Issa Hayatou parviendra-t-il à écarter Jacques Anouma de la course à la présidence de la Confédération africaine de football ainsi que tous les présidents de fédérations qui ne sont pas membres du comité exécutif de la Caf ? Rien n’est moins sûr. Si l’on s’en tient à la teneur des basses manœuvres qui ont lieu en ce moment aux Seychelles où s’ouvre, ce lundi 3 septembre 2012, le Congrès extraordinaire de la Caf, on peut craindre que le président sortant de cette institution en poste depuis 24 ans, ne parvienne, avec la complicité de ses partisans, à faire adopter par un forcing, le projet de modification des conditions d’éligibilité à la présidence de l'instance fédérale. En tout cas, Hayatou et ses lieutenants sont à la manivelle. Depuis quelques heures, ils sont arrivés en grappe à Mahé Island où ils multiplient les réunions secrètes avec les présidents de fédération afin de les amener à adopter la proposition qui dit que «pour être candidat à la présidence de la Confédération africaine de football, il faut être ou avoir été membre du comité exécutif de la Caf». Il faut dire qu’au départ, cette proposition portait la signature du Secrétaire général de la Fédération algérienne de football, mais depuis samedi, on en sait un peu plus sur son origine. En effet, suite à un débit de colère incontrôlé, suscitée par une critique en règle de Jacques Anouma, contre ce projet de modification des statuts, qu’il a qualifié de non démocratique, lors de la réunion du comité exécutif tenue samedi dernier dans le chic hôtel de Port-Lomé à quelques kilomètres de Victoria, Issa Hayatou s’est dévoilé : «Au Gabon toutes les zones ont décidé de me soutenir pour un autre mandat à la tête de la Caf, mais cela ne t’a pas empêché de proposer ta candidature contre moi. Penses-tu que le fait d’être candidat contre moi est démocratique ? J’ai décidé que cette mesure soit prise pour empêcher les membres du comité exécutif de la Fifa qui sont membres du comité exécutif de la Caf d’être candidats. Mais les membres cooptés au comité exécutif peuvent faire acte de candidature ainsi que tous les membres élus» a-t-il finalement avoué. Le président de la Fédération tanzanienne de football, pour qui la ligne rouge venait d’être franchie, a demandé le retrait pur et simple de cette proposition. Il n’a pas été suivi. Pire, Hayatou a exigé des membres du comité exécutif de la Caf de se prononcer sine die par un vote à main levée, sur ce texte avant qu’il ne soit proposé en Assemblée générale. Histoire pour lui, d’identifier clairement les membres du comité exécutif qui ne le soutiennent pas dans son projet de continuer à diriger la Caf après 24 ans et en dépit d’un état de santé déclinant. A ce jeu, à l’exception du Tanzanien, tous les onze autres membres, qui ont droit de vote, sont paradoxalement allés dans le même sens qu’Hayatou.
On peut dire la que le «prince de Garoua» a marqué des points. Ce matin, ce projet d’amendement des conditions d’éligibilité sera soumis à l’approbation de l’Assemblée générale composée de 54 membres. Il doit être voté les 2/3 des délégués présents aux Seychelles avant d’être adopté. S’il est adopté, Jacques Anouma ne pourra pas faire acte de candidature. L’enjeu est de taille et les basses manœuvres font rage.
COULIBALY Vamara
Envoyé spécial aux Seychelles
On peut dire la que le «prince de Garoua» a marqué des points. Ce matin, ce projet d’amendement des conditions d’éligibilité sera soumis à l’approbation de l’Assemblée générale composée de 54 membres. Il doit être voté les 2/3 des délégués présents aux Seychelles avant d’être adopté. S’il est adopté, Jacques Anouma ne pourra pas faire acte de candidature. L’enjeu est de taille et les basses manœuvres font rage.
COULIBALY Vamara
Envoyé spécial aux Seychelles