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Société Publié le lundi 17 septembre 2012 | Soir Info

Editorial/Cataplasme sur jambe de bois !

© Soir Info Par FN
Hausse du prix du riz et des denrées alimentaires de base sur les marchés: le président Soumahoro Manssa Ben N’faly (Aproca-ci) dénonce le non respect du protocole par les commerçants
Mercredi 11 avril 2012. Abidjan. Williamsville, commune d`Adjamé. Le président de l’Association pour la Protection des Consommateurs Actifs de Côte d’Ivoire (Aproca-ci), Soumahoro Manssa Ben N’faly lance la caravane de sensibilisation sur l’application du protocole signé par le ministère du commerce et les commerçants
Si ce ne sont pas des cataplasmes montés sur une jambe de bois, ce sont plutôt des placebos… De fait, la quasi-totalité des mesures prises par les gouvernements successifs de Guillaume Soro Kigbafory et aujourd’hui de Jeannot Ahoussou Kouadio, notamment, pour freiner la hausse des prix des denrées de première nécessité, sont restées sans effet. Que ce soit l’affichage des prix, le blocage de ces prix ainsi que les nombreuses annonces des autorités ivoiriennes portant sur la baisse des prix des denrées de grande consommation ne sont guère suivies d’effet. Ces annonces, étaient, on peut le penser légitimement, de la Com politique… Le sentiment général aujourd’hui, dans ce pays de l’ancien Dga de la Banque mondiale, est que nos gouvernants semblent avoir le vertige dans ce tourbillon d’augmentation des prix des produits. Il faut le dire, tout net ! Alassane Ouattara et son équipe semblent n’avoir aucune maîtrise de l’évolution de la situation sur les marchés où les prix passent, pour certains produits, du simple au triple, chaque semaine, au point qu’aujourd’hui, ils sont nombreux, les ménages ivoiriens qui n’arrivent plus à s’offrir les trois repas quotidiens nécessaires. Le Président Ouattara aura beau poser les premières pierres de grands chantiers, inaugurer des universités recouvertes de nouvelles couches de peinture, lancer les travaux d’autoroutes ou de ponts, s’il ne règle pas cette question de la vie chère, il sera difficile pour lui d’être le président proche des préoccupations de son peuple. Face à cette cherté du coût de la vie, la conséquence est que la situation économique devient de plus insoutenable, notamment, pour les couches faibles, voire défavorisées. Franchement, cet état de fait, commence, sérieusement, à peser lourd pour les chefs de famille. Que ce soit au plan des produits de santé, c’est-à-dire pharmaceutiques, du transport, rien n’est à bon marché… Tout est hors de prix. Ajoutés à la pénurie d’eau dans de nombreux quartiers d’Abidjan, on n’est pas loin d’une explosion sociale… Certains commerçants se permettent de vendre même plus cher dès que le gouvernement annonce une mesure. La vérité, que l’on tente ou cherche à cacher aux Ivoiriens, est que le pays d’Alassane Ouattara végète dans une crise multisectorielle caractérisée par un manque criant d’argent et l’Etat doit aller chercher cet argent dans les poches des citoyens en maintenant, à son niveau, le coût trop élevé des produits. Cet état de fait, va encore demeurer longtemps, car, la Côte d’Ivoire doit tenir ses engagements vis-à-vis du Groupe de la Banque mondiale. La situation que vit la Côte d’Ivoire appelle de la part des autorités, un plan d’urgence pour lutter, efficacement, contre la vie chère, au lieu de déclarations à caractère de marketing politique. «Donnez-nous 3 mois pour faire une évaluation, nous avons des problèmes structurels, notamment le transport et l’impraticabilité des pistes, sans oublier les circuits de distribution. Dans trois (3) mois, les prix vont baisser». C'est la promesse faite, le jeudi 22 mars 2012 par le Premier ministre Ahoussou Kouadio Jeannot au sortir du marché Gouro d’Adjamé où il avait rencontré les femmes de cet espace commercial. Un peu plus de six mois après cette promesse, le constat est toujours au désespoir sur nos marchés. Mais, dans le fond, qu’y avait-il à attendre de cette déclaration ? Pas grand-chose, parce que ce jour-là, le chef du gouvernement n’avait fait aucune esquisse de mesures visant à réduire la cherté de la vie, encore moins donné une vision stratégique du gouvernement. Il avait laissé les pauvres femmes, qui portent, au quotidien, sur leurs épaules, le fardeau de l’inflation, sur de simples promesses verbales et dans leur tourmente, avec presque les larmes aux yeux. D’aucuns avaient estimé que ce passage de Kouadio Jeannot avait plutôt le parfum d’un simple bain de foule, voire d’un bain de jouvence pour l'homme qui venait d’être bombardé à la tête du gouvernement. Aujourd’hui, on peut dire que ceux-ci n’avaient pas tort de douter sinon de ne pas croire du tout en la capacité du chef du gouvernement d’apporter un mieux-être aux Ivoiriens. Le coût toujours élevé de la vie en Côte d’Ivoire, donne franchement à désespérer des promesses faites par Ahoussou Jeannot, mais aussi et surtout par le Chef de l’Etat, lors de sa campagne en rapport avec le bien-être des populations. Il y a quelque temps, lorsque les lamentations, complaintes et grincements de dents des populations se faisaient de plus en plus intenses, le gouvernement avait trouvé un bouc émissaire : les intermédiaires. Les autorités ivoiriennes avaient estimé que pour lutter efficacement contre la vie chère, il fallait combattre les intermédiaires, oubliant le rôle déterminant que ceux-ci jouent dans les relations commerciales entre les Etats. Six mois après, les intermédiaires sont toujours présents et le coût de la vie également reste aussi insupportable pour la majorité des familles dans ce pays. Ce qui naturellement fait que les efforts du chef de l’Etat pour doter le pays d’infrastructures routières, scolaires, pour repositionner la Côte d’Ivoire au plan international ne sont pas bien perçus par le bas peuple. La majorité des populations ivoiriennes aurait souhaité, que les efforts du gouvernement soient prioritairement consacrés à la lutte contre la vie chère. L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE leur avait en tout cas donné beaucoup d’espoir. S’il est vrai que le PPTE n’est pas une valise d’argent comme l’a soutenu l’un des ministres, n’empêche qu’il permet à l’Etat de souffler dans le paiement des dettes. Ce qui évidemment devait lui permettre de subventionner des produits de première nécessité afin de rendre le coût de la vie supportable par les populations défavorisées. Mais visiblement, ce n’est pas le cas quand on voit la fluctuation des prix de la viande, du riz, du lait, de l’huile de table…


COULIBALY Vamara
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