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Économie Publié le mercredi 29 août 2012 | Le Patriote

Interview / Dagobert Banzio, ministre du commerce : “Ce que nous allons faire pour les tenues scolaires”

© Le Patriote Par Lebanco.net
Dr Dagobert Banzio (Ministre du commerce)
Suppression des taxes à l’importation sur le riz, affichage des prix, coûts de la viande, politique d’insertion des jeunes dans le commerce, mesures sur les tissus scolaires, mesures à venir, etc. Le ministre du Commerce, Dagobert Banzio a décidé de s’ouvrir au quotidien ‘’ Le Patriote’’. Entretien.
Le Patriote : un délai de trois mois accompagné d’une batterie de 11 mesures pour faire baisser le coût de la vie. Quelques mois après sa mise en œuvre, quel bilan faites-vous de cette action gouvernementale ?
Dagobert Banzio : Le ministère du Commerce, au lendemain de cette crise, comme d’ailleurs toutes les autres administrations, était fortement affecté. Un personnel totalement démobilisé et le pays dans une situation difficile. Le président de la République vers la fin de la crise post-électorale a mis en place un programme pour traiter des questions d’urgence. Nous avions à l’époque des soucis que nous n’avons plus aujourd’hui. L’on se posait au quotidien la question de savoir si l’on allait avoir le gaz, le carburant, le riz, etc. Ces questions primaires ont été traitées. Puis très vite, nous nous sommes vus confronter à la question du coût alors que l’approvisionnement était abondant. Et lors de la présentation des vœux de janvier 2012, les porte-paroles, que ce soit, les dignitaires religieux, chefs traditionnels, ambassadeurs, associations et organisations syndicales, sont tous revenus abondamment sur la cherté de la vie. A l’issue de tous ces plaidoyers, le président de la République a convoqué une réunion présidentielle qui a travaillé sur cette question, sous la houlette du Premier ministre. Nous avons planché sur ces 11 mesures qui ont fait l’objet d’une communication en Conseil des ministres. Elles ont été adoptées et concernaient essentiellement les produits de grandes consommations que sont : le riz importé, le sucre, le lait, la tomate concentrée, l’huile de table raffinée, les produits vivriers de façon générale, la viande, le poisson, le poulet, le gaz. Il y avait également des mesures structurelles : le problème de l’autosuffisance en riz, l’insertion des jeunes dans le commerce de détail, la loi sur la concurrence, la loi sur l’affichage, le code de la consommation la lutte contre la fraude, la campagne d’affichage des prix.

L.P. Qu’est-ce qu’il en est à ce jour ?
D.B. : Pour ce qui est de l’application de toutes ces mesures, nous sommes bien avancés. En ce qui concerne le riz, nous avons signé deux protocoles. Le premier, pour le riz de grande consommation, nous l’avons fait baisser, prix plancher, à 340 FCFA /le Kg. Par la suite, au mois d’août dernier, le président République a instruit le Premier ministre afin que tous les types de riz soient pris en compte dans le protocole. Surtout que le premier protocole ne concernait que les riz de grande consommation et non le riz de luxe et semi-luxe, prisés par les Abidjanais. L’évaluation des protocoles est là. Nous faisons des évaluations mensuelles. On en a fait en mai, juin et juillet. Les données sont là. C’était une durée de trois mois. Pour certains types de riz, en juin, l’on a noté que sur le terrain, il y a eu 100% de respect du protocole sur tous les points de relevés sur le District d’Abidjan. Dans ce District, nous avons 10 points de relevés aléatoires. Si à l’intérieur du pays nous faisons des relevés mensuels, à Abidjan, ils sont quotidiens. Sur le riz de grande consommation par exemple, on est à 92.39%. Le prix était respecté en mai sur le District d’Abidjan où les prix variaient de 297 et 317 F CFA. En juin, les prix étaient respectés à 100%. Le 17 juillet, ça l’était à 97%. Si je prends le riz de luxe qui est plus cher, le protocole avait fixé le prix plancher à 710 FCFA/kg et le prix était respecté à 93, 43% en mai ; 94,83% en juin et 99% en juillet dans le District d’Abidjan. Au départ, les choses n’étaient pas simples. Aujourd’hui nous avons des bases de comparaison, des moyens d’évaluations. Globalement, tout le protocole a été bien respecté. Sur le sucre, nous avons signé un deuxième protocole pour la réduction du prix. Cela est survenu au bon moment, dans la mesure où la signature a coïncidé avec le début du carême musulman. C’est donc une mesure salutaire. Le sucre a connu une baisse comprise entre 5,5 à 11 % selon les qualités. Un protocole correctement respecté.

L.P. Et le prix du kilo de viande?
D.B. : Sur la viande, beaucoup d’efforts a été fait. Nous avons pu baisser le coût des rackets et des faux frais sur la route. Même si on n’a pas encore la pleine mesure, il faut dire que tous les efforts ont été un peu contrariés par la crise au Mali, dans la mesure où ce pays nous approvisionnait à hauteur de 70%. Cela a fait que l’on n’a pas véritablement senti la baisse du prix de la viande qui était attendue et qui devait tourner autour de 1600 FCFA. Finalement ont était autour de 1800 FCFA, et on est remonté aujourd’hui à un peu plus de 2000F CFA. Il y a des voies alternatives qui sont explorées. Il y a eu des efforts organisationnels. C’est un travail de longue haleine et il faudra peut-être un peu plus de temps pour qu’on puisse sentir l’impact des mesures. Nous savons qu’il y a beaucoup d’effort à faire. C’est pour tous ses paramètres que le président de la République a instruit le Premier ministre afin que nous travaillions à baisser les coûts portuaires. Ce sont des éléments qui sont à la base d’un prix de revient élevé. Au niveau du riz par exemple, le coût des consignataires, de la manutention, les frais SYDAM et les coûts liés à l’intervention de l’Office ivoirien des chargeurs (OIC), la Direction des Affaires maritimes pour le contrôle des navires, tous ces coûts sont en train d’être révisés à la baisse. Ce, à hauteur de 50% pour qu’on ressente l’impact sur le coût de la vie. Et les mesures qui doivent accompagner ces décisions sont prises. Le président de la République les appréciera.

LP : L’on vous sent plus actif dans le District d’Abidjan. Avez-vous jaugé l’impact des ces mesures dans les zones rurales du pays ?
DB : Vous avez parfaitement raison. Nous sommes obligés d’utiliser les moyens dont nous disposons. Nous avons dans chaque région de Côte d’Ivoire, un Directeur régional du commerce. Avec les préfets, ils constituent le comité de veille et sont chargés de mettre en œuvre les mesures. Le Premier ministre a réuni il y a quelques temps, à Yamoussoukro, le corps préfectoral. Au cours de cette rencontre, nous avons exposé toutes ces mesures et les préfets ont reçu les documents et orientations du Premier ministre. Après ces assises, les préfets ont mis en place les comités de veille dans chaque localité. J’ai eu même l’occasion de faire des réunions avec celui de Yamoussoukro et j’ai constaté le travail important qui a été abattu sur le terrain, en liaison avec les autres ministères techniques. Sous l’autorité des préfets, les services techniques de différents ministères travaillent ensemble pour dupliquer ce que nous faisons au niveau d’Abidjan.

L.P : En Conseil des Ministres, le gouvernement a procédé à la suppression des taxes à l’importation sur le riz. Que peut-on espérer du prix du kilogramme de riz ?
D.B : Il faut dire que depuis la signature du dernier protocole sur le riz qui a pris fin en juillet, la décision a été prise en mars. Depuis, le mois de mars, quand vous regardez le taux de change du dollar, nous constatons qu’il était à 500 FCFA. Aujourd’hui, un dollar fait 535 FCFA. Pour un million de dollars il faut 535 millions de dollars. Comme tout est côté en dollar, il y a eu une augmentation du prix au dollar qu’on peut estimer à 8 %. Pendant ce temps, le prix du riz a également augmenté sur le marché mondial de 4 %. C’est comme si vous aviez une augmentation mondiale de 12 %. Quand le gouvernement prend la mesure de diminuer les droits de douane de 10 %, quand vous faites une cumulation par rapport à 12 % du marché mondial, cela veut dire que le riz devrait augmenter de 2 % sur les marchés. Parce qu’on a neutralisé que 10 % de l’augmentation sur le marché mondial. Quand l’Etat dit qu’il baisse les droits de douane de 10 %, c’est-à-dire que rien n’augmente. Donc sur la base des prix sur le marché, on peut dire que le gouvernement a fait des efforts pour que le prix du riz n’augmente pas, quelle que soit la fluctuation sur le marché mondial. Au départ, les importateurs qui avaient fait venir le riz, ne voulaient pas le dédouaner. La rumeur a même fait dire que le riz allait manquer. Je vous rassure, il ne peut pas avoir de problème parce qu’on a toutes les statistiques. Le président de la république a su anticiper en nous dépêchant en Thaïlande. De gouvernement à gouvernement, nous avons pu définir un prix de base qui soit un prix d’ami. Quand vous faites la simulation normale avec la réduction des droits de douane, le prix du Kilogramme de riz doit en principe baisser par rapport au protocole sur le riz de grande consommation qui est compris entre 297 et 397 FCFA. Et le riz de luxe, 397 FCFA à 710 FCFA. Avec la réduction des droits de douane, on aura probablement des prix qui seront inférieurs à ces prix. Le riz qui est à 710 FCFA pourrait être à 650 FCFA ou 680 FCFA. Je peux vous dire que le prix du riz va connaître une baisse. Pareil pour le riz semi luxe. Le Président ayant anticipé, nous avons donc conclu avec nos partenaires thaïlandais cet accord qui permet de vendre aux importateurs ivoiriens avec des prix étudiés dans le cadre d’un accord entre gouvernement ivoirien et gouvernement thaïlandais. C’est dire que ces prix seront inférieurs au prix du marché mondial.

LP : Est-ce que la question du monopole de l’importation du riz est définitivement réglée?
DB : Vous savez, ces mesures, on ne peut pas les décréter. Il faut que tous les opérateurs y travaillent. Le président a insisté pour qu’un seul opérateur ou importateur n’ait pas plus du tiers de la quantité nationale importée. Car lorsqu’un importateur a plus du tiers du marché local, il devient très fort. On peut même dire qu’il devient dangereux. Il se trouve malheureusement que dans le riz, il y a un opérateur qui fait 70 %, soit les trois tiers. Sa part est en train d’être réduite progressivement. Mais pour ce qui est des accords de gouvernement à gouvernement, nos partenaires ont accepté de vendre aux importateurs ivoiriens à un prix déconnecté du marché mondial. C’est-à-dire que quel que soit le poids d’un importateur, aucun ne peut exécuter le prix du tiers du marché. Il s’agit de rester dans l’esprit de cette décision prise par le président de la République. Le plus fort ne fera plus, plus de 30 %. Tout le reste sera partagé entre les autres importateurs. Mais ce ne sont pas des positions de rente. On demande à tous les acteurs d’être efficaces et opérationnels à tout moment. Parce qu’au final, il faut que chacun exécute la part qui lui incombe. Et que l’Etat de Côte d’Ivoire puisse honorer sa signature vis-à-vis de ses partenaires thaïlandais.

LP : L’une de vos actions qui a été lourdement médiatisée, c’est l’affichage des prix. Quel bilan pouvez-vous faire ?
D.B : Vous savez, c’est une mesure qui existait et qui a même fait l’objet dans les années 80 et 90 de publicité. Nous sommes donc en train de relancer et de relooker cette approche d’affichage des prix dans toutes les surfaces afin d’éviter les négociations et qu’on ne fixe plus de prix à la tête du client. Cette campagne, je vous le dis, est à ces débuts. Je pense que le budget qui a été décidé n’est pas totalement mobilisé. Mais une bonne partie a été mise à la disposition de l’opérateur en charge de conduire cette campagne. Je pense qu’il y a une bonne conduite. Mais je voudrais vous dire que nous ne sommes pas encore totalement satisfaits de son déroulement. C’est à la décharge de l’opérateur parce que les moyens viennent de manière progressive.

LP : Il était prévu un code du consommateur, la mise en place du comité de veille de lutte contre la cherté de la vie. Où en sommes-nous avec ces différentes structures ?
D.B : Vous avez parfaitement raison. Le code de la consommation, comme son nom l’indique, c’est un code. Donc il y a plusieurs livres. Il y a un livre sur le surendettement. Le surendettement, vous ne pouvez pas le traiter en dehors du ministère de l’Economie et des Finances. Les commissions ont travaillé, les associations de consommateurs et les services techniques des ministères également. Le code du consommateur est terminé dans sa phase de rédaction. Il a été soumis aux différents ministères pour recueillir leur avis. Nous attendons la réaction du ministère de l’Economie et des Finances parce que le code traite aussi de la question financière. C’est-à-dire les taux d’intérêt sur les crédits. Sinon le travail est déjà terminé. Il est déjà au secrétariat général du gouvernement. C’est un élément important de la réforme dont nous suivons de près l’évolution. Quant à la commission de la concurrence, sachez que le président de la république dans son programme l’a dénommé commission de la concurrence et de la lutte contre la cherté de la vie. Donc vous comprenez que la lutte contre la cherté de la vie, ce n’est pas maintenant que le président en fait une préoccupation. Nous avons donc entamé la mise en place de cette commission et demandé à tous les ministères partenaires de désigner leurs représentants. On a déjà les listes. Il y a un décret qui doit être pris. Quant au projet de décret, il est déjà sur le bureau du secrétaire du gouvernement.


LP : Un autre projet dont on n’en parle pas. L’insertion de 2800 jeunes dans le commerce de détail…
D.B : Vous avez parfaitement raison. Un cabinet a fait une étude détaillée pour l’insertion des jeunes dans le commerce. Le bilan de toutes les actions d’insertion des jeunes dans le commerce en Côte d’Ivoire a été fait pour trouver les raisons des échecs et proposer des solutions idoines. Il y a également l’insertion des jeunes dans la petite restauration et l’appui à la distribution des produits vivriers. Tous ces trois projets ont fait l’objet d’étude de faisabilité détaillée, fouillée. Cela a été validé par un atelier national qui a pris des options précises. Sur la base de cette option, le projet a fait l’objet d’échange entre les ministères du commerce et de l’Économie. Un mémo a ensuite été signé avec des partenaires, précisément avec la société COPLAN, une société chinoise. Ces trois projets font partie des priorités du gouvernement et ils ont été présentés en Chine lors de la visite du chef de l’Etat dans ce pays. Vous avez dû le constater, lorsque le président est rentré de Chine, il a parlé d’insertion des jeunes dans le commerce et d’appui à la commercialisation des produits vivriers. Ainsi que de l’insertion de 2800 jeunes dans le commerce du détail. A savoir la petite restauration, l’appui à la distribution des produits vivriers. Notre objectif est que cela puisse se faire en octobre. Le projet consiste à créer 400 boutiques dans un premier temps. 200 à Abidjan, 200 à l’intérieur du pays et dans un second temps, 800 boutiques. Vous aurez donc des ivoiriens qui seront deux par boutique, propriétaires, intégrés dans un réseau avec une centrale d’achat qui va leur faire des crédits fournisseurs. Ils seront encadrés dans ce système, mais d’abord formés à l’école du commerce pour exercer ce métier. Ils vont donc tenir leur comptabilité sur la supervision des centres de gestion pour qu’ils puissent tenir leur comptabilité et qu’ils fassent leurs versements à la banque. De façon rationnelle et cohérente, cette activité sera correctement coordonnée et pérennisée. Chaque semaine, il y aura un classement et les meilleurs se retrouveront à la fin de l’année dans des superettes. C’est un projet important qui est connecté au projet d’appui à la distribution des produits vivriers qui vise à conditionner les produits vivriers des zones de production aux zones de consommation. On a fait une étude.

L.P. : Laquelle ?
D.B. : Une étude qui a révélé qu’un peu plus du tiers de la production ivoirienne périt bord-champ pour des problèmes de transport et de conditionnement. Les véhicules qui vont être utilisés dans ce projet sont des véhicules adaptés au conditionnement de ces différents produits. Il s’agira de véhicules frigorifiques dont on peu réguler la température pour pouvoir conserver dans les meilleures conditions les produits vivriers. Une partie de ces produits vivriers sera intégrée dans le réseau. Lorsque les véhicules livreront sur les marchés de gros, ils en feront de même dans des boutiques du réseau. Ces boutiques, en plus de vendre des produits de grande consommation vendront des produits frais bien conditionnés. En intégrant ces projets, on réalise des économies d’échelle et on permet à ces deux projets de s’auto-entretenir, d’être viables et par ricochet, de permettre à la jeunesse d’avoir de l’emploi. Ce sont des projets chers au président, il tient à ce que cela soit mis en œuvre avec célérité pour que cela impacte sur la question du chômage. Mieux, les Ivoiriens seront beaucoup plus présents dans le réseau du commerce et de la commercialisation des produits vivriers. Conscient que cela aura une forte incidence, le président a accepté que ces projets fassent partir des douze projets prioritaires pour la Cote d’Ivoire.

L.P : A combien peut on évaluer ces projets ?
D.B: L’estimation actuellement, hors frais de mise en œuvre, c’est 22 milliards. 14 milliards pour l’appui à la commercialisation des produits vivriers, 8 milliards pour l’insertion des jeunes dans le commerce et le reste pour encadrer des jeunes dans la restauration du poulet piqué, poisson piqué dans les villes de l’intérieur et d’Abidjan. A ces 22 milliards Fcfa, il faudra ajouter les frais de mise en œuvre. Pour tout ce qui est du commerce, le cabinet qui a fait l’étude de faisabilité est le mieux indiqué. Pour le génie civil, le Bnedt, pourrait assurer le contrôle.

L.P : vous êtes présent sur les fronts de la lutte contre la cherté de la vie. Mais pour ce qui est de la lutte contre la fraude, vos services semblent être moins actifs. Quelle explication ?
D.B : Nous travaillons sur la question de la lutte contre la fraude. C’est un terrain essentiel pour le gouvernement. C’est un dossier transversal qui concerne la douane, les Forces de sécurité, le ministère du Commerce, etc. Une ville comme Bondoukou est réputée mettre sur marché national plus de 40% de produits frauduleux. Si vous avez ce seuil de produit frauduleux dans une économie, c’est comme si l’on avait 40% de l’économie nationale qui n’était pas de l’économie réelle. Donc si nous avons des moins-values de recette estimés à 40%, si nous les recouvrons, on majorera d’autant, les recettes de la Côte d’Ivoire. En lieu et place d’un Budget national annuel de 3000 milliards FCFA, on aura peut-être 4 000 ou 5 000 milliards. Si les recettes publiques sont de 5 000 milliards, je reste persuadé que le ministre de l’Économie et des Finances sera très heureux de répondre avec célérité aux préoccupations des ivoiriens. Le Chef de l’Etat est déterminé à combattre toutes les entraves, toutes les lourdeurs administratives, tous les faux frais qui favorisent un renchérissement du coût de la vie et font que l’Économie ivoirienne ne fonctionne pas correctement. Cela fait partie de nos chantiers et le ministère du Commerce a une direction qui a en charge la lutte contre la fraude. Mais il faut dire que ces dix derniers années, les cadres ont suffisamment manqué d’encadrement et cela laisse beaucoup de traces. Nous avons récemment délégué une équipe sur le terrain pour des opérations coup de poing à Abengourou, Man, Daloa, etc. Pour secouer les fraudeurs et faire en sorte que ceux qui se livrent à cette pratique l’abandonnent. Tous ceux qui fraudaient à Man, Bouaké, San Pedro et autres, qu’ils abandonnent ces pratiques pour que l’Economie nationale prenne le dessus. C’est un sujet important la lutte contre la fraude. Nous devons tous y travailler. Tous ceux qui consomment les produits frauduleux doivent s’abstenir de le faire.

LP : Il y a toujours des actions de sensibilisation pour l’application des protocoles. Mais à quand les premières sanctions contre les commerçants indélicats ?
D.B : Les sanctions sont déjà prises. Il y a la sanction du marché qui est l’une des sanctions les plus fortes. Mais pour tout ce qui relève des pratiques condamnables par la loi, il y a des opérateurs qui ont déjà payé des pénalités. Dans un système libéral, c’est le marché qui sanctionne en premier. On ne peut pas condamner un commerçant parce qu’il vend plus cher. Mais quand l’État fait des efforts pour que les prix soient à la portée de toutes les bourses, on ne peut pas accepter que des commerçants, pour des profits, vendent à des prix excessifs. Je voudrais quand même dire que je suis un peu satisfait du comportement des commerçants sur les différents marchés où nos services sont passés parce que dans l’ensemble, ils respectent le protocole. Je vous ai fait d’entrée, le point. S’ils ont respecté un protocole qu’on a signé de façon technique sans que l’État ne consente un effort, cela m’étonnerait qu’ils ne le fassent pas au moment où l’État consent beaucoup d’efforts, où l’État a décidé de réduire sa part, en mettant à zéro sa fiscalité. Mais nous avons les instruments pour les contrôles. Je veux donc vous rassurer. Il y a même des mesures prises sur la tomate concentrée qui vont être annoncées. Je ne veux pas vous en dire plus. Il y a par ailleurs une commission qui travaille sur les tenues scolaires. La rentrée, c’est pour bientôt. Le ministre de l’Éducation Nationale souhaite que la commission qui a été créée à cet effet, travaille sur le coût du mètre des tissus scolaires. En effet, à la rentrée scolaire, il y a une flambée du prix du tissu kaki et des autres tenues scolaires. Nous voulons donc réduire les marges de bénéfices qui sont réalisées par les importateurs de ces tissus afin que ces marges respectent les normes préétablies. Si vous êtes détaillant, c’est 12% ; 3% pour le grossiste et 6% pour le demi-grossiste par rapport à votre coût de revient. C’est l’un des chantiers sur lesquels les conclusions sont déjà disponibles. Et nous allons passer à la mise en œuvre de ces mesures.

Réalisé par Bakary NIMAGA, Jean Eric ADINGRA & Moussa KEITA
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