Yaou est un village situé à quelque 5 km à l’entrée de la commune de Bonoua. Le calme plat qui y règne traduit le malaise que vit cette population de plusieurs milliers d’âmes. Depuis 1998, date du décès du Roi Adjoussou Koffi Luc, ce village Abouré est sans chef. Un conflit permanent oppose deux familles. La famille Agbissi Hivé et la famille Avohivé. Une visite sur les lieux nous a permis de mieux cerner les raisons profondes de cette guerre fratricide pour le trône.
Un peu plus d’une d’heure de route à bord d’un car climatisé d’une compagnie faisant la ligne Abidjan Bonoua nous voici à Yaou. Dans cette localité, notre premier interlocuteur est un jeune homme en vacances. A la demande de me conduire chez le chef du village, il me répond avec un petit sourire. «Il n’y a pas de chef ici». Cette réponse confirme donc l’idée qui me conduit en ces lieux. Yaou est donc un village sans chef. Je décide donc d’en savoir davantage. Et mes investigations me conduisent chez plusieurs personnes (qui ont préféré) d’ailleurs garder l’anonymat.
Il était une fois la reine Ayemou Yamplé
En effet, depuis l’exode du peuple Abouré Ayaou, le trône était détenu par la reine Ayemou Yamplé, descendante de la famille Avohivé. La succession au trône jusqu’à N’douffou N’guessan choisi qui, selon nos sources, était le fils adoptif de la famille Agbissi Hivé en attendant que les petits neveux, à qui revient le trône atteignent l’âge de la maturité. Malheureusement le trône ne retournera pas à la famille Avohivé faute d’héritier mâle. Ainsi, 4 chefs de la famille Agbissi Hivé ont pu se succéder au trône. Et le dernier fut chassé du pouvoir pour avoir jeté en prison toute la notabilité du village. Le trône revient alors à la famille Avohivé avec Dopé Kadio qui le passe à son porte canne Vangah Koffi avant de mourir. Après la mort de celui-ci, la famille Agbissi Hivé réclame le trône. Cette requête va donc créer une grave crise au niveau du village. La famille Agbissi installe ‘son‘ chef Wognin Kadjo Jacques qui meurt 2 ans après, en 1980. Pour calmer les esprits, on choisit alors un chef dans une famille neutre en la personne d’Adjoussou Koffi Luc. En 1999, le village est sans chef.
Médiations infructueuses
Le conflit est pour la première fois porté à la cour royale de Bonoua, le 31 mai 2004, la délibération attribue le trône à la famille Avohivé, détentrice légitime et légale selon le verdict. Une décision que refuse le camp adverse. Le 16 octobre de la même année, c’est au tour de la cour royale de Moossou de rendre le même verdict en faveur de la famille Avohivé. Mais la famille Agbissi conteste la décision et depuis lors, l’affaire est portée au ministère de l’Intérieur. Et le dossier est transmis en 2006 au préfet de Grand Bassam en l’occurrence Yra Jean. Celui-ci l’a à tour remis au sous- préfet de Bonoua. Deux sous-préfets se sont succédé sans pouvoir trouver un dénouement heureux jusqu’à l’arrivée du sous-préfet Coulibaly Magloire. Après 3 années d’enquête, il rend son verdict. Qui vient confirmer ceux des cours royaux de Moossou et de Bonoua. Mais cette décision du sous-préfet est une fois de plus, contestée par des membres de la famille Agbissi Hivé. Ceux-ci accusent l’autorité administrative d’avoir été partiale. Pour ces contestataires, «la famille Avohivé ne fait pas partie des sept familles fondatrices du village». Une thèse que réfute la famille Avohivé qui estime que ceux qui refusent le verdict sont accrochés à des intérêts personnels qu’ils veulent préserver au détriment de la légitimité et de la légalité. Au niveau de la sous-préfecture, on attend les résultats de l’enquête de moralité pour prendre les dispositions qui s’imposent pour installer le nouveau chef. «ce n’est qu’une question de temps», rassure-t-on.
DE BOUAFFO
Un peu plus d’une d’heure de route à bord d’un car climatisé d’une compagnie faisant la ligne Abidjan Bonoua nous voici à Yaou. Dans cette localité, notre premier interlocuteur est un jeune homme en vacances. A la demande de me conduire chez le chef du village, il me répond avec un petit sourire. «Il n’y a pas de chef ici». Cette réponse confirme donc l’idée qui me conduit en ces lieux. Yaou est donc un village sans chef. Je décide donc d’en savoir davantage. Et mes investigations me conduisent chez plusieurs personnes (qui ont préféré) d’ailleurs garder l’anonymat.
Il était une fois la reine Ayemou Yamplé
En effet, depuis l’exode du peuple Abouré Ayaou, le trône était détenu par la reine Ayemou Yamplé, descendante de la famille Avohivé. La succession au trône jusqu’à N’douffou N’guessan choisi qui, selon nos sources, était le fils adoptif de la famille Agbissi Hivé en attendant que les petits neveux, à qui revient le trône atteignent l’âge de la maturité. Malheureusement le trône ne retournera pas à la famille Avohivé faute d’héritier mâle. Ainsi, 4 chefs de la famille Agbissi Hivé ont pu se succéder au trône. Et le dernier fut chassé du pouvoir pour avoir jeté en prison toute la notabilité du village. Le trône revient alors à la famille Avohivé avec Dopé Kadio qui le passe à son porte canne Vangah Koffi avant de mourir. Après la mort de celui-ci, la famille Agbissi Hivé réclame le trône. Cette requête va donc créer une grave crise au niveau du village. La famille Agbissi installe ‘son‘ chef Wognin Kadjo Jacques qui meurt 2 ans après, en 1980. Pour calmer les esprits, on choisit alors un chef dans une famille neutre en la personne d’Adjoussou Koffi Luc. En 1999, le village est sans chef.
Médiations infructueuses
Le conflit est pour la première fois porté à la cour royale de Bonoua, le 31 mai 2004, la délibération attribue le trône à la famille Avohivé, détentrice légitime et légale selon le verdict. Une décision que refuse le camp adverse. Le 16 octobre de la même année, c’est au tour de la cour royale de Moossou de rendre le même verdict en faveur de la famille Avohivé. Mais la famille Agbissi conteste la décision et depuis lors, l’affaire est portée au ministère de l’Intérieur. Et le dossier est transmis en 2006 au préfet de Grand Bassam en l’occurrence Yra Jean. Celui-ci l’a à tour remis au sous- préfet de Bonoua. Deux sous-préfets se sont succédé sans pouvoir trouver un dénouement heureux jusqu’à l’arrivée du sous-préfet Coulibaly Magloire. Après 3 années d’enquête, il rend son verdict. Qui vient confirmer ceux des cours royaux de Moossou et de Bonoua. Mais cette décision du sous-préfet est une fois de plus, contestée par des membres de la famille Agbissi Hivé. Ceux-ci accusent l’autorité administrative d’avoir été partiale. Pour ces contestataires, «la famille Avohivé ne fait pas partie des sept familles fondatrices du village». Une thèse que réfute la famille Avohivé qui estime que ceux qui refusent le verdict sont accrochés à des intérêts personnels qu’ils veulent préserver au détriment de la légitimité et de la légalité. Au niveau de la sous-préfecture, on attend les résultats de l’enquête de moralité pour prendre les dispositions qui s’imposent pour installer le nouveau chef. «ce n’est qu’une question de temps», rassure-t-on.
DE BOUAFFO