Depuis quelques temps, des attaques répétées sont signalées à Abidjan et dans le reste du pays où la psychose s’est réinstallée dans les esprits. Une situation bien embêtante pour les nouvelles autorités ivoiriennes qui ont fondé tout espoir de redémarrage économique sur une paix malheureusement très menacée.
Après la fin de la crise postélectorale de 2010 qui a fait un peu plus de trois mille morts, l’on pensait que la boîte de pandour était définitivement refermée en Côte d’Ivoire. Les attaques de ces derniers temps qui visent principalement les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont déjà fait de nombreuses victimes aussi bien dans les rangs des loyalistes que des assaillants encore mal identifiés.
Les autorités militaires pointent du doigt des miliciens favorables à l’ancien régime aidés dans leur sale besogne par des mercenaires libériens aguerris à la guérilla urbaine. A cause de la facilité avec laquelle ce commando invisible opère, les autorités militaires soupçonnent des complicités internes. D’où le chamboulement au sein de l’armée où l’on a procédé à une profonde épuration et changement dans la chaîne de commandement.
Création d’un Conseil national de sécurité (CNS) sur le modèle américain, français ou israélien
Le premier signal fort donné par les autorités ivoiriennes a été la mise en place d’un Conseil national de sécurité (CNS) pour pallier au déficit de réactivité des FRCI face à la menace de déstabilisation qui guette le pays. Décision faisant partie de la réforme de défense annoncée.
Inspiré du modèle américain voire même français ou israélien, ce nouvel appareil de défense placé sous la haute autorité du président Alassane Ouattara devrait normalement réorganiser les affaires de défense, de sécurité nationale et de renseignement. A l’instar du Conseil de sécurité nationale américain (National Security Council ou NSC) dépendant directement du président des États-Unis qui joue un rôle de conseil, de coordination et parfois d’impulsion sur les sujets de politique étrangère, de sécurité nationale, et plus généralement sur l’ensemble des questions stratégiques. Ou encore du Conseil de défense et de sécurité nationale français (CDSN) présidé par le locataire de l’Elysée, compétent pour toutes les questions de défense et de sécurité, de la politique de dissuasion, de la programmation de sécurité intérieure, de la sécurité économique et énergétique, de la lutte contre le terrorisme ou de la planification de réponse aux crise.
Voilà donc le nouvel outil censé protéger la Côte d’Ivoire de toute agression intérieure et extérieure. La question récurrente qui se pose depuis le début de ces attaques est de savoir à qui celles-ci profitent ? Pour le pouvoir en place, il ne faut pas aller chercher très loin les coupables. Sur les antennes de la chaîne de télévision nationale des preuves ont même été d’ailleurs brandies à la face de la nation et du monde par le ministre de l’Intérieur, M. Ahmed Bakayoko. Tout indique que l’ennemi se trouve dans les rangs de l’ancien régime. Après quoi, il s’en est suivi une vague d’arrestations.
Vague d’arrestations dans les rangs des pro-Gbagbo
Ainsi, le numéro 2 de l’ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (Fpi), Laurent Akoun et plusieurs cadres de cette formation politique à l’exemple des anciens ministres Alphonse Douati et Justin Koné Katina, ont été mis aux arrêts. Le second cité a été appréhendé à Accra au Ghana où il vivait en exil en application d’un mandat d’arrêt international qui le visait. Il devrait être extradé vers Abidjan où l’avait précédé quelques mois auparavant Moïse Lida Kouassi, un des sécurocrates de Laurent Gbagbo, arrêté à Lomé au Togo.
Aujourd’hui plus que jamais, le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire est au point mort. Plus d’un an après la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) dirigée par l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, le bilan est quasi nul. Les Ivoiriens continuent de se regarder en chiens de faïence, on assiste à un repli identitaire, le tribalisme et le népotisme ont repris le dessus sur la cohésion nationale, les ressentiments ressurgissent dans les discours, en un mot, le dialogue social est rompu.
La boîte de pandore n’a pu résister aux derniers événements, laissant échapper les démons de la guerre. A Abidjan comme à l’intérieur du pays, les populations sont apeurées et la psychose s’est réinstallée dans les esprits faisant ralentir les activités économiques.
Le programme du président Alassane Ouattara menacé
La Côte d’Ivoire qui est passée de l’indice de sécurité 4 à 1 pourrait être de nouveau déconseillée et donc désertée par les investisseurs si ces attaques sauvages ne s’estompent pas. Or, la relance économique est en partie fondée sur les investissements étrangers. Une situation qui mettrait fortement en péril l’ambitieux Plan National de Développement qui vise à traduire dans la réalité le programme de gouvernement du président Alassane Ouattara.
Dans pareille situation, la solution n’est certainement pas d’aller résolument en guerre contre un ennemi sans visage. A ce jour, aucune de ces attaques n’a été revendiquée par un quelconque groupe armé comme ce fut le cas lors de la rébellion de 2002 dont on connaissait les tenants et les aboutissants dès les premières heures des attaques.
Les appels à la table des négociations lancés par les autorités ivoiriennes auront-ils un écho auprès de ceux qui veulent déstabiliser la Côte d’ Ivoire ? Pour l’heure, aucun répondant ne s’est signalé pour se faire entendre avant que toute discussion ne soit engagée.
Clément Yao
Après la fin de la crise postélectorale de 2010 qui a fait un peu plus de trois mille morts, l’on pensait que la boîte de pandour était définitivement refermée en Côte d’Ivoire. Les attaques de ces derniers temps qui visent principalement les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont déjà fait de nombreuses victimes aussi bien dans les rangs des loyalistes que des assaillants encore mal identifiés.
Les autorités militaires pointent du doigt des miliciens favorables à l’ancien régime aidés dans leur sale besogne par des mercenaires libériens aguerris à la guérilla urbaine. A cause de la facilité avec laquelle ce commando invisible opère, les autorités militaires soupçonnent des complicités internes. D’où le chamboulement au sein de l’armée où l’on a procédé à une profonde épuration et changement dans la chaîne de commandement.
Création d’un Conseil national de sécurité (CNS) sur le modèle américain, français ou israélien
Le premier signal fort donné par les autorités ivoiriennes a été la mise en place d’un Conseil national de sécurité (CNS) pour pallier au déficit de réactivité des FRCI face à la menace de déstabilisation qui guette le pays. Décision faisant partie de la réforme de défense annoncée.
Inspiré du modèle américain voire même français ou israélien, ce nouvel appareil de défense placé sous la haute autorité du président Alassane Ouattara devrait normalement réorganiser les affaires de défense, de sécurité nationale et de renseignement. A l’instar du Conseil de sécurité nationale américain (National Security Council ou NSC) dépendant directement du président des États-Unis qui joue un rôle de conseil, de coordination et parfois d’impulsion sur les sujets de politique étrangère, de sécurité nationale, et plus généralement sur l’ensemble des questions stratégiques. Ou encore du Conseil de défense et de sécurité nationale français (CDSN) présidé par le locataire de l’Elysée, compétent pour toutes les questions de défense et de sécurité, de la politique de dissuasion, de la programmation de sécurité intérieure, de la sécurité économique et énergétique, de la lutte contre le terrorisme ou de la planification de réponse aux crise.
Voilà donc le nouvel outil censé protéger la Côte d’Ivoire de toute agression intérieure et extérieure. La question récurrente qui se pose depuis le début de ces attaques est de savoir à qui celles-ci profitent ? Pour le pouvoir en place, il ne faut pas aller chercher très loin les coupables. Sur les antennes de la chaîne de télévision nationale des preuves ont même été d’ailleurs brandies à la face de la nation et du monde par le ministre de l’Intérieur, M. Ahmed Bakayoko. Tout indique que l’ennemi se trouve dans les rangs de l’ancien régime. Après quoi, il s’en est suivi une vague d’arrestations.
Vague d’arrestations dans les rangs des pro-Gbagbo
Ainsi, le numéro 2 de l’ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (Fpi), Laurent Akoun et plusieurs cadres de cette formation politique à l’exemple des anciens ministres Alphonse Douati et Justin Koné Katina, ont été mis aux arrêts. Le second cité a été appréhendé à Accra au Ghana où il vivait en exil en application d’un mandat d’arrêt international qui le visait. Il devrait être extradé vers Abidjan où l’avait précédé quelques mois auparavant Moïse Lida Kouassi, un des sécurocrates de Laurent Gbagbo, arrêté à Lomé au Togo.
Aujourd’hui plus que jamais, le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire est au point mort. Plus d’un an après la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) dirigée par l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, le bilan est quasi nul. Les Ivoiriens continuent de se regarder en chiens de faïence, on assiste à un repli identitaire, le tribalisme et le népotisme ont repris le dessus sur la cohésion nationale, les ressentiments ressurgissent dans les discours, en un mot, le dialogue social est rompu.
La boîte de pandore n’a pu résister aux derniers événements, laissant échapper les démons de la guerre. A Abidjan comme à l’intérieur du pays, les populations sont apeurées et la psychose s’est réinstallée dans les esprits faisant ralentir les activités économiques.
Le programme du président Alassane Ouattara menacé
La Côte d’Ivoire qui est passée de l’indice de sécurité 4 à 1 pourrait être de nouveau déconseillée et donc désertée par les investisseurs si ces attaques sauvages ne s’estompent pas. Or, la relance économique est en partie fondée sur les investissements étrangers. Une situation qui mettrait fortement en péril l’ambitieux Plan National de Développement qui vise à traduire dans la réalité le programme de gouvernement du président Alassane Ouattara.
Dans pareille situation, la solution n’est certainement pas d’aller résolument en guerre contre un ennemi sans visage. A ce jour, aucune de ces attaques n’a été revendiquée par un quelconque groupe armé comme ce fut le cas lors de la rébellion de 2002 dont on connaissait les tenants et les aboutissants dès les premières heures des attaques.
Les appels à la table des négociations lancés par les autorités ivoiriennes auront-ils un écho auprès de ceux qui veulent déstabiliser la Côte d’ Ivoire ? Pour l’heure, aucun répondant ne s’est signalé pour se faire entendre avant que toute discussion ne soit engagée.
Clément Yao