Comme nombre de pays en développement, la Côte d`Ivoire a hérité du monopole public des postes et télécommunications après son accession à l`indépendance en 1960. Par son caractère de service public, le secteur des télécommunications est placé sous la gestion directe de l`Etat. Ainsi, toutes les actions de développement de ce secteur, jusqu`au milieu des années 1990, se sont-elles déroulées dans le cadre de ce monopole public, quand bien même on a observé une évolution notable des formes institutionnelles qu`elle a revêtue. Aujourd’hui, avec la mondialisation et le développement que connait le secteur des télécommunications, il est plus que nécessaire de mettre en place une véritable politique de contrôle et de régulation des activités qui y sont attachées. Et c’est d’ailleurs, l’une des actions majeures du gouvernement Ouattara. L’Atci (Agence des Télécommunications de Côte d`Ivoire), qui a pour l’heure la charge de cette mission, semble mener les actions aux pas de sénateur concernant la réglementation du commerce des puces des téléphones mobiles. En effet, le gouvernement a lancé une vaste opération d’identification des abonnés de ce secteur, ainsi que ceux de l’Internet. Cette opération qui a débuté en janvier 2012, suit son cours et s’achèvera le 31 octobre prochain. Lors de l’opération d’identification des abonnées aux services de télécommunications à l’immeuble Postel 2001, André Apeté, le directeur de cabinet du ministre de la Poste et des Tic, avait avertit que «le commerce des puces dans les rues devraient cesser normalement à partir du 2 avril dernier,». Mieux, un communiqué de cet arbitre des télécoms, stipule ceci: « En application des dispositions du décret n°2011-476 du 21 décembre 2011 portant identification des abonnés des services de télécommunications ouverts au public, l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (Atci), entreprend à compter du 24 mai 2012, des contrôles de tous les points de vente et de commercialisation de puces dans le district d’Abidjan. A cet effet, toutes les puces pré activées seront saisies et mises sous séquestre à l’Atci ». Mais sur le terrain, le constat est tout autre. Les revendeurs sont toujours au rendez-vous. Aussi, une source de l’Agence joint par téléphone précise que « les puces vendues actuellement dans les coins de rue, s’y trouvaient avant cette décision. Les vendeurs eux-mêmes jouent au chat et à la souris avec les agents contrôleurs. Mais le 31 octobre, il n’y aura plus de puces dans les rues », a promis notre interlocuteur. Selon lui, aucun opérateur de téléphonie mobile ne met à la disposition des revendeurs, des puces à commercialiser dans les rues. Toutefois, en s’appuyant sur le communiqué de l’Atci, on est en droit de s’interroger sur les acquis de cette structure de régulation depuis l’ultimatum du 24 mai dernier. Sur cette préoccupation, notre interlocuteur, n’a pu nous convaincre. Au total, tout porte à croire que ce commerce juteux et « illicite », a encore de beaux jours devant lui. Nous y reviendrons.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio