Le Front populaire ivoirien (Fpi) ne doit pas s’attendre à ce que ses attaques contre le pouvoir restent impunies, prévient Joël N’guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (Rdr).
Votre parti est en tournée de sensibilisation à l’intérieur du pays. Quel est le message essentiel que vous apportez à la population ?
C’est d’abord dire aux Ivoiriens que le pays est géré et dire à nos militants de faire confiance au président Ouattara. Il a pris des engagements et il va les honorer. C’est le premier élément. Le deuxième, c’est de rappeler aux uns et aux autres que la crise que nous avons connue a eu pour principal auteur : le clan Gbagbo qui aujourd’hui veut se faire passer pour la victime. Nos militants doivent rester mobilisés surtout à la veille de l’audience de confirmation des charges. Les victimes, les vraies, doivent se mobiliser afin que les charges soient confirmées contre Laurent Gbagbo. Le dernier point est la remobilisation de nos militants pour leur dire que le Rdr est arrivé au pouvoir et ils doivent maintenant savoir maintenir la flamme militante pour pouvoir accompagner le président Ouattara dans la mise en œuvre de son programme.
Vous parlez du pays qui est géré, allusion certainement à l’aspect sécuritaire, pourtant les populations continuent d’être inquiètes devant les attaques contre les positions de l’armée.
Je ne pense pas que les Ivoiriens sont inquiets. Les gens se lèvent tous les matins pour aller au travail, les travaux de construction du troisième pont continuent, les routes sont faites, les hôpitaux sont équipés, l’université va être inaugurée, aujourd’hui (hier, ndlr). Les investisseurs arrivent en grand nombre à tel point qu’avoir une salle libre pour une conférence n’est pas aisé. Chaque jour que Dieu fait, il y a au moins une conférence ou bien un symposium international qui se tient à Abidjan. Cela veut dire que le pays est géré, le pays est aimé. Certes, il y a eu quelques soubresauts nés de la volonté de certaines personnes de créer la psychose chez la population. Mais ça ne pouvait pas aller plus loin. Le président et le gouvernement ont pris des mesures vigoureuses qui permettent au peuple de vaquer à ses occupations. C’est, je crois, les titres des journaux qui alarment. Parce qu’à voir la Une de certains canards, on se croirait dans un pays autre que la Côte d’Ivoire. Celui qui est à l’extérieur pourrait penser que le pays brûle. Ce qui n’est pas le cas.
Le Conseil national de sécurité s’est réuni, mardi. N’est-ce pas le signe que la situation est préoccupante ?
Le Conseil national de sécurité a eu raison de se réunir. Quand des individus se rendent nuitamment dans un camp militaire pour abattre des soldats, lorsqu’on s’attaque aux agents des Forces républicaines de Côte d’Ivoire aux corridors, quand on tue des civils dans les villages, vu que la fonction régalienne de l’Etat est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et de préserver l’intégrité du territoire, il était tout à fait normal que le conseil se réunisse pour prendre les mesures qui s’imposent afin de décourager définitivement tous ceux qui ont pour seul souci de revenir au pouvoir par les armes. Notre parti se félicite donc de la tenue de cette réunion et salue surtout la volonté ferme du président de la République de ne pas laisser la chienlit s’installer en Côte d’Ivoire.
Le Fpi accuse le pouvoir de vouloir le museler en arrêtant ses leaders…
Je ne crois pas que le président Ouattara ait un tel souci. C’est un grand démocrate et il laisse la pluralité d’opinions s’exercer. Cependant, nous avons tous lu et entendu à travers les médias les propos incitant à la haine tenus aussi bien par M. Akoun que par Alphonse Douaty ces jours-ci. Il était tout à fait normal que la justice se saisisse de cette affaire. Si une personne dit «demain on va chasser le pouvoir», c’est pratiquement un appel à l’insurrection. Je pense donc que la justice fait bien son travail. Et vous verrez que le chef de l’Etat ne s’immiscera pas dans son action. Cela dit, nous ne devons pas oublier que ce sont les dérives verbales qui nous ont amené la guerre. On avait préparé, à travers nos propos, les esprits à la guerre, après les armes ont parlé.
M. Akoun risque entre 3 et 5 ans de prison. Sa condamnation ne pourrait-elle pas amener son parti à se radicaliser davantage au point de mettre à mal le processus de réconciliation qui ne se porte déjà pas bien?
Le sort de M. Akoun ne peut pas compromettre la réconciliation. Nous sommes tous des politiciens et nous sommes responsables de nos propos. Si la justice le condamne et que le Fpi veut se radicaliser et tomber dans des actes qui incitent à la haine, ils seront punis. La justice se saisira de leur cas. Je crois qu’avec ce que nous avons connu, il est mieux de sortir de ces invectives, de ces dérives verbales, de ces appels à la haine. Je pense que le Fpi ne gagnerait pas à continuer dans cette logique mais plutôt à saisir la main tendue du pouvoir.
Il y a également le cas de Justin Katinan arrêté au Ghana. Une double bataille diplomatique et juridique a cours pour son extradition. Quel intérêt pour la Côte d’Ivoire qu’il soit ramené au pays ?
M. Katinan est celui-là même qui a conduit les opérations de pillage de la banque centrale. Ce n’est pas parce qu’il est hors du pays qu’il doit être absous. Tous ceux qui ont commis des crimes économiques ou des crimes de sang doivent être poursuivis conformément à notre loi. C’est pourquoi nous souhaitons que les Ghanéens fassent diligence pour qu’il soit extradé. Il doit en être de même pour tous les exilés contre qui des mandats d’arrêt ont été lancés. Quitte à l’Etat de leur accorder après sa clémence parce que les actes qu’ils ont commis sont trop graves.
Pour d’autres, ramener Koné Katinan doit être un message à l’endroit des autres pour qu’ils se tiennent à carreau.
Au-delà de cela, ce qu’il faut retenir, c’est que l’impunité doit prendre fin. Maintenant, si les autres se rendent compte que même s’ils sont à l’étranger, ils peuvent être rattrapés par la justice, ils réfléchiront effectivement par deux fois avant d’agir.
Entretien réalisé au téléphone par Bamba K. Inza
Votre parti est en tournée de sensibilisation à l’intérieur du pays. Quel est le message essentiel que vous apportez à la population ?
C’est d’abord dire aux Ivoiriens que le pays est géré et dire à nos militants de faire confiance au président Ouattara. Il a pris des engagements et il va les honorer. C’est le premier élément. Le deuxième, c’est de rappeler aux uns et aux autres que la crise que nous avons connue a eu pour principal auteur : le clan Gbagbo qui aujourd’hui veut se faire passer pour la victime. Nos militants doivent rester mobilisés surtout à la veille de l’audience de confirmation des charges. Les victimes, les vraies, doivent se mobiliser afin que les charges soient confirmées contre Laurent Gbagbo. Le dernier point est la remobilisation de nos militants pour leur dire que le Rdr est arrivé au pouvoir et ils doivent maintenant savoir maintenir la flamme militante pour pouvoir accompagner le président Ouattara dans la mise en œuvre de son programme.
Vous parlez du pays qui est géré, allusion certainement à l’aspect sécuritaire, pourtant les populations continuent d’être inquiètes devant les attaques contre les positions de l’armée.
Je ne pense pas que les Ivoiriens sont inquiets. Les gens se lèvent tous les matins pour aller au travail, les travaux de construction du troisième pont continuent, les routes sont faites, les hôpitaux sont équipés, l’université va être inaugurée, aujourd’hui (hier, ndlr). Les investisseurs arrivent en grand nombre à tel point qu’avoir une salle libre pour une conférence n’est pas aisé. Chaque jour que Dieu fait, il y a au moins une conférence ou bien un symposium international qui se tient à Abidjan. Cela veut dire que le pays est géré, le pays est aimé. Certes, il y a eu quelques soubresauts nés de la volonté de certaines personnes de créer la psychose chez la population. Mais ça ne pouvait pas aller plus loin. Le président et le gouvernement ont pris des mesures vigoureuses qui permettent au peuple de vaquer à ses occupations. C’est, je crois, les titres des journaux qui alarment. Parce qu’à voir la Une de certains canards, on se croirait dans un pays autre que la Côte d’Ivoire. Celui qui est à l’extérieur pourrait penser que le pays brûle. Ce qui n’est pas le cas.
Le Conseil national de sécurité s’est réuni, mardi. N’est-ce pas le signe que la situation est préoccupante ?
Le Conseil national de sécurité a eu raison de se réunir. Quand des individus se rendent nuitamment dans un camp militaire pour abattre des soldats, lorsqu’on s’attaque aux agents des Forces républicaines de Côte d’Ivoire aux corridors, quand on tue des civils dans les villages, vu que la fonction régalienne de l’Etat est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et de préserver l’intégrité du territoire, il était tout à fait normal que le conseil se réunisse pour prendre les mesures qui s’imposent afin de décourager définitivement tous ceux qui ont pour seul souci de revenir au pouvoir par les armes. Notre parti se félicite donc de la tenue de cette réunion et salue surtout la volonté ferme du président de la République de ne pas laisser la chienlit s’installer en Côte d’Ivoire.
Le Fpi accuse le pouvoir de vouloir le museler en arrêtant ses leaders…
Je ne crois pas que le président Ouattara ait un tel souci. C’est un grand démocrate et il laisse la pluralité d’opinions s’exercer. Cependant, nous avons tous lu et entendu à travers les médias les propos incitant à la haine tenus aussi bien par M. Akoun que par Alphonse Douaty ces jours-ci. Il était tout à fait normal que la justice se saisisse de cette affaire. Si une personne dit «demain on va chasser le pouvoir», c’est pratiquement un appel à l’insurrection. Je pense donc que la justice fait bien son travail. Et vous verrez que le chef de l’Etat ne s’immiscera pas dans son action. Cela dit, nous ne devons pas oublier que ce sont les dérives verbales qui nous ont amené la guerre. On avait préparé, à travers nos propos, les esprits à la guerre, après les armes ont parlé.
M. Akoun risque entre 3 et 5 ans de prison. Sa condamnation ne pourrait-elle pas amener son parti à se radicaliser davantage au point de mettre à mal le processus de réconciliation qui ne se porte déjà pas bien?
Le sort de M. Akoun ne peut pas compromettre la réconciliation. Nous sommes tous des politiciens et nous sommes responsables de nos propos. Si la justice le condamne et que le Fpi veut se radicaliser et tomber dans des actes qui incitent à la haine, ils seront punis. La justice se saisira de leur cas. Je crois qu’avec ce que nous avons connu, il est mieux de sortir de ces invectives, de ces dérives verbales, de ces appels à la haine. Je pense que le Fpi ne gagnerait pas à continuer dans cette logique mais plutôt à saisir la main tendue du pouvoir.
Il y a également le cas de Justin Katinan arrêté au Ghana. Une double bataille diplomatique et juridique a cours pour son extradition. Quel intérêt pour la Côte d’Ivoire qu’il soit ramené au pays ?
M. Katinan est celui-là même qui a conduit les opérations de pillage de la banque centrale. Ce n’est pas parce qu’il est hors du pays qu’il doit être absous. Tous ceux qui ont commis des crimes économiques ou des crimes de sang doivent être poursuivis conformément à notre loi. C’est pourquoi nous souhaitons que les Ghanéens fassent diligence pour qu’il soit extradé. Il doit en être de même pour tous les exilés contre qui des mandats d’arrêt ont été lancés. Quitte à l’Etat de leur accorder après sa clémence parce que les actes qu’ils ont commis sont trop graves.
Pour d’autres, ramener Koné Katinan doit être un message à l’endroit des autres pour qu’ils se tiennent à carreau.
Au-delà de cela, ce qu’il faut retenir, c’est que l’impunité doit prendre fin. Maintenant, si les autres se rendent compte que même s’ils sont à l’étranger, ils peuvent être rattrapés par la justice, ils réfléchiront effectivement par deux fois avant d’agir.
Entretien réalisé au téléphone par Bamba K. Inza