Les choses se compliquent pour Justin Katinan Koné. La Haute Cour du Ghana a refusé hier, de le libérer et les procureurs se sont engagés à examiner la procédure d’extradition vers la Côte d’Ivoire. « Bien que l’avocat (de M. Koné) ait développé de brillants arguments contre les accusations (retenues contre lui), je ne suis pas censé préjuger de l’audience consacrée à l’extradition », a déclaré le Judge Kofi Essel Mensah. « Je refuse donc la demande de libération », a-t-il conclu. Le porte-parole de Laurent Gbagbo, visé par un mandat d’arrêt international pour « crimes économiques » avait été arrêté au Ghana le 24 août dernier. Abidjan réclame son extradition. Le procureur Merley Wood, a indiqué à la presse que l’examen de la demande d’extradition devrait débuter ce jeudi. L’avocat de M. Koné, Patrick Sogbodjor, a fait valoir que ce dernier ne pouvait pas être extradé en raison de son statut de réfugié. « Nous avons toujours la conviction que mon client est détenu illégalement », a-t-il déclaré après la décision de la Haute Cour. Il avait déposé une procédure d’ « habeas corpus » auprès de la division des droits de l`Homme de la Haute Cour du Ghana, demandant aux autorités de fournir des explications sur la détention de son client. Le conseil de l’exilé assoit sa stratégie sur son statut de réfugié. Ce qui, selon les experts du droit, n’est pas une défense indéboulonnable. Le suspect peut être rendu à son pays d’origine si la preuve est donnée qu’il s’adonne notamment à des activités déstabilisatrices ou s’il est en intelligence avec des comploteurs. Or, des sources proches des services de renseignement ivoiriens révèlent que la Côte d’Ivoire a mis à la disposition du Ghana des vidéos d’auditions de personnes arrêtées qui révèlent une tentative de déstabilisation. Des films dans lesquels les suspects présentent le sieur Koné Katinan comme leur complice (voir Nord-Sud Quotidien du 31 août 2012). C’est dire que rien n’est encore joué.`
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza