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Économie Publié le samedi 15 septembre 2012 | Nord-Sud

Adjamé-Liberté et Renault : Après le passage des bulldozers / Les larmes des commerçants

L’opération de déguerpissement aux abords des grandes artères, initiée par le ministère de la Salubrité urbaine a fait couler beaucoup de larmes à Adjamé.



L’émotion est grande à Adjamé ce vendredi matin. Tous les magasins jouxtant l’ex-cinéma-liberté ont été détruits. Selon Om, vendeur d’effets vestimentaires, dans la soirée de jeudi, vers 18h, des agents des Forces républicaines (Frci) sont venus leur dire de ranger et de partir avec leurs articles car les magasins allaient être détruits. « Effectivement, aux environs de 20 h, des bulldozers sont arrivés. Avec un grand détachement des Frci qui ont bouclé l’endroit, ils ont commencé à casser», a-t-il indiqué avec amertume. Depuis hier (Ndlr, jeudi), mon voisin ne fait que pleurer. Il vient de voir son nouveau magasin carrelé réduit en poussière. «Certes, moi, j’ai beaucoup perdu, mais chez lui, c’est encore grave. Car, il n’a même pas eu l’occasion de rentabiliser ses investissements récents », a ajouté Om. Et de poursuivre : « nous payons nos taxes et ne vendons pas sur la chaussée. «Pourquoi, alors nous traquer pendant que nous nous efforçons de respecter les normes ? ». En face de l’ex-cinéma, la colère de jeunes ivoiriens installés autour de la clôture de la cité Sicogi, est plus grande. « Cela fait plus de 12 ans que nous sommes établis ici », a affirmé Traoré Mohamed, la trentaine révolue, titulaire d’un Bts et qui vend des tee-shirts. Selon lui, ce sont près de 200 commerçants qui ont leurs magasins tout autour de la clôture de la cité et qui emploient 3 à 4 personnes. « Dans cette période difficile, je ne sais pas ce que nous allons devenir », se lamente-t-il. Et de révéler qu’en 2000, les autorités leur ont demandé de s’organiser en associations, et surtout de respecter une certaine distance par rapport à la route. « C’est ce que nous avons fait. Je ne sais plus ce qui explique notre déguerpissement ». Quant à son collègue, Zampou Harouna, il pense que si l’Etat avait mis à la disposition des opérateurs économiques un véritable centre commercial, pas trop cher, ceux-ci ne se seraient pas retrouvés aux abords des rues. « Malgré le fait qu’on dise que nous sommes dans l’illégalité, nous payons des taxes à la mairie et des frais liés à l’occupation du domaine public (Odp). Pourquoi, ces sommes sont-elles acceptées ? », s’interroge-t-il. C’est la raison pour laquelle ce vendeur croit qu’on leur doit un minimum de respect et de considération. « Nous avons été déguerpis nuitamment sans même un délai raisonnable. Certains ont perdu énormément. Ce n’est pas juste », avan­­ce-t-il. Au carrefour de la ‘’Renault’’, le spectacle est le même. Tous les magasins adossés au mur de la nouvelle église en construction ont été détruits. Même la clôture de l’édifice a subi les assauts des bulldozers. Ce qui préoccupe les opérateurs, après les pleurs, c’est leur avenir immédiat. « Nous ne savons pas où nous allons poursuivre nos activités. Peut-être que nous allons devenir ambulants comme certains », clame stoïque Malika Titi.


Ahua K.
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