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Économie Publié le mardi 21 août 2012 | Le Mandat

Dagobert Banzio (ministre du Commerce) : “Frauder était devenu normal ; Sans le Premier ministre Ahoussou, le travail serait difficile ; Les trois grands défis qui nous attendent’’

© Le Mandat Par DR
Genève (Suisse): le ministre Dagobert Banzio, porte-parole de la mission conjointe Côte d`Ivoire / Guinée Bissau / Togo face à l`OMC
Lundi 2 juillet 2012. Genève (Suisse). Le ministre du Commerce, M. Dagobert Banzio, porte-parole de la mission conjointe Côte d`Ivoire / Guinée Bissau / Togo en examen au siège de l`Organisation mondiale du commerce (OMC)
A quelques heures de son départ en vacances, le ministre du Commerce, Dagobert Banzio, a dressé le bilan des actions de son département ministériel et réitéré l’engament du gouvernement à gagner le combat contre la vie chère.

Monsieur le ministre, environ un an après votre arrivée à la tête du ministère du Commerce, quels sont les grands axes de vos actions, et que doit-on retenir au moment ou vous partez en vacances?
Je voudrais commencer par la fin, c`est-à-dire les dernières actions qui sont en cours. Sachez que mon rôle est de mettre en œuvre le programme du président de la République, dans son volet qui se rapporte au Commerce. En matière de commerce, il a prévu de soutenir les commerçants ivoiriens dans leurs activités. Et sur cet axe, ce qu’on peut retenir aujourd’hui, c’est le projet d’insertion des Ivoiriens dans le commerce. De façon concrète, cela va se traduire par le soutien, à l’installation d’au moins 400 magasins ou boutiques. Ce sont des boutiques modernes tenues par des Ivoiriens avec une centrale d’achat qui va donc piloter cette activité que l’Etat va appuyer dans un premier temps, et qui va être progressivement reprise par des opérateurs privés ivoiriens. L’idée, c’est que le projet se tienne et qu’il y ait des Ivoiriens qui soient dans le commerce de détails, pour vendre les produits de grande consommation et de première nécessité, et qui vont, en même temps, commercialiser les produits vivriers dans de bonnes conditions. Ils vont les conditionner, les conserver et vendre également tous les produits frais, conditionnés et présentés de façon propre.

Une volonté manifeste d’insérer les nationaux dans ce domaine…
Il est vraiment inadmissible et difficile qu’après 52 ans d’indépendance, les Ivoiriens soient totalement absents d’un secteur qui fait le tiers de l’économie nationale. C’est donc un défi que le président de la République tient à relever et nous y travaillons pour que d’ici la fin de l’année, ce projet démarre effectivement. A coté de ce projet, dans le sens du soutien aux commerçants, il y a le projet d’appui à la commercialisation des produits vivriers, qui est un volet important qui concerne aussi bien les femmes qui font le commerce du vivrier, et qui ont d’ailleurs posé de façon concrète cette problématique au ministère du Commerce. Le gouvernement entend apporter une réponse dans la commercialisation des produits vivriers, qui va toucher tous ceux qui y interviennent, c`est-à-dire les transporteurs, les conducteurs, les mécaniciens et même ceux qui font de la manutention. Il faut ajouter à tout cela l’insertion des jeunes dans la petite restauration. Ces trois projets sont des projets majeurs, j’allais dire des projets structurants ,parce qu’ils vont donner un instrument qui manque aujourd’hui.

M. le ministre, dans votre combat contre la vie chère, vous avez eu des protocoles d’accord avec les commerçants en vue de réguler les prix. Mais, sur le terrain, les choses ne semblent pas aller dans ce sens.
C’est vrai, des commerçants donnent l’impression de ne pas respecter lesdits protocoles, mais je peux vous assurer. Nous sommes satisfaits, car le taux de respect a été très bon jusqu’à la fin du mois de juin et en juillet. La hausse du dollar intervenue à la fin de la convention avec les commerçants a poussé ces derniers à remettre en cause les clauses de l’accord et à envisager l’augmentation du prix du riz. Face à cette situation, le gouvernement a rapidement réagi. D’où la décision de suspension temporaire des droits de douanes sur l’importation de cette denrée. Il faut y ajouter également des mesures structurantes qui concernent tous les intervenants des activités au port, c`est-à-dire du bateau jusqu’au magasin de l’importateur. A ce niveau, tous les frais ont été revus à la baisse. Et cela devrait donc influer positivement le coût de l’activité et permettre de lutter efficacement contre la vie chère. Des circulaires doivent être prises par le port ou la douane pour la réduction de certaines taxes, le gouvernement ayant déjà pris un arrêté interministériel. Ce sont deux éléments importants.

Y a-t-il un vrai suivi des protocoles et tout ce que vous venez d’évoquer ?
Nous avons des activités classiques sur lesquelles nous travaillons, qui sont quand même des activités majeures de suivi du marché. Il s’agit de relever le prix et ce sont des activités qui doivent alerter le gouvernement sur les éléments importants en la matière. Ensuite, nous avons signé le programme de vérification des importations depuis pratiquement trois ans, mais ce contrat n’avait pas abouti au résultat escompté. Depuis juin dernier, un autre a été signé avec le ministre des Finances et le bureau Veritas, pour contrôler les importations en Côte d’Ivoire. La fraude était tellement forte que, finalement, tout le monde pensait que frauder était normal. Aujourd’hui, nous avons amené les Ivoiriens à prendre conscience que dans cette nouvelle Côte d’Ivoire, la fraude tue l’économie et le développement. Et donc, il faut la combattre sous toutes ses formes, pour permettre au ministre de l’Economie de fonctionner et au Trésor de soutenir la lutte contre la vie chère, et améliorer les conditions de vie des citoyens.

La Côte d’Ivoire est éligible à l’Agoa. Qu’est-ce que cela a rapporté au pays ?
Comme vous le savez déjà, la Côte d’Ivoire a été rendue éligible à l’Agoa et nous avons levé tous les obstacles au niveau réglementaire, c`est-à-dire que tous les textes, les décrets et les arrêtés y afférents. Il y a un dernier arrêté qui reste à prendre pour que les opérateurs ivoiriens puissent exploiter aux États-Unis sans limitation, sans contraintes douanières. Il y a également des partenariats économiques avec l’Union Européenne et des organisations africaines. Je voudrais rappeler avant de terminer que le président de la République, Alassane Ouattara, y tient fermement. Nous l’avons accompagné à deux sommets de chefs d’Etat dont le thème principal était ‘’développer le commerce intra-africain’’. Nous allons tenir une réunion avant la fin de l’année avec nos homologues de la Cedeao, pour qu’au niveau de cet instrument sous-régional, nous puissions renforcer l’intégration au niveau des comités régionaux. Voilà, en gros, ce que nous pouvons dire. Il y a beaucoup de projets en vue, mais je voudrais m’arrêter là.

Et la campagne d’affichage, où en êtes-vous ?
Elle est en cours pour informer suffisamment les consommateurs. La campagne de métrologie de l’année dernière a permis de contrôler les prix. Nous allons maintenir le cap pour nous assurer de la qualité des instruments sur les marchés, dans les magasins, les supermarchés, les entrepôts, etc.

A y voir de près, cette lutte n’appartient pas qu’au seul ministère du Commerce. Elle a besoin de l’implication de tous?
Absolument ! Sans la caution du Premier ministre, qui a mis en branle toute son autorité pour coordonner tout cela, le travail aurait été difficile. Il faut que nous puissions mener les activités avec tous les autres ministères techniques. Par exemple, quand vous parlez de denrées alimentaires, vous parlez du ministère de l’Agriculture. Quand on parle des produits pétroliers, nous avons affaire au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie. Quand on parle de la viande, c’est le ministère des Ressources halieutiques qui est concerné. Le ministère du Commerce est donc transversal et nous ne pouvons pas nous passer des autres ministères qui sont les producteurs et bien entendu, le ministère de l’Industrie, celui des Finances. Et nous travaillons avec tout le monde, sous l’autorité du Premier ministre, pour que toutes les mesures dont j’ai parlé puissent être adoptées et appliquées.

Est-ce que vous sentez une volonté réelle de vos collègues ministres dans cette lutte?
Oui, en plus de l’engagement ferme du président de la République et du Premier ministre, je sens effectivement l’implication de mes collègues dans la mise en œuvre des mesures. Rappelez-vous, la première sortie du Premier ministre s’est faite sur les marchés. Ensuite, il a présidé une réunion avec les intervenants et tous les grands groupes de la filière du commerce à la Caisse de stabilisation. Et il a présidé une autre réunion à Yamoussoukro avec le corps préfectoral, ce qui a facilité la mise en place des comités de veille dans les localités, et les résultats ont été très bons, en ce qui concerne les prix du riz, même si, en certains endroits, nous avons eu quelques difficultés qui ont été vite circonscrites. En ce qui concerne le racket sur les routes, il faut saluer l’implication du ministère de l’Intérieur et celui de la Défense. Je voudrais vous dire aussi que le ministre de la Communication ne manque pas d’intervenir pour que les Ivoiriens soient bien informés.

Au moment où vous allez en vacances, quels sont les défis qui vous attendent au retour ?
Alors, l’un des grands défis qui nous attendent, c’est la facilitation de l’importation du riz de nos partenaires thaïlandais, par les importateurs ivoiriens. Donc, nous sommes en train d’y veiller. Nous sommes en train de travailler sur tous les détails pour qu’il n’y ait pas de rupture ou de pénurie. C’est un grand défi. L’autre défi majeur, c’est la mise en œuvre des trois projets d’insertion des jeunes dans le Commerce, la petite restauration et le projet d’appui à la commercialisation des produits vivriers, qui devrait booster l’action de lutte contre la vie chère. A ce niveau, plus de 5000 emplois sont envisagés. Ce sera une très grande action qui correspond vraiment aux objectifs du président de la République, qui a décidé de faire en sorte qu’avant la fin de l’année, les populations puissent sentir les changements qu’il a apportés à leur quotidien.

Réalisée par MASS DOMI
massoueudomi@yahoo.fr
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