Ce n’est plus la grande sérénité dans le camp de Laurent Gbagbo en ce qui concerne la poursuite par la Cour pénale internationale (Cpi).
Ça sent la panique chez les pro-Gbagbo. La sérénité des premières heures, après le transfèrement de l’ancien président à la Cour pénale internationale (Cpi), a laissé place à l’angoisse. La lumière semble s’être éteinte sur le rêve d’un retour imminent qu’ils nourrissaient depuis la première comparution, le 5 décembre 2011, du « Séplou » devant la juridiction internationale. A ce premier rendez-vous, Laurent Gbagbo avait déclaré à la cour qu'il était bien traité dans le centre de détention de Scheveningen. Signe d’une grande confiance. Ses partisans se limitaient à espérer son retour, réconfortés par les prophéties d’illuminés présentés comme des éclairés de Dieu. Mais le temps passe sans que le retour tant attendu se réalise. Au lieu d’affronter la justice, parce que la logique voudrait qu’il aille en procès dans l’espoir de recouvrer plus vite la liberté, les conseils de M. Gbagbo joue la rallonge. A deux reprises, il parvient à faire reporter l’audience de confirmation des charges contre le suspect. La parade trouvée, un terrible mal dont souffrirait le natif de Mama, un homme qu’on présente pourtant comme ayant le moral haut. « La défense de Laurent Gbagbo a décidé d’inscrire l’affaire dans la durée. C’est une technique de défense que certains avocats adoptent lorsqu’ils craignent de perdre. Tant qu’il n’y a pas de verdict, ils préservent leur réputation », commente un juriste, responsable d’une organisation de défense des droits de l’Homme. Tout le débat qui a court sur la santé du prévenu, ne vise donc, en réalité, qu’à gagner du temps. Les partisans de l’ex-président commencent eux-aussi à comprendre que son retour n’est probablement pas pour la veille. Selon des analystes, les attaques répétées contre les forces de sécurité trouveraient leur origine dans ce fait. « Certains de nos camarades estiment qu’il faut faire pression sur le pouvoir afin qu’il intervienne en faveur d’une libération du président Gbagbo. Pour eux, le procès à la Cpi demeure politique et une action des autorités ivoiriennes peut faire pencher la balance. Ce sont les défenseurs de cette position radicale qui cautionnent ces attaques », révèle, sous le couvert de l’anonymat, un membre d’un parti de l’opposition, transfuge du Fpi. Le parti à la rose s’est ainsi retrouvé disivé entre deux tendances : l’une qui peut être qualifiée de modéréé et l’autre de radicale. Mais dans un camp comme dans l’autre, la peur règne. Chez les radicaux, au nombre desquels Laurent Akoun, Amani N’Guessan, l’objet de la peur est surtout la crainte d’avoir mal apprécié la réalité politique. Aussi jouent-ils le tout pour le tout, quitte à fragiliser les fondements de la République. Certains observateurs estiment même que pousser le pouvoir à bout pour aller en prison fait partie de cette stratégie. Entre le courage et la peur, il n’y aurait donc qu’un petit pas.
Bamba K Inza
Ça sent la panique chez les pro-Gbagbo. La sérénité des premières heures, après le transfèrement de l’ancien président à la Cour pénale internationale (Cpi), a laissé place à l’angoisse. La lumière semble s’être éteinte sur le rêve d’un retour imminent qu’ils nourrissaient depuis la première comparution, le 5 décembre 2011, du « Séplou » devant la juridiction internationale. A ce premier rendez-vous, Laurent Gbagbo avait déclaré à la cour qu'il était bien traité dans le centre de détention de Scheveningen. Signe d’une grande confiance. Ses partisans se limitaient à espérer son retour, réconfortés par les prophéties d’illuminés présentés comme des éclairés de Dieu. Mais le temps passe sans que le retour tant attendu se réalise. Au lieu d’affronter la justice, parce que la logique voudrait qu’il aille en procès dans l’espoir de recouvrer plus vite la liberté, les conseils de M. Gbagbo joue la rallonge. A deux reprises, il parvient à faire reporter l’audience de confirmation des charges contre le suspect. La parade trouvée, un terrible mal dont souffrirait le natif de Mama, un homme qu’on présente pourtant comme ayant le moral haut. « La défense de Laurent Gbagbo a décidé d’inscrire l’affaire dans la durée. C’est une technique de défense que certains avocats adoptent lorsqu’ils craignent de perdre. Tant qu’il n’y a pas de verdict, ils préservent leur réputation », commente un juriste, responsable d’une organisation de défense des droits de l’Homme. Tout le débat qui a court sur la santé du prévenu, ne vise donc, en réalité, qu’à gagner du temps. Les partisans de l’ex-président commencent eux-aussi à comprendre que son retour n’est probablement pas pour la veille. Selon des analystes, les attaques répétées contre les forces de sécurité trouveraient leur origine dans ce fait. « Certains de nos camarades estiment qu’il faut faire pression sur le pouvoir afin qu’il intervienne en faveur d’une libération du président Gbagbo. Pour eux, le procès à la Cpi demeure politique et une action des autorités ivoiriennes peut faire pencher la balance. Ce sont les défenseurs de cette position radicale qui cautionnent ces attaques », révèle, sous le couvert de l’anonymat, un membre d’un parti de l’opposition, transfuge du Fpi. Le parti à la rose s’est ainsi retrouvé disivé entre deux tendances : l’une qui peut être qualifiée de modéréé et l’autre de radicale. Mais dans un camp comme dans l’autre, la peur règne. Chez les radicaux, au nombre desquels Laurent Akoun, Amani N’Guessan, l’objet de la peur est surtout la crainte d’avoir mal apprécié la réalité politique. Aussi jouent-ils le tout pour le tout, quitte à fragiliser les fondements de la République. Certains observateurs estiment même que pousser le pouvoir à bout pour aller en prison fait partie de cette stratégie. Entre le courage et la peur, il n’y aurait donc qu’un petit pas.
Bamba K Inza