Qui des chefs d’Etat africains, juges, Avocats, et magistrats est propriétaire de l’état de droit en Afrique ? La réponse ne viendra. Mais, nous savons que les chefs d’Etat africains voient très mal la justice défendre la liberté fondamentale. Dans cette recherche d’autonomie calculée, le chef d’Etat africain, nomme ‘’son’’ ministre de la justice, membre du gouvernement au pouvoir. Le ministre de la Justice choisit lui-aussi, les juges proches du gouvernement au pouvoir. Voilà. Voilà le débat. Ainsi, il est difficile en Afrique que les juges, magistrats, ou avocats réclament leur ‘’indépendance’’, indissociable de leur formation. Mais, le gouvernement africain est très allergique sur ce devoir de leurs juridictions. La pratique est très vérifiée en Afrique où les procès sont téléguidés depuis le palais présidentiel pour imposer la règle du jeu politique à ‘’l’Etat de droit’’. Une situation explosive partout en Afrique, où le palais présidentiel est insensible aux procès équitables. Autant d’occasions pour les gouvernements africains d’affaiblir leurs propres institutions judiciaires. Il est rare en Afrique les cas où les juges, avocats, magistrats dénoncent l’ingérence du chef de l’Etat dans les affaires judiciaires. Le mal professionnel est là. Surtout si les juges, Avocats, magistrats sont du bord politique que le ministre de tutelle, lui-même membre du gouvernement au pouvoir. Il faut ‘’canaliser’’ les procès dans le concept ‘’qui perd gagne’’. Dans ce combat de calcul et de contrôle, ‘’l’état de droit’’ n’existe plus. Et, personne ne s’inquiète de ce manque de justice équitable. C’est sous cette domination judiciaire étrange, que se repose l’image de capital sans confiance des Etats africains. Dans cette démonstration, je me demande, si l’ancien chef d’Etat tchadien Hissène Habré n’a pas perdu déjà son procès ? Dans la même foulée au Burkina, l’ancien chef d’Etat, Thomas Sankara assassiné n’a pas encore eu de procès. Secrètement ravi le conseil national de transition au pouvoir en Lybie ne se pose pas de question à savoir qui a tué l’ancien chef de l’Etat Muhamard Kadhafi. J’ai été totalement déçu du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz qui a limogé il y a quelques mois, le président de la Cour suprême mauritanienne en pleine exercice. C’est en Afrique que l’on voit tous ces arguments inconstitutionnels comme concept par les gouvernements africains pour balayer le respect et l’indépendance du juge africain. Le mal est là. Mais, il est aussi important de dire que le ‘’malaise’’ que nous dénonçons est parfois accepté par les juges, magistrats et avocats africains eux-mêmes. Ils ruinent leurs responsabilité leur propre réputation en raison de certains ‘’dommages’’ récompensés sous tables. Dans ce marché de confidentialité beaucoup de juges, magistrats, avocats africains ont perdu la sérénité judiciaire et la prohibilité. Faut-il rire, ou pleurer quand j’entends les chefs d’Etat africains au pouvoir parler de reformes de la justice de leurs pays. Puis rien. Seule une célèbre phase : « Je fais confiance en la justice » de mon pays. C’est bien dans cette phase sablonneuse que les chefs d’Etat africains s’enlisent pour leur bonheur judiciaire personnel et font difficilement la distinction entre l’indépendance de la justice et la responsabilité politique du palais présidentiel. En Afrique, les chefs d’Etat pensent qu’ils sont propriétaires des juges, magistrats ou avocats. Les chefs d’Etats doivent savoir que la justice est rendue par les juges. La confirmation technique est claire : Magistrats, juges, ou Avocats sont chargés d’appliquer les lois. C’est pourquoi, je ne suis pas d’accord que le locataire du palais africain soit appelé « chef suprême de la magistrature », pour éviter les interférences dans les juridictions africaines ou l’exercice de la fonction du juge, magistrats et avocats. Il est temps de respecter et comprendre la responsabilité des juridictions africaines. Les juges, avocats, magistrats sont responsables de leurs actes et s’ils commettent des fautes professionnelles dans l’exercice de l’indépendance de leurs métiers ils sont sanctionnés. C’est pourquoi il est dangereux surtout en Afrique de développer la pratique de ‘’cooptation’’ pour les postes de juges en fonction de son appartenance politique. Une attitude pas du tout suffisante pour rendre aux juges, magistrats et Avocats, leurs responsabilités et leur indépendance.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël