Sem Jeannot Kouadio-Ahoussou, Premier ministre, garde des Sceaux, ministre de la Justice, a présidé, hier lundi 13 août, la cérémonie de lancement officiel du Forum social, à Cocody sur le thème : «Dialogue social et croissance économique». C’était en présence de nombreux membres du gouvernement, des présidents des institutions, du corps diplomatique, des autorités militaires, administratives, coutumières, de l’ensemble des centrales syndicales et un grand nombre de travailleurs. A cette occasion, le chef du gouvernement a situé sur l’enjeu de ces assises. «Il nous faut sortir des promesses politiciennes et des arrangements de circonstance qui ne reposent sur aucune réalité objective. Ce qui est à rechercher, c’est l’existence d’une passerelle permanente entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Ce Forum est une occasion exceptionnelle pour engager un dialogue franc et responsable autour des grandes questions sociales qui sont autant de défis pour la cohésion sociale. Que toutes les questions soient abordées sans faux fuyant. . Il s’agit, notamment, des questions de salaires, d’accessoires de salaires, de profils de carrière, de la reforme du statut général de la fonction publique, des conditions sociales des travailleurs, de la collaboration entre administration et les syndicats. Le choix du gouvernement d’organiser un forum social réaffirme clairement l’engagement du Président de la république pour une gouvernance qui prend en compte les attentes légitimes des populations, les sentiments qui les animent et leurs conditions d’existence de chaque instant. Le présent forum doit être perçu comme une démarche participative visant à favoriser une meilleure convergence des énergies, pour l’émergence économique de notre pays et plus précisément sa renaissance, dans toutes les composantes de la vie de la nation» a-t-il soutenu. Dans son intervention, l’initiateur de ce dialogue social, le locataire de la primature, a rappelé les défis actuels de la Côte d’Ivoire «Ces défis ont pour nom, une armée à reconstruire, une paix et une sécurité à consolider, un Etat moderne, garant de libertés à promouvoir, une économie nationale à redynamiser, une agriculture à moderniser, des infrastructures à réhabiliter et à construire, une école à recentrer sur les valeurs du mérite et de l’effort, des emplois à créer, un monde du travail à rassurer, un système sanitaire à améliorer, etc.». A fait savoir Kouadio-Ahoussou avant d’ajouter «Pour relever ces défis, il nous faut rechercher un consensus national devant se traduire par un nouveau pacte social dynamique s’inscrivant dans la durée et reposant sur le courage de la vérité, la justice et l’équité sociale et la responsabilité de tous les acteurs de la vie de la nation. Le second pilier du dialogue social doit être la justice. La richesse nationale doit profiter à tous. L’une des grandes ambitions de ce forum devra être la mise en place d’un cadre permanent de la cohésion sociale, véritable instrument de la veille sociale. Il s’agit de préparer les réponses sociales du futur face aux exigences de notre vision de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Le gouvernement, pour sa part, s’engage dans ce dialogue, avec une bonne disposition d’esprit, conscient que de sa responsabilité d’être à l’écoute des populations, notamment du monde du travail et d’apporter, avec justice et réalisme, les solutions aux préoccupations exprimées. Nous devons être, en effet, des ouvriers actifs et volontaires de la reconstruction de la Côte d’Ivoire si nous voulons, demain, léguer aux générations futures les bénéfices des richesses que nous aurons contribué à créer. J’en appelle à un véritable sursaut du monde du travail pour qu’au-delà de nos exigences conjoncturelles, de nos différences d’approche des questions, nous parvenions, dans un ultime effort, à jeter les bases d’une cohésion sociale forte et durable» a-t-il conclu sous un tonnerre d’applaudissements.
SERGE AMANY
SERGE AMANY