« Le Burida aux artistes» a-t-on l’habitude d’entendre dans le milieu du show-biz ivoirien. Parce qu’en général, beaucoup de gens croient qu’il suffit d’être artiste pour gérer de façon efficiente la maison des artistes. A priori, c’est tout à fait normal et naturel que la gestion d’une structure comme le Burida soit confiée à des gens qui s’y connaissent dans le domaine des arts et de la culture. Toutefois, cela ne suffit pas d’autant qu’être bon artiste ou bon écrivain ne signifie qu’on possède les aptitudes nécessaires à la bonne gestion des biens (financiers) de toute une corporation. Au fond, lorsque des artistes qui n’ont parfois aucune notion du management et de la gestion des finances sont bombardés à la tête de cette structure, il n’est pas rare qu’il fasse preuve d’un amateurisme notoire. Résultat: gestion calamiteuse, détournement par ci, malversation par là. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que durant tout ce temps où, beaucoup de gens ont soutenu et obtenu qu’il faille confier la gestion du Burida aux artistes, l’on a constaté une baisse substantielle des revenus de ces derniers. Pis, le Burida se retrouve aujourd’hui avec un trou de 5 milliards révélé par un audit dont les résultats ont été publiés au mois de Février dernier. Lequel audit a été commandité par le ministère de tutelle. Dans ces conditions, il est tout à fait normal que le gouvernement s’implique désormais dans la gestion des biens des artistes. Et ce, dans le souci d’inculquer des règles de bonne gouvernance dans cette structure.
Francis Kouamé
Francis Kouamé