Le 8ème congrès de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci) va-t-il se tenir à la date indiquée ? L’interrogation a tout son sens après la conférence de presse animée hier à Treichville, par Joseph Ebagnerin, candidat au titre de la direction de la centrale. Selon lui, Adé Mensah, le sg sortant, demande un report des dates initialement prévues (les 6, 7 et 8 septembre). Le ‘’doyen’’ qui n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature les a réunis lundi à son bureau pour annoncer la nouvelle. En plus de cette information, il souhaite un consensus autour des candidatures pour le poste de sg. C’est-à-dire, un candidat unique. Enfin, M. Mensah veut l’application des textes. Ceux-ci stipulent que les syndicats qui ne sont pas à jour de leurs cotisations ne pourront pas voter. Et si les textes sont appliqués, ce sont des centaines d’entre eux qui seront écartés. Alors que les délégués syndicaux de plusieurs villes sont déjà à Abidjan pour le congrès, Joseph Ebagnerin s’oppose fermement à ces décisions. Il n’est pas pour le consensus. Concernant l’application des textes et le report, dit-il, le conseil syndical a déjà tranché. Il avait décidé de faire fi de l’application des textes. A entendre Ebagnerin, Adé Mensah ne peut donc pas à lui seul changer cela. «Si le jour du congrès (ndlr : demain) on nous empêche de le tenir, nous allons saisir un huissier pour dénoncer une atteinte à la liberté syndicale », note-t-il. Mais Coulibaly Mariatou, l’autre candidate à la tête de l’Ugtci, ne semble pas du même avis. Elle penche plutôt pour un report. Explication de celle qu’on surnomme la dame de fer : cela lui permettra de prendre connaissance des textes. Car elle en a été privée, n’étant pas membre du comité d’organisation. Cependant, pour le consensus, elle est catégorique : il n’en est pas question. C’est donc visiblement vers un clash que l’on se dirige.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh