L’eau, source de vie. Le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara en est conscient. Aussi a-t-il mis au cœur de ses priorités, l’eau potable pour la population ivoirienne. Le lancement des travaux d’approvisionnement de la ville d’Abidjan, à partir de la nappe phréatique de Bonoua, le lundi dernier par le Chef de l’Etat, est la matérialisation de ce programme de gouvernement. A la place du Djatin, lieu de la cérémonie, le président Ouattara a expliqué que ce projet constitue l’un des éléments essentiels de son programme, à savoir, permettre à tous les Ivoiriens d’avoir accès à l’eau potable. Surtout que le déficit d’approvisionnement en eau potable avant la crise était de 30% à Abidjan et 50% à l’intérieur du pays à cause du manque d’entretien et d’investissement durant plusieurs années. D’où la mise sur pied du Programme présidentiel d’urgence (Ppu) et le plan d’urgence gouvernemental hydraulique. Pour Ouattara, il s’agit de réparer d’ici fin 2012, 80% des pompes en milieu rural, d’absorber 60% du déficit actuel à Abidjan, de réhabiliter et de renforcer 100% des équipements d’accès à l’eau potable en milieu urbain et rural. Mieux, il a fait savoir qu’en 2013, 100% des pompes en milieu rural sur l’ensemble du territoire national seront réparés et le déficit des abonnés actuels d’Abidjan sera résorbé. Ajoutant qu’à ce jour, les travaux dans les grandes villes de l’intérieur du pays, telles que Korhogo, Daloa, San Pédro, Tabou et Bouaké, ainsi que le District des Montagnes sont en cours et seront achevés avant la fin de l’année. Relevant que les systèmes d’adduction d’eau potable de plus de 44 localités ont été réhabilités. « A partir de juin 2013, l’approvisionnement en eau potable en milieu rural sera gratuit. Tous ces investissements, a-t-il indiqué, permettront de rendre gratuit l’approvisionnement en eau potable en milieu rural à partir de Juin 2013 », a révélé le Chef de l’Etat. Qui a indiqué que grâce à ce projet, ce sont un millier d’emplois qui seront créés dans la région : 500 à Bassam et 500 à Bonoua, pour réaliser des forages, des réservoirs, des stations de reprise et 124 kilomètres de canalisations. Si la première phase de ce projet sera financée par la Chine à travers Eximbank Chine, à hauteur de 50 milliards de FCFA, la deuxième phase, mise en œuvre l’année prochaine, sera issue du Contrat de désendettement et de développement (C2D) de la France. «Notre mission ne s’arrêtera pas à l’absorption des déficits actuels, mais elle sera surtout d’anticiper et de planifier la demande future. La cérémonie de ce jour concrétise donc le lancement de la première phase du projet, qui vise à permettre l’absorption des besoins futurs des localités de Bonoua à Abidjan, en passant par Bassam », a fait savoir Ouattara. Soulignant qu’il est prévu pour l’année 2014, le lancement d’un projet encore plus ambitieux d’alimentation en eau potable de la ville d’Abidjan, à partir de la nappe souterraine du Sud-Comoé, afin de satisfaire les besoins de la ville et de ses environs dans un horizon de 10 à 15 ans. Pour sa part, Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques, a expliqué qu’avec la concrétisation de ce projet, le séjour du président Ouattara en Chine, n’a pas été vain. « Le président veut de l’eau partout et pour tous. Cette première phase du projet (80 000 m3/jour) qui va durer 24 mois, grâce à un prêt concessionnel de Eximbank Chine et sans contrepartie, vise à améliorer l’approvisionnement en eau potable de la ville d’Abidjan et plus particulièrement celui de l’Ile de Petit Bassam qui regroupe les communes de Marcory, Koumassi, Treichville et Port-Bouët par captage de la nappe du Sud Comoé et la desserte des localités situées sur tout le parcours du projet », a expliqué Achi. Selon lui, à terme, c’est un projet de 160 000 m3 d’eau par jour pour réduire et anticiper le déficit d’eau. Car la ville d’Abidjan, alimentée en eau potable à partir de la nappe d’Abidjan. Et bien que la ressource soit insuffisante, elle est aussi sous la menace d’une contamination par des sources de pollution organique et chimique. A en croire le ministre, la capacité d’exploitation de la nappe atteinte, il était nécessaire de recourir à une autre source d’eau alternative pour répondre aux besoins en eau de la ville d’Abidjan. Comme alternative, Achi a évoqué le lac Bakré de la lagune d’Aghien et le fleuve Comoé pour les eaux de surface ainsi que la nappe du Sud Comoé pour les eaux souterraines. Le projet de Bonoua, a dit le ministre Achi, permettra de rendre autonome la desserte en eau potable des communes de Marcory, Koumassi, Treichville et Port-Bouët. Quant à Zhang Guoqing, Ambassadeur de la République populaire de Chine en Côte d’Ivoire, il a salué la coopération entre les deux pays et assuré que la CGC (Compagnie géologique de Chine) qui construit la nappe s’attèlera à terminer les travaux dans les délais prescrits. Les travaux de renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville d’Abidjan à partir de la nappe de Bonoua ont un coût global de 90 milliards de FCFA.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA