Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, est monté au créneau samedi dernier pour remonter, pour ainsi dire, les bretelles aux chauffeurs de taxis-compteurs qui observaient, depuis le mardi passé, une grève persistante. Il s’est saisi au plus vite du dossier qui commençait à pourrir la situation de grève des taxis-maîtres, en les rencontrant, en pompier, à son cabinet du Plateau. Il était entouré, pour la circonstance, des représentants des tutelles (ministères des Transports et de l’Artisanat), des partenaires techniques comme l’Agetu, de la Direction générale de la Police nationale, du District d’Abidjan, etc. Face aux meneurs de la grève, donc, et à tous les syndicats du secteur des Transports plus ou moins impliqués dans la grève, le ministre de l’Intérieur s’est voulu clair et net. «J’ai souhaité cette rencontre pour que nous puissions trouver une solution définitive à la situation des taxis. Je suis informé de la situation. Ce qu’on m’a expliqué, c’est que les taxis-compteurs ont décidé d’une grève de 72 heures qui perdurent jusqu’à maintenant, parce que les wôrô-wôrô occuperaient illégalement leur territoire de travail», a-t-il déclaré, d’entrée de jeu. Avant de continuer : «Mais après des négociations avec leurs tutelles techniques, la reprise du travail n’a toujours pas lieu. Pour moi, c’est la sécurisation de la reprise qui est le vrai problème, parce qu’il y a des agressions contre les taxis et leurs chauffeurs sur les routes». Et le ministre Hamed Bakayoko de marteler : «Votre grève touche à la sécurité publique, mais il y a des problèmes de plus en plus graves et urgents à régler dans le pays. Je vous demande, en conséquence, de faire des efforts à votre niveau pour reprendre au plus vite le travail. On ne va pas demander ici de refaire l’historique de la situation. Je veux vous engager à prendre vos responsabilités. Il faut qu’au sortir de cette rencontre, des mesures se prennent pour régler définitivement le problème». Après donc quelques heures de discussions faites à huis clos avec les protagonistes du secteur des Transports, on pourrait maintenant croire que la fumée blanche est sortie, au dire du ministre et des dirigeants de l’Association des conducteurs de taxis-compteurs (Actc). «Nous venons de tenir une réunion avec tous les représentants des différents syndicats pour faire le point de la situation de grève. Nous avons arrêté des décisions qui font que le travail sera repris. Le Gouvernement s’est engagé à tout mettre en œuvre avec les forces de l’ordre pour que tous les véhicules banalisés qui font, sans autorisation, le transport inter-communal soient purement et simplement arrêtés. Nous avons donné instruction au directeur général de la Police nationale pour y veiller», a déclaré le ministre. Qui a indiqué : «Une grande concertation se fera avec tous les ministres de tutelle pour régler définitivement ce problème. Cela fait près d’une semaine que les Ivoiriens peinent. Nous avons bon espoir que chaque partie respectera ses engagements». Côté chauffeurs de taxis, la cadence de la reprise du travail est aussi jouée, à en croire les déclarations des responsables de l’Actc. «Dès ce soir même (Ndlr : samedi 24 août 2012), vous allez voir une nouvelle image donnée par les véhicules rouges dans tout le District d’Abidjan. Nous sommes très satisfaits de la décision du ministre. Je lance donc à tous mes camarades un appel à la reprise immédiate du travail. Et les tarifs resteront les mêmes», a dit Bakayoko Mamadou, président de l’Actc. La même trompette est embouchée par le 2ème vice-président et porte-parole de l’association, Coulibaly Brahima : «Nous remercions le Gouvernement pour son engagement. Ce qu’on a eu aujourd’hui comme victoire est indescriptible. Nous souhaitons que l’Etat de droit s’applique normalement. Nous reprenons, dès cet instant-même, le travail en présentant nos excuses à nos clients».
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE