Président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma avait du poids devant ses pairs lors des assises de la Caf. Il était d'ailleurs craint par Issa Hayatou parce qu'il représentait l'Afrique à la Fifa. Mais son départ quasi-inattendu de la présidence de la Fif en septembre 2011, a semé le doute dans l'esprit de tous ses soutiens. Et très vite, le camp Hayatou a bondi sur l'aubaine pour avancer que Jacques Anouma est indésirable dans son pays, que les autorités ivoiriennes s'apprêtaient à l'arrêter parce qu'ayant travaillé avec l'ex-président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo. Dans le même temps, Issa Hayatou déroulait le tapis rouge à Sidy Diallo, le nouvel homme fort du football ivoirien au siège de la Caf, quelques semaines après son élection. En perdant son fauteuil de président de la Fif, Jacques Anouma savait pertinemment qu'il n'aura plus droit à la parole lors des Assemblées de la Caf. Il n'avait plus son destin mains. Lui qui devait être le leader de la révolution n'avait pas d'arme et surtout de voix. Membre du comité exécutif de par son élection au comité exécutif de la Fifa, il assisterait aux Assemblées de la Caf, à partir de 2011 comme simple observateur. Dans un tel schéma, Jacques Anouma n'avait plus le choix. Il devait se repositionner vis-à-vis de ses soutiens et surtout compter sur la Fédération de son pays. Dans l'ensemble, les autorités ivoiriennes ont joué franc-jeu sauf Sidy Diallo à qui le camp Anouma reprochait de jouer à cache-cache. Car le ministre des Sports et Loisirs, Philippe Légré, le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou et le Président de la République, SEM Alassane Ouattara ont pris la candidature de Jacques Anouma en main. En clair, les autorités ivoiriennes ont dit qu'elles mettront tout en œuvre pour que l'Ivoirien Jacques Anouma remporte les élections à la présidence de la Caf en mars 2013 au Maroc. Un discours qui n'aura pas d'effet puisque Sidy Diallo n'a daigné prendre le devant des choses sachant bien que son "ami" Anouma était affaibli. L'on se rend compte que Jacques Anouma aurait dû rester président de la Fif jusqu'à son élection à la présidence de la Caf. En l'interdisant de briguer un troisième mandat en 2011, l'on a brisé l'enjeu de la Caf. Parce que Jacques Anouma n'a jamais cessé de dire à ses soutiens et contacts extérieurs que le fait qu'il ne soit pas président de la Fif, complique les choses. "Si Jacques Anouma était encore aux affaires, les choses auraient été plus faciles. Toutefois, il faut dire que le nouveau texte dans sa formulation ne le concerne pas. Hayatou lui envoie des courriers et des billets d'avion en tant que membre du Comité exécutif de la Caf. Je ne sais pas si le président de la Caf sera juge et partie en définissant le membre du comité exécutif", a précisé hier Jean-Marc Séka de l'équipe de campagne de Jacques Anouma. En tout cas, Jacques Anouma est un dirigeant affaibli mais il lui reste une carte à abattre au moment opportun. Le feuilleton Caf ne fait que commencer.
Annoncia Sehoué
Annoncia Sehoué