Le mot ‘’césarienne’’ a été l’objet de controverses. La légende dit qu’il provient du nom du premier des césars : Julius César, en raison de l’opération à laquelle il aurait dû sa naissance (23-75 avant JC). Pour en savoir plus sur cette pratique médicale de plus en plus utilisée en Côte d’Ivoire, nous avons interrogé Docteur Tegnan Jacques, médecin-gynécologue au Chu de Treichville. Dans cette interview, il nous parle des débuts de la césarienne en Côte d’Ivoire, des causes, des effets et lève un coin du voile sur des rumeurs de cette opération.
Quelles différences y a-t-il entre l’accouchement normal et l’accouchement par césarienne ?
L’accouchement par césarienne est un accouchement qui se fait non pas par les voies normales ou naturelles, mais après une incision qui est faite sur le bas-ventre de la femme pour extraire l’enfant. Alors que l’accouchement normal, c’est un accouchement qui se fait par les voies naturelles de la femme, c'est-à-dire que l’enfant sort par le col utérin, s’engage dans les organes génitaux externes de la femme d’où il est expulsé.
Quelles sont les causes qui poussent le médecin à intervenir par césarienne ?
Il y a deux grands types de causes. Il y a les causes liées à la mère et les causes qui sont liées au fœtus. Concernant la mère, elle peut avoir une pathologie qui met en danger sa vie, notamment l’hypertension grave et ses complications. Il peut s’agir de bassin rétréci incompatible avec un accouchement normal ou d’une hémorragie qui survient au 3ème trimestre de la grossesse. Il y a aussi des complications telles que l’hémato retro placentaire*, le placenta prævia* ou bien même la rupture de l’utérus, dans ces conditions une césarienne s’impose. S’agissant des causes liées à l’enfant, on a d’abord la souffrance de l’enfant qui se trouve dans le sein de sa mère. Il faut l’extraire de ce milieu hostile et cette souffrance peut se voir dans plusieurs pathologies notamment maternelles. Lorsque la mère présente une hyperthermie, c'est-à-dire une fièvre élevée, il ne faut pas oublier que l’enfant se trouve à l’intérieur de la mère. Il subit donc de plein fouet la fièvre et peut en mourir. Il s’agit également des souffrances lorsque que le travail de la mère dure où bien lorsque la mère prend des produits traditionnels pour accélérer le travail. En fait, il existe un nombre incalculable de situations où l’enfant souffre, ce qui constitue des causes d’extension rapide de celui-ci avant qu’il ne meure. Il y a également les gros enfants qu’il faut extraire parce que sans l’intervention humaine par césarienne, ils ne pourront jamais sortir de la filière maternelle. En gros, voici les indications maternelles et fœtales. Mais, il faut savoir également que souvent, il y a une cause maternelle associée à une cause également fœtale qui fait que l’extraction peut se faire rapidement par césarienne.
Quels sont les avantages et les inconvénients suite à un accouchement par césarienne?
Nous considérons donc que cette question se situe dans le cas où la femme bénéficie de la césarienne. Dans ces conditions, le bénéfice est aussi bien pour la mère que l’enfant. Et les avantages de la césarienne, c’est qu’elle permet une extraction rapide de l’enfant. Elle permet d’éviter les complications du travail, de l’expulsion. Et, dans bien des cas, elle permet d’éviter la mort de la mère où la mort de l’enfant. Evidemment, lorsqu’une femme bénéficie d’une césarienne étant donné que c’est une opération chirurgicale, elle est exposée comme inconvénient à tous les dangers des interventions chirurgicales. C'est-à-dire, il y a un risque anesthésie, quel que soit le type d’anesthésique utilisé. Il existe un risque hémorragique comme dans toute intervention. Des risques infectieux notamment peuvent s’avérer. Il y a un aliénant qui peut être prolongé. On peut avoir des complications du genre trombone embolique et autres. Mais il faut savoir que la césarienne est plus salvatrice que destructrice. D’ailleurs le taux de mortalité spécifique lié à la césarienne est inférieur à 1 pour 100.000 naissances.
La césarienne est-elle véritablement une pratique de la médecine ?
La césarienne est une pratique de la médecine moderne, imaginez simplement des enfants de 4 kilos qui ne pouvaient pas passer dans les bassins aplatis de certaines femmes. Ces dernières passaient par la rupture utérine et finalement elles mouraient d’hémorragie. La césarienne est donc une pratique de la médecine moderne.
Comment l’accouchement par césarienne a-t-il été introduit en Côte d’Ivoire ?
L’accouchement par césarienne a été introduit par les colonisateurs, lorsqu’ils ont installé les premiers hôpitaux équipés de blocs opératoires. On se rappelle que déjà en 1934, lorsque les premiers blocs au niveau de l’hôpital annexe qui était situé au Plateau ont été créés, la pratique a été officiellement introduite en Côte d’Ivoire. Mais bien avant cela, il y avait des hôpitaux de province, tel que l’hôpital de Bouaflé ou de Guiglo, qui pratiquait la césarienne de façon marginale à côté de la chirurgie qui était pratiquée. C’est une pratique qui a environ 80 ans chez nous.
Combien de fois la femme doit être césarisée et pourquoi?
La femme peut être césarisée autant de fois que possible. L’indication et l’interdiction de la césarienne est précisée lorsque, à un nombre de césarienne donné, le chirurgien rencontre des difficultés pour accéder à l’utérus. Sinon, la femme peut avoir le nombre de césariennes possible. Mais la difficulté dans un utérus cicatricielle, c’est d’abord lors de l’opération. Les différentes cicatrices antérieures finissent, en effet, par former un barrage qu’on appelle une fibrose au niveau de la paroi empêchant de rentrer dans l’abdomen. Alors, si à la sixième césarienne, un chirurgien rencontre cette difficulté ou bien à la deuxième, il y aura une notification interdisant des césariennes ultérieures. L’interdiction peut même être brandie, si après la première césarienne l’on constate des complications. Alors, déjà à la prémière césarienne on peut ne plus faire d’autres césariennes. Cela peut se produire à la sixième césarienne ou à la septième césarienne. 2ème cas, c’est qu’à force d’opérer, l’utérus peut se fragiliser de telle sorte que le chirurgien peut faire une notification. Même si l’ouverture paritale n’a pas été compliquée, il peut avoir une notification pour dire que cette dame n’est plus éligible à la césarienne à une prochaine grossesse simplement. Après une deuxième césarienne, la femme n’est plus éligible à un accouchement par voie basse parce qu’on estime que l’utérus est fragilisé. Imaginez un utérus qui comporte deux cicatrices, il y a interdiction d’accouchement par voie basse à cause des poussées abdominales, des contractions qui risquent de rompre l’utérus à ces endroits fragilisés.
La césarienne est-elle une conséquence de mauvaises habitudes de la femme lors de la période de grossesse ?
Non, la césarienne n’est pas une conséquence de mauvaise habitude. Ce n’est pas une sanction. La césarienne est indiquée lorsqu’il y a une pathologie maternelle ou bien lorsqu’il y a une pathologie fœtale ou la présence des deux pathologies. Elle ne saurait être une sanction contre les mauvaises habitudes. Une femme peut avoir l’habitude de manger excessivement le sucre et développer un diabète stationnaire et avoir un enfant de 6 kilos qui ne pourra pas passer par voie basse en ce moment. On n’est donc obligé de faire une césarienne. Ce n’est pas une sanction. Je crois que c’est une décision légitime parce qu’autrement l’enfant ne passera pas.
Quel est l’âge limite pour une femme susceptible d’être césarisée ?
Le critère de l’âge n’intervient pas dans l’indication de la césarienne. Sauf chez l’adolescente qui n’a pas fini sa croissance. Car, elle a un bassin immature. Sinon, il n’y a pas de limite d’âge à la césarienne. Mais, les femmes enceintes avancées en âge, qui n’ont plus la force de pousser bénéficient automatiquement de la césarienne. Les bébés ont tendance à adopter des positions qui sont irrégulières et qui ne permettent pas l’accouchement par voie basse. Contrairement à ce qu’on pense, les femmes qui ont accouché plusieurs fois n’ont pas forcément une expérience de la poussée. Mais ce sont celles qui, à une douzième ou à une dixième grossesse, subissent inévitablement le plus de césariennes.
Pourquoi y a-t-il une grande fréquence de femmes qui subissent la césarienne aujourd’hui ?
On a l’impression de constater une flambée ou une inflation du nombre de césariennes actuellement. Pour comprendre cette hausse du nombre de césariennes, il est intéressant de revenir sur les raisons pour lesquelles on pratique cette intervention. Le choix de pratiquer une césarienne est principalement lié à deux éléments. Les caractéristiques de la mère et l’existence d’un danger pour l’enfant. L’augmentation des taux de césarienne est à la fois liée à l’augmentation des grossesses chez les femmes de plus de 30 ans. Les taux de césariennes croissent directement avec l’âge, plus faible pour les moins de 20 ans (12,3% observés), ils atteignent 27,6% pour les femmes de plus de 40 ans et on a une pratique plus fréquente de la césarienne chez celles qui présentent un ou plusieurs facteurs de risques. En particulier, la seule présence d’une dystocie, d’un antécédent de césarienne ou d’une présentation particulière du fœtus accroissent respectivement la probabilité de subir une césarienne. Ils existent d’autres pathologies moins fréquentes, mais souvent considérées comme des indicateurs de risques et qui s’accompagnent elles aussi de taux de césariennes particulièrement. C’est le cas des grossesses multiples, de l’hypertension sévère ou du diabète gestationnel. Il en est de même pour les accouchements prématurés qui aboutissent à des césariennes dans plus d’un tiers des cas.
Selon vos statistiques, quel est le pourcentage de femmes césarisées par an en Côte d’Ivoire ?
En Côte d’Ivoire, nous sommes en dessous de 5 %. Nous sommes à 4,32% de taux de césariennes par rapport au nombre global de l’accouchement. Nous sommes très en dessous des objectifs du millénaire qui estiment que dans un pays où la santé de la mère est préservée, les accouchements par césarienne doivent être de l’ordre de 15%. Il faut avoir le taux de 15% pour avoir une sécurité de l’accouchement, nous sommes à 4,32%.
Est-ce que la femme césarisée peut-elle retrouver son physique d’avant la grossesse ? Comment ?
Après la césarienne, il faut attendre en moyenne 3 mois et avoir sa rééducation périnatale avant de reprendre une activité sportive. Ensuite, à peu près tous les exercices sont possibles, mais avec modération. Il faut éviter les sports à sauts comme la course à pied, le ski, la boxe, l’aérobic, car les organes de petits bassins ne sont pas aussi bien maintenus qu’avant l’accouchement. La nourrice doit éviter les mouvements hauts comme le lever de ballon ou d’altères. Il faut avant tout que la jeune maman prenne le temps de réapproprier son corps, son ventre. Mieux vaut reprendre une activité physique en douceur. Voilà pourquoi la natation ou encore le yoga sont des sports tout à fait recommandés.
S.Péguy
Quelles différences y a-t-il entre l’accouchement normal et l’accouchement par césarienne ?
L’accouchement par césarienne est un accouchement qui se fait non pas par les voies normales ou naturelles, mais après une incision qui est faite sur le bas-ventre de la femme pour extraire l’enfant. Alors que l’accouchement normal, c’est un accouchement qui se fait par les voies naturelles de la femme, c'est-à-dire que l’enfant sort par le col utérin, s’engage dans les organes génitaux externes de la femme d’où il est expulsé.
Quelles sont les causes qui poussent le médecin à intervenir par césarienne ?
Il y a deux grands types de causes. Il y a les causes liées à la mère et les causes qui sont liées au fœtus. Concernant la mère, elle peut avoir une pathologie qui met en danger sa vie, notamment l’hypertension grave et ses complications. Il peut s’agir de bassin rétréci incompatible avec un accouchement normal ou d’une hémorragie qui survient au 3ème trimestre de la grossesse. Il y a aussi des complications telles que l’hémato retro placentaire*, le placenta prævia* ou bien même la rupture de l’utérus, dans ces conditions une césarienne s’impose. S’agissant des causes liées à l’enfant, on a d’abord la souffrance de l’enfant qui se trouve dans le sein de sa mère. Il faut l’extraire de ce milieu hostile et cette souffrance peut se voir dans plusieurs pathologies notamment maternelles. Lorsque la mère présente une hyperthermie, c'est-à-dire une fièvre élevée, il ne faut pas oublier que l’enfant se trouve à l’intérieur de la mère. Il subit donc de plein fouet la fièvre et peut en mourir. Il s’agit également des souffrances lorsque que le travail de la mère dure où bien lorsque la mère prend des produits traditionnels pour accélérer le travail. En fait, il existe un nombre incalculable de situations où l’enfant souffre, ce qui constitue des causes d’extension rapide de celui-ci avant qu’il ne meure. Il y a également les gros enfants qu’il faut extraire parce que sans l’intervention humaine par césarienne, ils ne pourront jamais sortir de la filière maternelle. En gros, voici les indications maternelles et fœtales. Mais, il faut savoir également que souvent, il y a une cause maternelle associée à une cause également fœtale qui fait que l’extraction peut se faire rapidement par césarienne.
Quels sont les avantages et les inconvénients suite à un accouchement par césarienne?
Nous considérons donc que cette question se situe dans le cas où la femme bénéficie de la césarienne. Dans ces conditions, le bénéfice est aussi bien pour la mère que l’enfant. Et les avantages de la césarienne, c’est qu’elle permet une extraction rapide de l’enfant. Elle permet d’éviter les complications du travail, de l’expulsion. Et, dans bien des cas, elle permet d’éviter la mort de la mère où la mort de l’enfant. Evidemment, lorsqu’une femme bénéficie d’une césarienne étant donné que c’est une opération chirurgicale, elle est exposée comme inconvénient à tous les dangers des interventions chirurgicales. C'est-à-dire, il y a un risque anesthésie, quel que soit le type d’anesthésique utilisé. Il existe un risque hémorragique comme dans toute intervention. Des risques infectieux notamment peuvent s’avérer. Il y a un aliénant qui peut être prolongé. On peut avoir des complications du genre trombone embolique et autres. Mais il faut savoir que la césarienne est plus salvatrice que destructrice. D’ailleurs le taux de mortalité spécifique lié à la césarienne est inférieur à 1 pour 100.000 naissances.
La césarienne est-elle véritablement une pratique de la médecine ?
La césarienne est une pratique de la médecine moderne, imaginez simplement des enfants de 4 kilos qui ne pouvaient pas passer dans les bassins aplatis de certaines femmes. Ces dernières passaient par la rupture utérine et finalement elles mouraient d’hémorragie. La césarienne est donc une pratique de la médecine moderne.
Comment l’accouchement par césarienne a-t-il été introduit en Côte d’Ivoire ?
L’accouchement par césarienne a été introduit par les colonisateurs, lorsqu’ils ont installé les premiers hôpitaux équipés de blocs opératoires. On se rappelle que déjà en 1934, lorsque les premiers blocs au niveau de l’hôpital annexe qui était situé au Plateau ont été créés, la pratique a été officiellement introduite en Côte d’Ivoire. Mais bien avant cela, il y avait des hôpitaux de province, tel que l’hôpital de Bouaflé ou de Guiglo, qui pratiquait la césarienne de façon marginale à côté de la chirurgie qui était pratiquée. C’est une pratique qui a environ 80 ans chez nous.
Combien de fois la femme doit être césarisée et pourquoi?
La femme peut être césarisée autant de fois que possible. L’indication et l’interdiction de la césarienne est précisée lorsque, à un nombre de césarienne donné, le chirurgien rencontre des difficultés pour accéder à l’utérus. Sinon, la femme peut avoir le nombre de césariennes possible. Mais la difficulté dans un utérus cicatricielle, c’est d’abord lors de l’opération. Les différentes cicatrices antérieures finissent, en effet, par former un barrage qu’on appelle une fibrose au niveau de la paroi empêchant de rentrer dans l’abdomen. Alors, si à la sixième césarienne, un chirurgien rencontre cette difficulté ou bien à la deuxième, il y aura une notification interdisant des césariennes ultérieures. L’interdiction peut même être brandie, si après la première césarienne l’on constate des complications. Alors, déjà à la prémière césarienne on peut ne plus faire d’autres césariennes. Cela peut se produire à la sixième césarienne ou à la septième césarienne. 2ème cas, c’est qu’à force d’opérer, l’utérus peut se fragiliser de telle sorte que le chirurgien peut faire une notification. Même si l’ouverture paritale n’a pas été compliquée, il peut avoir une notification pour dire que cette dame n’est plus éligible à la césarienne à une prochaine grossesse simplement. Après une deuxième césarienne, la femme n’est plus éligible à un accouchement par voie basse parce qu’on estime que l’utérus est fragilisé. Imaginez un utérus qui comporte deux cicatrices, il y a interdiction d’accouchement par voie basse à cause des poussées abdominales, des contractions qui risquent de rompre l’utérus à ces endroits fragilisés.
La césarienne est-elle une conséquence de mauvaises habitudes de la femme lors de la période de grossesse ?
Non, la césarienne n’est pas une conséquence de mauvaise habitude. Ce n’est pas une sanction. La césarienne est indiquée lorsqu’il y a une pathologie maternelle ou bien lorsqu’il y a une pathologie fœtale ou la présence des deux pathologies. Elle ne saurait être une sanction contre les mauvaises habitudes. Une femme peut avoir l’habitude de manger excessivement le sucre et développer un diabète stationnaire et avoir un enfant de 6 kilos qui ne pourra pas passer par voie basse en ce moment. On n’est donc obligé de faire une césarienne. Ce n’est pas une sanction. Je crois que c’est une décision légitime parce qu’autrement l’enfant ne passera pas.
Quel est l’âge limite pour une femme susceptible d’être césarisée ?
Le critère de l’âge n’intervient pas dans l’indication de la césarienne. Sauf chez l’adolescente qui n’a pas fini sa croissance. Car, elle a un bassin immature. Sinon, il n’y a pas de limite d’âge à la césarienne. Mais, les femmes enceintes avancées en âge, qui n’ont plus la force de pousser bénéficient automatiquement de la césarienne. Les bébés ont tendance à adopter des positions qui sont irrégulières et qui ne permettent pas l’accouchement par voie basse. Contrairement à ce qu’on pense, les femmes qui ont accouché plusieurs fois n’ont pas forcément une expérience de la poussée. Mais ce sont celles qui, à une douzième ou à une dixième grossesse, subissent inévitablement le plus de césariennes.
Pourquoi y a-t-il une grande fréquence de femmes qui subissent la césarienne aujourd’hui ?
On a l’impression de constater une flambée ou une inflation du nombre de césariennes actuellement. Pour comprendre cette hausse du nombre de césariennes, il est intéressant de revenir sur les raisons pour lesquelles on pratique cette intervention. Le choix de pratiquer une césarienne est principalement lié à deux éléments. Les caractéristiques de la mère et l’existence d’un danger pour l’enfant. L’augmentation des taux de césarienne est à la fois liée à l’augmentation des grossesses chez les femmes de plus de 30 ans. Les taux de césariennes croissent directement avec l’âge, plus faible pour les moins de 20 ans (12,3% observés), ils atteignent 27,6% pour les femmes de plus de 40 ans et on a une pratique plus fréquente de la césarienne chez celles qui présentent un ou plusieurs facteurs de risques. En particulier, la seule présence d’une dystocie, d’un antécédent de césarienne ou d’une présentation particulière du fœtus accroissent respectivement la probabilité de subir une césarienne. Ils existent d’autres pathologies moins fréquentes, mais souvent considérées comme des indicateurs de risques et qui s’accompagnent elles aussi de taux de césariennes particulièrement. C’est le cas des grossesses multiples, de l’hypertension sévère ou du diabète gestationnel. Il en est de même pour les accouchements prématurés qui aboutissent à des césariennes dans plus d’un tiers des cas.
Selon vos statistiques, quel est le pourcentage de femmes césarisées par an en Côte d’Ivoire ?
En Côte d’Ivoire, nous sommes en dessous de 5 %. Nous sommes à 4,32% de taux de césariennes par rapport au nombre global de l’accouchement. Nous sommes très en dessous des objectifs du millénaire qui estiment que dans un pays où la santé de la mère est préservée, les accouchements par césarienne doivent être de l’ordre de 15%. Il faut avoir le taux de 15% pour avoir une sécurité de l’accouchement, nous sommes à 4,32%.
Est-ce que la femme césarisée peut-elle retrouver son physique d’avant la grossesse ? Comment ?
Après la césarienne, il faut attendre en moyenne 3 mois et avoir sa rééducation périnatale avant de reprendre une activité sportive. Ensuite, à peu près tous les exercices sont possibles, mais avec modération. Il faut éviter les sports à sauts comme la course à pied, le ski, la boxe, l’aérobic, car les organes de petits bassins ne sont pas aussi bien maintenus qu’avant l’accouchement. La nourrice doit éviter les mouvements hauts comme le lever de ballon ou d’altères. Il faut avant tout que la jeune maman prenne le temps de réapproprier son corps, son ventre. Mieux vaut reprendre une activité physique en douceur. Voilà pourquoi la natation ou encore le yoga sont des sports tout à fait recommandés.
S.Péguy