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Politique Publié le jeudi 6 septembre 2012 | Nord-Sud

Vers l’extradition de Katinan Koné

C’est un mauvais signe pour le rendez-vous d’aujourd’hui. De sources judiciaires et diplomatiques, si la décision de la Haute Cour de ne pas le remettre en liberté ne sonne pas son glas, elle met au moins Justin Koné Katinan dans une mauvaise posture. Les chances qu’il reste au Ghana, au nom de son statut de réfugié, sont désormais minces. La justice ghanéenne devant laquelle il comparaît aujourd’hui, pourrait le remettre aux autorités ivoiriennes qui le recherchent pour son implication dans les événements de la crise postélectorale. « Si la justice ghanéenne s’est gardé de lui accorder la liberté provisoire en attendant l’audience de demain (aujourd’hui, ndlr), c’est parce qu’elle redoute que le prévenu s’échappe. Mais, au-delà de ça, les soupçons qui pèsent sur M. Katinan Koné ont sans doute quelque chose à voir avec le refus. N’oublions pas le président John Dramani a soutenu que son pays ne saurait servir de base arrière à ceux qui veulent déstabiliser son voisin », analyse notre source judiciaire. « Après qu’il a refusé de le remettre en liberté, le Ghana peut-il refuser de libérer le prévenu et ne pas l’extrader. Si la justice ghanéenne oppose une fin de non recevoir à la demande d’extradition, cela voudra dire qu’elle organisera un procès pour déterminer définitivement le sort de Katinan Koné. Ce qui est un cas de figure difficile à réaliser. Si le délit est constitué, le bon sens en matière d’entraide judiciaire, voudrait que le Ghana remette à la Côte d’Ivoire son citoyen pour le juger », ajoute-il. La partie sera donc serrée, aujourd’hui, mais, devrait déboucher sur la remise aux autorités ivoiriennes, du partisan de Laurent Gbagbo. « La visite du président John Dramani qui était prévue vendredi a été avancée de 48 heures. On peut s’autoriser à penser que le dossier Katinan Koné a été abordé au cours des échanges entre les deux présidents. Et, en l’espèce, le meilleur gage que le successeur de John Atta-Mills peut donner à son homologue quand il dit que le Ghana ne servira pas de base arrière aux déstabilisateurs, ce serait de livrer le premier présumé déstabilisateur pris sur son sol », décrypte un analyste politique. « On peut raisonnablement penser qu’on s’achemine vers l’extradition du premier partisans de M. Gbagbo, pour donner un signal fort aux autres. Sinon on peut à raison considérer que le Ghana se pose comme un sanctuaire pour des actions subversives chez son voisin. Alors que courageusement le Libéria et la Guinée se sont fermement opposés à l’utilisation de leur territoire pour déstabiliser la Côte d’Ivoire », renchérit l’observateur. Wait and see.

Marc Dossa
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