«Monsieur Nègre» est l’intitulé de la pièce de théâtre de Fatou Sy, diplômée en droit de l’université de Strasbourg (France), dont la présentation a été faite en grande première le week-end dernier à l’auditorium de l’Insaac. «Monsieur Nègre» est une pièce qui dépeint avec humour certaines habitudes inaccoutumées de nos acteurs sociaux. Dans un décor assez simple, constitué de deux chaises et de photos portraits accrochés au mur, la vingtaine d’acteurs cooptée pour le show, ont su mettre en valeur le vécu quotidien de nos populations. Un jeu de scène qui a fini de convaincre le directeur de l’Insaac, Tirbuce Koffi, le représentant du ministre de la Culture, Jean Luc Djéa ainsi que les amoureux des planches ayant effectués, nombreux le déplacement. La trame de l’histoire : Broulaye, futur Premier ministre du pays, apprend à son épouse Sitan qu’il envisage de prendre une seconde épouse du nom de Madjigueène. Qui à l’en croire représente l’épouse idéale que tout homme rêverait avoir à ses côtés. Le plus frustrant dans cette histoire, c’est qu’il affirme sans détour que celle-ci correspond parfaitement à l’image de son nouveau statut. Mais insatiable, le futur Premier ministre, dans sa quête effrénée de jeunes louves, tombe sous le charme de Charlotte, qu’il n’hésite pas à convoler pour la troisième fois en justes noces. Dès lors, Broulaye devient l’acteur principal d’une cellule sociale où se côtoient rivalité, fétichisme, jalousie, médisance et dépravation des mœurs. Au dire de Fatou Sy auteur de l’œuvre, le titre «Monsieur Nègre» a été choisi à dessein. Une façon pour elle d’attirer l’attention sur la conception négative que l’on a de ce terme. Car, dit-elle, le mot nègre ne doit pas être perçu comme une injure mais plutôt comme un mot qui ne fait que traduire les réalités quotidiennes. C’est pourquoi, elle a salué la prouesse des acteurs qui, selon elle, ont fait l’effort de traduire exactement le fond de sa pensée.
Marlène Sih Kah
Marlène Sih Kah
