Samedi, la population du village d’Akradio a conduit l’artiste-chanteuse, Jeanne Agnimel, à sa dernière demeure. Une cérémonie émouvante et douloureuse.
Jean Agnimel a accompagné Jeanne. La pire des situations à supporter pour un père. Enterrer son enfant. Le vieil homme a repris tous les chants rituels destinés à faciliter le passage de sa progéniture au monde de l’inconnu. C’est dans la douleur que la petite localité d’Akradio, à quelques encablures de Dabou, a accueilli la dépouille mortelle de l’artiste décédée le 14 juillet dernier. A la vue du corbillard, qui a quitté Ivosep- -Treichville à 8h 30, suivi d’une escale de 5 mn au domicile de la défunte à Yopougon-Azito, une dame lance le ton des pleurs avec un grand cri. La bourgade reprend le refrain mélancolique qui fait vite oublier les belles mélodies de ‘’Zoum zoum’’ (un titre de la chanteuse). La dépouille est directement conduite dans la maison familiale. Ensuite, le cercueil est placé sous un chapiteau où parents, connaissances et amis sont venus lui rendre un dernier hommage. A côté de la belle photographie de sa fille, était assis Jean Agnimel qui ploie sous le poids de l’âge. La chorale du village s’est jointe aux funérailles. Elle a chanté pour le repos de l’âme de Jeanne. L’oraison dite par le pasteur, Noël Gocho, missionnaire de l’église Christ en milieu rural (Cmir), a été l’occasion du rappel de l’appartenance de l’homme à Dieu. « Aux cendres, ce qui est poussière. L’esprit est retourné à Dieu qui nous l’a donné », a-t-il prêché. Juste à côté, avait lieu la cérémonie traditionnelle des obsèques de la chanteuse, mais aussi de son oncle Emmanuel Essoh, enterré quelques minutes avant l’arrivée du corps de Jeanne. A 12h 40, la population se rend au cimetière situé à l’entrée du village pour l’adieu. A petits pas, la procession traverse le village, suivant le corbillard et le bruit évocateur de sa sirène. Les cantiques permettent aux uns et autres de supporter le coup. A quelques mètres de la nécropole, les accompagnateurs pensent au salut de la défunte qui s’était consacrée à son Seigneur : « je suis dans la joie, une joie immense, je suis dans l’émotion, car Yaweah m’a libéré ». Un chœur qui accompagne aussi le moment de l’ultime séparation avec l’introduction du cercueil dans le tombeau : « mon âme bénit le Seigneur, mon esprit magnifie son nom, même dans le tombeau, Jésus est Seigneur, même dans le tombeau, Jésus est Seigneur ». Mais, les plus sensibles ont entonné un autre chant, celui de la douleur, de l’incompréhension, de la souffrance, brûlant même. Des cris, des pleurs, des larmes à n’en point finir. Jeanne Agnimel repose à côté de Niamba Clément Honoré, lui aussi né en 1951 comme elle. Pour les jeunes, même de son village, Jeanne Agnimel est une artiste-chanteuse méconnue. « On m’a dit qu’elle chantait en 1984, alors que moi je suis né en 1986 », explique un jeune homme venu lui rendre hommage. Découverte à la fin des années 70, et ayant connu du succès durant les années 80, elle peut être considérée comme l’aînée dans la génération des Chantal Taïba et autres Antoinette Konan. Mère de deux enfants (des jumeaux ; une fille et un garçon), elle est l’une des rares chanteuses à succès de l’ethnie Adjoukrou. Mais, Jeanne Agnimel s’est très vite retirée de la scène musicale et avait consacré sa vie à l’adoration de Jésus-Christ.
Sanou A. envoyé spécial à Akradio
Jean Agnimel a accompagné Jeanne. La pire des situations à supporter pour un père. Enterrer son enfant. Le vieil homme a repris tous les chants rituels destinés à faciliter le passage de sa progéniture au monde de l’inconnu. C’est dans la douleur que la petite localité d’Akradio, à quelques encablures de Dabou, a accueilli la dépouille mortelle de l’artiste décédée le 14 juillet dernier. A la vue du corbillard, qui a quitté Ivosep- -Treichville à 8h 30, suivi d’une escale de 5 mn au domicile de la défunte à Yopougon-Azito, une dame lance le ton des pleurs avec un grand cri. La bourgade reprend le refrain mélancolique qui fait vite oublier les belles mélodies de ‘’Zoum zoum’’ (un titre de la chanteuse). La dépouille est directement conduite dans la maison familiale. Ensuite, le cercueil est placé sous un chapiteau où parents, connaissances et amis sont venus lui rendre un dernier hommage. A côté de la belle photographie de sa fille, était assis Jean Agnimel qui ploie sous le poids de l’âge. La chorale du village s’est jointe aux funérailles. Elle a chanté pour le repos de l’âme de Jeanne. L’oraison dite par le pasteur, Noël Gocho, missionnaire de l’église Christ en milieu rural (Cmir), a été l’occasion du rappel de l’appartenance de l’homme à Dieu. « Aux cendres, ce qui est poussière. L’esprit est retourné à Dieu qui nous l’a donné », a-t-il prêché. Juste à côté, avait lieu la cérémonie traditionnelle des obsèques de la chanteuse, mais aussi de son oncle Emmanuel Essoh, enterré quelques minutes avant l’arrivée du corps de Jeanne. A 12h 40, la population se rend au cimetière situé à l’entrée du village pour l’adieu. A petits pas, la procession traverse le village, suivant le corbillard et le bruit évocateur de sa sirène. Les cantiques permettent aux uns et autres de supporter le coup. A quelques mètres de la nécropole, les accompagnateurs pensent au salut de la défunte qui s’était consacrée à son Seigneur : « je suis dans la joie, une joie immense, je suis dans l’émotion, car Yaweah m’a libéré ». Un chœur qui accompagne aussi le moment de l’ultime séparation avec l’introduction du cercueil dans le tombeau : « mon âme bénit le Seigneur, mon esprit magnifie son nom, même dans le tombeau, Jésus est Seigneur, même dans le tombeau, Jésus est Seigneur ». Mais, les plus sensibles ont entonné un autre chant, celui de la douleur, de l’incompréhension, de la souffrance, brûlant même. Des cris, des pleurs, des larmes à n’en point finir. Jeanne Agnimel repose à côté de Niamba Clément Honoré, lui aussi né en 1951 comme elle. Pour les jeunes, même de son village, Jeanne Agnimel est une artiste-chanteuse méconnue. « On m’a dit qu’elle chantait en 1984, alors que moi je suis né en 1986 », explique un jeune homme venu lui rendre hommage. Découverte à la fin des années 70, et ayant connu du succès durant les années 80, elle peut être considérée comme l’aînée dans la génération des Chantal Taïba et autres Antoinette Konan. Mère de deux enfants (des jumeaux ; une fille et un garçon), elle est l’une des rares chanteuses à succès de l’ethnie Adjoukrou. Mais, Jeanne Agnimel s’est très vite retirée de la scène musicale et avait consacré sa vie à l’adoration de Jésus-Christ.
Sanou A. envoyé spécial à Akradio