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Art et Culture Publié le mercredi 22 août 2012 |

Autorité pour la démobilisation, désarmement et réinsertion (ADDR): Fidèle Sarassoro aux commandes ?

© Par John Bompengo / Radio Okapi
Nations unies : Fidèle Sarassoro, représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l`Onu en RDC
Photo: M. Fidèle Sarassoro, représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l`Onu en RDC
Le Représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) au Congo-Kinshasa et par ailleurs Représentant Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies dans ce pays de l'Afrique centrale en proie à la guerre continue, pourrait être désigné comme le prochain Coordonnateur de la nouvelle Autorité pour la Démobilisation, le Désarmement et la Réinsertion (ADDR). Après avoir songé à l'ex-Représentant de Koffi Annan dans notre pays, Allan Doss, de façon furtive, les autorités ivoiriennes privilégient actuellement la piste du fonctionnaire international sénoufo. Fils du Pr Hyacinthe Sarassoro, membre du Conseil Constitutionnel et digne fils de Sinématiali, un des très proches du Président Alassane Ouattara, Fidèle Sarassoro est cité comme le probable commandant de bord de la nouvelle Autorité si l'on s'en tient à des confidences de personne très au fait de ce dossier. Le président de l'association des démobilisés de Côte d'Ivoire, Diarrassouba Ibrahim traduisait récemment le souci des démobilisés des ex-Fafn. Pour lui, la préoccupation majeure est d'avoir « un seul interlocuteur qui prenne en compte les réelles préoccupations des ex-combattants » aujourd'hui estimés à plus de cent mille individus. Il a traduit au cours d'un échange de presse l'espoir que suscite la prise en compte par le Chef de l'Etat de leur situation qui n'a que trop duré.

Régler le problème à la racine

Daniel Kossominan Ouattara a dirigé le Programme national de réhabilitation et reconstruction communautaire (Pnrrc) depuis la dislocation du Pnddr/Rc que dirigeait Richard Donwahi. Cadre des Forces Nouvelles, sa proposition par le Secrétaire général des Forces Nouvelles au Premier Ministre d'alors, Seydou Diarra répondait à la logique de l'approche psychologique du combattant. Il n'y avait que des combattants des ex-Forces armées des Forces Nouvelles à démobiliser et réinsérer. Qui de plus apte qu'un des leurs pour réussir cette mission ? Voici le sens qui a guidé le choix de Guillaume Soro au-delà des jérémiades des uns et des autres relatives aux compétences de Daniel Ouattara. L'homme dont la tête était mise à prix n'a pu aller bien loin. Et les raisons de l'échec sont bien connues. Tout le monde, De Gbagbo à la communauté internationale qui réclamaient le désarmement n'avaient pas mis à la disposition du Pnrrc, les moyens financiers adéquats pour mener à bien cette mission. Les kits mis à la disposition des ex-combattants ne correspondaient pas à leurs aspirations. Selon Diarrassouba Ibrahim, « les gens prenaient les kits de crainte d'être oubliés ». « Il a fallu prendre un kit pour ne pas rester sur les bords tout en étant sûr que leur problème restait entier » a confié Diarrassouba Ibrahim. C'est tout dire. Les ex-combattants démobilisés ne se reconnaissaient pas dans les projets à eux soumis. D'autres s'attendaient au paiement des 500 mille FCFA, solde de tout compte tel que prescrit par l'Accord politique de Ouagadougou (Apo). Rien de tout cela n'a été fait et les esquisses de projets communautaires créés à Boundiali et Kani n'ont pas connus des jours meilleurs. Les sites de projet ont été vite désertés par les ex-combattants qui se sont réarmés à l'occasion de la crise postélectorale. Comment réussir ce pari ? Par la mise en place d'une structure unique, interlocuteur privilégié des ex-combattants. C'est ce premier pari que le Président de la République, pragmatique dans ses options, a remporté devant la cible. « Il y a plusieurs structures, on ne sait plus qui fait quoi, notre souhait est d'avoir un seul interlocuteur pour cette mission à qui nous ferons nos propositions » espère le président de l'Adci. Avec la création de l'Addr, « on a compris que le Président Alassane Ouattara ne nous oubliera pas » se rassure Diarrassouba Ibrahim. Pour certains ex-combattants, le problème de leur réinsertion qui demeure entier ne peut trouver réponse qu'avec quelqu'un qui comprenne l'état d'esprit de l'ex-combattant. Car, il est plus ouvert à celui auquel il a été habitué pendant les dix ans de crise. C'est en cela que quelque soit la personne bardée de grands diplômes qu'on ira chercher pour diriger la nouvelle Autorité, si elle vient avec un regard condescendant et avec dans sa besace, un plan copier-coller, on redescendra sur les deux pieds sans mouvement en avant. C'est en cela que les ex-combattants des ex-Fafn n'ont de cesse d'appeler au secours le Président de l'Assemblée Nationale Guillaume Soro. Ils se reconnaissent en lui et en ses proches qui ont eu d'intenses séances de travail sur l'avenir de ces jeunes (même s'il y a des vieux). Lorsque ceux-ci leur parlent, ils écoutent. A Korhogo, il est de notoriété que le commandant de la compagnie territoriale de Korhogo (Ctk), le Cdt Martin Fofié Kouakou a pris à bras le corps le problème de « ses enfants ». Jusqu'à ce jour, les démobilisés continuent de se nourrir au bataillon dit du « blindé » au quartier résidentiel. Ils y sont nourris gratuitement et perçoivent souvent pour ceux qui ont des problèmes familiaux 50000F pour y faire face. Cet engagement de l'ex-commandant de la zone 10 a au moins permis d'avoir une accalmie. Mais, jusqu'à quand ?

Les inquiétudes des démobilisés

Pour certains d'entre eux, la création de la nouvelle Autorité est la bienvenue car elle répond à une de leurs préoccupations, avoir un seul interlocuteur. Mais, la crainte réside dans le choix du Coordonnateur. Si le choix de Fidèle Sarassoro se confirmait, ce serait une belle expérience acquise à l'international qui sera mis à la disposition des ex-combattants. Ceux-ci, pour ceux que nous avons pu avoir, menacent cette fois-ci de se faire entendre bruyamment en cas d'échec. Ils espèrent que le modèle congolais qui n'a d'ailleurs pas fait ses preuves ne leur sera pas transposé. Le M23 qui mène la vie dure aux soldats de Joseph Désiré Kabila est la preuve que le Ddr, version Congo-Kinshasa n'a pas été une réussite. Autre faiblesse de l'homme, le gouffre qui existe entre l'humanitaire tous azimuts et les questions militaires. Car, le désarmement implique que l'on a affaire à des individus qui ont manipulé des armes, ils ne sont pas réfugiés ou en situation d'indigence notoire. L'esprit devra côtoyer la mise en ouvre des projets. Le tout étant pour eux de se sentir utile dans le programme du Président Alassane Ouattara. « Si nous sommes écoutés, la Côte d'Ivoire sortira de cette crise de démobilisés très rapidement » confie Diarrassouba Ibrahim, le président de l'Adci. Tout comme les ex-combattants, les responsables des Forces Nouvelles, en premier lieu le Secrétaire Général des FN, Guillaume Soro, espèrent bien qu'enfin la réinsertion de tous ces jeunes gens sera une équation résolue. Pour leur bien-être et celui de la sécurité du pays.

Adam's Régis Souaga




Juste une question de confiance

Le Président de la république Alassane Ouattara a entendu le cri de coeur des ex-combattants. Il a créé une Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion de plus de cent mille jeunes (et vieux). Mais, pour ces jeunes qui ont pour la plupart pris les armes suite à des échanges avec des aînés, il ne revient pas à un parfait inconnu de venir leur demander de s'insérer dans un programme dont il ne perçoit pas de prime abord le bien-fondé. C'est pour cela que le prochain Coordonnateur qui aura rang de Directeur Général d'administration devra se faire accompagner de cadres de l'ex-rébellion des Forces Nouvelles. Il bénéficiera de leur expérience du terrain et du contact avec les ex-combattants dont les manières de revendiquer effraient souvent plus d'un nouveau venu. C'est un tout qui créera les conditions de la réussite de ce pari, celui de débarrasser la Côte d'Ivoire de guerilleros endurcis pour qui, « ça passe ou ça casse ».

A.R.S
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