétaires qui sont passées de 351,9% en 2009 à 97%, alors que les normes sont de 250%, mais aussi de la dette publique qui se retrouve à 36,4% contre 79% quelques années auparavant. Pour le ministre de l’Economie et des Finances, accompagné pour la circonstance de trois de ses collègues, notamment celui de l’Energie, du pétrole et gaz, de l’Information et celui des Ntics et de la Poste. Tous ces ratios traduisent la restauration de la soutenabillité de la dette et de la crédibilité de l’Etat. «Avec tous ces indicateurs, la Côte d’Ivoire peut aller sur n’importe quel marché pour emprunter de l’argent», a-t-il dit. Si la Côte d’Ivoire gagne en crédibilité, cependant, beaucoup d’efforts restent à faire. Pour Charles Diby Koffi, il faut à cet égard mettre en place des stratégies viables et fiables. Ainsi, il s’agira de relancer l’investissement privé par la promotion de la destination Côte d’Ivoire. Ce qui pourrait, à en croire l’argentier de la Côte d’Ivoire, faire passer le Produit intérieur brut de 5,4% en 2011 à 6,7 %, cette année, 11,7% en 2014 et 14,4% en 2015. En le faisant, «La Côte d’Ivoire souhaite construire une économie inclusive et non une économie «unijambiste». Autre indicateur qui tient à cœur Charles Diby Koffi dans sa stratégie de la relance, c’est sans nul doute, les réformes. Notamment dans le secteur du cacao-café, de l’énergie, la lutte contre la corruption, les faux frais sur les produits, la fraude, la contrefaçon, la contrebande… Mais qu’en est-il de l’impact de l’initiative Ppte sur la vie des Ivoiriens ? Cela se traduira, à en croire le premier responsable des finances de la Côte d’Ivoire, à la construction de diverses infrastructures, notamment les routes, les écoles, les hôpitaux, des logements sociaux…sans oublier la création de nombreux emplois. «Tous ces chantiers vont ouvrir de nouveaux emplois pour chaque Ivoirien», a lâché le député de Bouaflé sous-Préfecture. A rappeler que, la dette extérieure de la Côte d’Ivoire en juin 2012 se situait à 6373,9 milliards de Fcfa, qui se composait de 1377,4 milliards de Fcfa de la dette commerciale, dont 1225,6 du Club de Paris (14 Etats). S’agissant de la dette bilatérale, elle était de 3453 milliards de Fcfa, avec 3158,9 milliards de Fcfa et 294,14 milliards de Fcfa hors club de Paris et 1543,4 milliards de Fcfa de la dette multilatérale. Ce sont donc, 4080 milliards de Fcfa de l’ensemble de cette dette qui a été annulé en faveur de la Côte d’Ivoire. Celle-ci est repartie comme suit : 1543,3 milliards de Fcfa pour le Club de Paris, 946,3 milliards de Fcfa pour les Institutions multilatérales (Banque mondiale, Fmi, Bad, Badea…).
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré
