Localité de forte affluence, Noé est depuis le vendredi dernier, une ville méconnaissable. Le blocus, relatif à la fermeture de la frontière ivoiro-ghanéenne, a fini par en faire une ville-fantôme. Si le calme est revenu après les attaques des positions des Forces républicaines survenues dans la nuit du jeudi au vendredi dernier, la colère, la méfiance et la suspicion, restent toujours de mise. Plombant ainsi les activités économiques et la cohésion au sein des populations. Notre constat...
Rallier Noé, dernière ville ivoirienne frontalière du voisin Ghanéen au Sud-Est, est devenue un véritable parcours du combattant. Nous en avons fait l’amer constat le dimanche 23 et le lundi 24 septembre 2012. Premier signe, l’absence de véhicules de transport sur cette route internationale qu’est l’axe Abidjan-Noé. Une voie où, avant la fermeture des frontières, se trouver un moyen de transport, était des plus aisés. Mais ce dimanche, après des va-et-vient infructueux entre les communes d’Adjamé (gare routière) et de Treichville (gare de Bassam), nous sommes contraints de décomposer. Seule solution que nous ont présentée des transporteurs.
Cars, mini cars, woyo
et 504 suspendent leurs activités sur Noé
«Depuis la fermeture de la frontière, nous avons suspendu toute activité sur l’axe Abidjan-Noé. L’unique solution, c’est de décomposer. C'est-à-dire vous prenez un véhicule en partance pour Aboisso. De là, vous aurez peut-être la chance d’avoir un autre pour rallier Noé. Sinon ici à Abidjan, aucun car, aucun mini-car Massa ou encore aucun 504 et woyo qui fait la ligne en toute légalité, n’a de départ sur Noé», a expliqué Salia Koné, Transporteur à Adjamé. Faisant bon cœur contre mauvaise fortune, nous prenons place finalement à 10 h 30 à bord d’un car d’Aboisso. Où nous arrivons à 14 h 40. A la gare routière de la capitale du pays Sanwi, là encore, la fermeture de la frontière terrestre avec le Ghana, se fait sentir. C’est le calme plat. On ne se bouscule pas pour prendre un ticket à destination de Noé. Là où par le passé un seul véhicule mettait à peine vingt minutes d’attente, le seul véhicule de 18 places positionné sur la ligne depuis 11h ce dimanche a du mal à faire le plein. Jusqu’à notre arrivée à 15 heures à la gare, seuls huit passagers étaient à bord du minicar. Attendant eux-aussi impatiemment des passagers et chacun invoquant Dieu pour ne pas que la nuit les surprennent sur la route. Devenue, avec les dernières manœuvres de déstabilisation du pouvoir d’Abidjan, l’axe de la peur. Chaque nouveau client est accueilli à bord du minicar avec empressement et soulagement. «Bonne arrivée», nous lance-t-on. Comme pour dire que nous sommes le bienvenu. Cette ambiance d’impatience, nous allons la partager jusqu’à 16h 30. Qui marque la sortie du véhicule de la gare après qu’au nombre de treize, nous ayons tous accepté de mettre la main à la poche pour payer les places vides restantes. Question de pouvoir effectuer le voyage avant la tombée de la nuit.
Route internationale cherche désespérément véhicule de transport
Moins de dix minutes de route, au carrefour de Krindjabo où le dispositif sécuritaire des FRCI a été renforcé, l’atmosphère se fait lourde. Et les visages sont crispés. Car, sur le trajet, au fur et à mesure que nous progressons vers Noé, les véhicules dans les deux sens se comptent du bout des doigts. D’Aboisso à Ehania, en passant par Mouyassué jusqu’à Noé, le constat était le même. Aucun woyo, aucun Dyna, aucune 504, n’a été aperçu sur le trajet. Preuve que la route internationale Abidjan-Noé est aujourd’hui désertée. «C’est la peur au ventre que nous parcourons cette distance depuis l’attaque du camp de Noé et la fermeture de la frontière. On ne sait pas à quel moment une autre attaque peut survenir. Tant que tu n’es pas chez toi, le cœur n’est pas tranquille», confie prières et chapelet dans les mains Dame Kouablan Rosine, commerçante. Une heure de route plus tard, quand le mini-car marque l’arrêt au poste d’entrée de Noé, c’est le soulagement. Mais, le silence sur le site est frappant. Commerçants et autres petits opérateurs ont déserté le site où seuls sont visibles des FRCI lourdement armés.
Noé, une ville fantôme à l’heure du blocus
A l’entrée de la ville, le décor est le même. Tous les symboles de l’activité économique dans la capitale du canton Sotchié, ont baissé rideau. Boutiques, magasins, banques, gros camions alignés en file indienne, administration douanière, tout ce qui marque la vie économique est fermé. A quelques mètres, au poste frontalier, les deux battants métalliques hermétiquement fermés, présentent à tout visiteur la situation qui prévaut sur le terrain. A savoir la fermeture de la frontière. Tout juste en face, plusieurs gros poids lourds de transport de marchandises sont stationnés de part et d’autre des deux frontières. Coté ivoirien, juste hors du périmètre des Douanes, l’on dénombre plus d’une cinquante de gros camions appartenant à des opérateurs économiques ghanéens et togolais qui ont été surpris par la décision de fermeture du poste frontalier de Noé.
Alors que les véhicules avaient pris la route en provenance d’Abidjan. Au poste de contrôle, nous ne trouvons pas sur place le Commissaire Konaté Lassina. «Il est au village pour trouver une solution au cas des commerçantes qui ont contourné illégalement la mesure de fermeture», nous informe le chef de garde. Sur la route menant au village, nous dépassons le camp militaire abritant les hommes du Commandant Sampayo où des éléments lourdement armés, au visage grave, nous interpellent. Et il faudra l’intervention du Capitaine Koné pour que nous puissions poursuivre la route et arriver à Noé-village. Où nous trouvons plus de trois cent commerçants assis à même le sol. Présentant des signes de fatigue. Hors du territoire pour des achats dans des pays de la sous-région dont le Nigéria, le Togo, le Bénin et même le Ghana, ils se sont retrouvés bloqués par milliers en territoire ghanéen suite à la fermeture des frontières. Certains ont contourné la frontière officielle, en passant par la voie lagunaire. Mais d’autres n’ont pu échapper aux éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire en patrouille le long de la frontière. Au nombre de 398 dont des femmes et des enfants, ces victimes de la fermeture des frontières ont été ‘’accueillies’’ par les hommes du Cdt Sampayo. Qui menaçaient de les faire retourner à Elubo (première ville ghanéenne en quittant la Côte d’Ivoire). «C’est au retour en Côte d’Ivoire, après nos achats que nous avons été informés de la fermeture des frontières. Mais, nous ne pouvions plus rester au Ghana. Car tout y est devenu cher. A cela s’ajoutent les actes de maltraitance dont nous étions victimes. Nous dormions sur les tables et le plat de riz est passé de 300 à 700 F. Pour se laver, le sceau d’eau est passé à 400 F. Comment pouvions-nous alors rester surtout que nous n’avions plus d’argent. C’est pourquoi nous avons pris le risque de traverser la frontière par pirogue. Et pour cela, chacun a déboursé 4000 F pour se retrouver à Noé sur le sol ivoirien», ont expliqué plusieurs victimes.
198 commerçantes victimes à Abidjan hier
Avant de révéler que plus de 400 autres restent bloqués à bord de cars en territoire ghanéen de peur de noyade lors de la traversée du fleuve Tanoé. Du flanc ivoirien dudit fleuve, certaines victimes restées sur le sol ghanéen, imploraient les autorités administratives et militaires sur le site notamment le sous-préfet Brahima Traoré et le Commissaire Konaté de voler à leur secours. Quand d’autres étaient à la recherche de voie pour rallier Noé clandestinement. «Nous avons préféré rentrer parce que, pour nous, si on doit aller à la Dst, c’est mieux que rester au Ghana. La vie est chère là-bas et depuis la fermeture de la frontière, tout y a augmenté», ont-elles témoigné. Embarrassées par ce cas humanitaire, le sous-préfet Brahima Traoré et le Commissaire Konaté, après quitus du ministère de l’Intérieur, ont pu organiser un convoi qui a permis à 198 femmes et enfants de regagner Abidjan hier lundi 24 septembre 2012. Seuls sont restés les hommes, pour dit-on, «nécessité d’enquête».
La liste des exilés s’allonge
Pendant que des victimes se bousculent aux portes ivoiriennes pour rentrer, plus de trois cent villageois eux, ont déserté Noé pour s’exiler au Ghana. Objectif, éviter des représailles des FRCI qui accuseraient d’avoir hébergé, nourri et guidé les assaillants venus du Ghana. «Plusieurs de nos enfants ont fui le village pour se réfugier au Ghana. Ils sont accusés de conspiration et de collaboration avec les assaillants venus du Ghana. Il y a des suspicions que le chef du village lui-même a légitimées par ces graves accusations contre plusieurs de nos enfants. Dans ce climat de colère, de méfiance et de suspicion, la cohésion n’est plus de mise. Nous parlons de survie et non plus de réconciliation», ont signifié certains riverains apeurés et inquiets.
La prise de position du Chef Nanan Assi Atchan 2 qui divise Noé
Au moment où le sous-préfet Traoré et le Commissaire Konaté se penchaient sur le cas des victimes entrées frauduleusement sur le territoire ivoirien, le chef du village présidait une réunion. A cette rencontre qui a regroupé les leaders communautaires dont les religieux, le chef Assi Atchan 2 a sorti ouvertement ‘’le bâton’’ contre tout fils de Noé qui aurait participé à l’attaque contre le poste des FRCI. Un discours républicain empreint de fermeté qui n’a pas été apprécié de tous ses administrés. «Certains enfants de Noé ont aidé, nourri et même servi de guides aux assaillants. Je suis d’autant écœuré que certains de nos enfants sont impliqués dans cette aventure sans lendemain. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de traitres. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de déstabilisateurs mais plutôt d’investisseurs. Ceux dont les enfants ont pris part à l’attaque doivent savoir qu’ils ne mettront plus les pieds ici à Noé. S’ils viennent, ils seront dénoncés, arrêtés et jugés. Je ne permettrai pas que mon village serve de base arrière à des déstabilisateurs», a menacé Nanan Assi, lui-même capitaine de Police en fonction à Daoukro. Comme on le voit, la colère est de mise. Et Noé, devenue une cité fantôme, se ‘’cherche’’ dans le blocus imposé par les déstabilisateurs.
MTT, Envoyé spécial
Rallier Noé, dernière ville ivoirienne frontalière du voisin Ghanéen au Sud-Est, est devenue un véritable parcours du combattant. Nous en avons fait l’amer constat le dimanche 23 et le lundi 24 septembre 2012. Premier signe, l’absence de véhicules de transport sur cette route internationale qu’est l’axe Abidjan-Noé. Une voie où, avant la fermeture des frontières, se trouver un moyen de transport, était des plus aisés. Mais ce dimanche, après des va-et-vient infructueux entre les communes d’Adjamé (gare routière) et de Treichville (gare de Bassam), nous sommes contraints de décomposer. Seule solution que nous ont présentée des transporteurs.
Cars, mini cars, woyo
et 504 suspendent leurs activités sur Noé
«Depuis la fermeture de la frontière, nous avons suspendu toute activité sur l’axe Abidjan-Noé. L’unique solution, c’est de décomposer. C'est-à-dire vous prenez un véhicule en partance pour Aboisso. De là, vous aurez peut-être la chance d’avoir un autre pour rallier Noé. Sinon ici à Abidjan, aucun car, aucun mini-car Massa ou encore aucun 504 et woyo qui fait la ligne en toute légalité, n’a de départ sur Noé», a expliqué Salia Koné, Transporteur à Adjamé. Faisant bon cœur contre mauvaise fortune, nous prenons place finalement à 10 h 30 à bord d’un car d’Aboisso. Où nous arrivons à 14 h 40. A la gare routière de la capitale du pays Sanwi, là encore, la fermeture de la frontière terrestre avec le Ghana, se fait sentir. C’est le calme plat. On ne se bouscule pas pour prendre un ticket à destination de Noé. Là où par le passé un seul véhicule mettait à peine vingt minutes d’attente, le seul véhicule de 18 places positionné sur la ligne depuis 11h ce dimanche a du mal à faire le plein. Jusqu’à notre arrivée à 15 heures à la gare, seuls huit passagers étaient à bord du minicar. Attendant eux-aussi impatiemment des passagers et chacun invoquant Dieu pour ne pas que la nuit les surprennent sur la route. Devenue, avec les dernières manœuvres de déstabilisation du pouvoir d’Abidjan, l’axe de la peur. Chaque nouveau client est accueilli à bord du minicar avec empressement et soulagement. «Bonne arrivée», nous lance-t-on. Comme pour dire que nous sommes le bienvenu. Cette ambiance d’impatience, nous allons la partager jusqu’à 16h 30. Qui marque la sortie du véhicule de la gare après qu’au nombre de treize, nous ayons tous accepté de mettre la main à la poche pour payer les places vides restantes. Question de pouvoir effectuer le voyage avant la tombée de la nuit.
Route internationale cherche désespérément véhicule de transport
Moins de dix minutes de route, au carrefour de Krindjabo où le dispositif sécuritaire des FRCI a été renforcé, l’atmosphère se fait lourde. Et les visages sont crispés. Car, sur le trajet, au fur et à mesure que nous progressons vers Noé, les véhicules dans les deux sens se comptent du bout des doigts. D’Aboisso à Ehania, en passant par Mouyassué jusqu’à Noé, le constat était le même. Aucun woyo, aucun Dyna, aucune 504, n’a été aperçu sur le trajet. Preuve que la route internationale Abidjan-Noé est aujourd’hui désertée. «C’est la peur au ventre que nous parcourons cette distance depuis l’attaque du camp de Noé et la fermeture de la frontière. On ne sait pas à quel moment une autre attaque peut survenir. Tant que tu n’es pas chez toi, le cœur n’est pas tranquille», confie prières et chapelet dans les mains Dame Kouablan Rosine, commerçante. Une heure de route plus tard, quand le mini-car marque l’arrêt au poste d’entrée de Noé, c’est le soulagement. Mais, le silence sur le site est frappant. Commerçants et autres petits opérateurs ont déserté le site où seuls sont visibles des FRCI lourdement armés.
Noé, une ville fantôme à l’heure du blocus
A l’entrée de la ville, le décor est le même. Tous les symboles de l’activité économique dans la capitale du canton Sotchié, ont baissé rideau. Boutiques, magasins, banques, gros camions alignés en file indienne, administration douanière, tout ce qui marque la vie économique est fermé. A quelques mètres, au poste frontalier, les deux battants métalliques hermétiquement fermés, présentent à tout visiteur la situation qui prévaut sur le terrain. A savoir la fermeture de la frontière. Tout juste en face, plusieurs gros poids lourds de transport de marchandises sont stationnés de part et d’autre des deux frontières. Coté ivoirien, juste hors du périmètre des Douanes, l’on dénombre plus d’une cinquante de gros camions appartenant à des opérateurs économiques ghanéens et togolais qui ont été surpris par la décision de fermeture du poste frontalier de Noé.
Alors que les véhicules avaient pris la route en provenance d’Abidjan. Au poste de contrôle, nous ne trouvons pas sur place le Commissaire Konaté Lassina. «Il est au village pour trouver une solution au cas des commerçantes qui ont contourné illégalement la mesure de fermeture», nous informe le chef de garde. Sur la route menant au village, nous dépassons le camp militaire abritant les hommes du Commandant Sampayo où des éléments lourdement armés, au visage grave, nous interpellent. Et il faudra l’intervention du Capitaine Koné pour que nous puissions poursuivre la route et arriver à Noé-village. Où nous trouvons plus de trois cent commerçants assis à même le sol. Présentant des signes de fatigue. Hors du territoire pour des achats dans des pays de la sous-région dont le Nigéria, le Togo, le Bénin et même le Ghana, ils se sont retrouvés bloqués par milliers en territoire ghanéen suite à la fermeture des frontières. Certains ont contourné la frontière officielle, en passant par la voie lagunaire. Mais d’autres n’ont pu échapper aux éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire en patrouille le long de la frontière. Au nombre de 398 dont des femmes et des enfants, ces victimes de la fermeture des frontières ont été ‘’accueillies’’ par les hommes du Cdt Sampayo. Qui menaçaient de les faire retourner à Elubo (première ville ghanéenne en quittant la Côte d’Ivoire). «C’est au retour en Côte d’Ivoire, après nos achats que nous avons été informés de la fermeture des frontières. Mais, nous ne pouvions plus rester au Ghana. Car tout y est devenu cher. A cela s’ajoutent les actes de maltraitance dont nous étions victimes. Nous dormions sur les tables et le plat de riz est passé de 300 à 700 F. Pour se laver, le sceau d’eau est passé à 400 F. Comment pouvions-nous alors rester surtout que nous n’avions plus d’argent. C’est pourquoi nous avons pris le risque de traverser la frontière par pirogue. Et pour cela, chacun a déboursé 4000 F pour se retrouver à Noé sur le sol ivoirien», ont expliqué plusieurs victimes.
198 commerçantes victimes à Abidjan hier
Avant de révéler que plus de 400 autres restent bloqués à bord de cars en territoire ghanéen de peur de noyade lors de la traversée du fleuve Tanoé. Du flanc ivoirien dudit fleuve, certaines victimes restées sur le sol ghanéen, imploraient les autorités administratives et militaires sur le site notamment le sous-préfet Brahima Traoré et le Commissaire Konaté de voler à leur secours. Quand d’autres étaient à la recherche de voie pour rallier Noé clandestinement. «Nous avons préféré rentrer parce que, pour nous, si on doit aller à la Dst, c’est mieux que rester au Ghana. La vie est chère là-bas et depuis la fermeture de la frontière, tout y a augmenté», ont-elles témoigné. Embarrassées par ce cas humanitaire, le sous-préfet Brahima Traoré et le Commissaire Konaté, après quitus du ministère de l’Intérieur, ont pu organiser un convoi qui a permis à 198 femmes et enfants de regagner Abidjan hier lundi 24 septembre 2012. Seuls sont restés les hommes, pour dit-on, «nécessité d’enquête».
La liste des exilés s’allonge
Pendant que des victimes se bousculent aux portes ivoiriennes pour rentrer, plus de trois cent villageois eux, ont déserté Noé pour s’exiler au Ghana. Objectif, éviter des représailles des FRCI qui accuseraient d’avoir hébergé, nourri et guidé les assaillants venus du Ghana. «Plusieurs de nos enfants ont fui le village pour se réfugier au Ghana. Ils sont accusés de conspiration et de collaboration avec les assaillants venus du Ghana. Il y a des suspicions que le chef du village lui-même a légitimées par ces graves accusations contre plusieurs de nos enfants. Dans ce climat de colère, de méfiance et de suspicion, la cohésion n’est plus de mise. Nous parlons de survie et non plus de réconciliation», ont signifié certains riverains apeurés et inquiets.
La prise de position du Chef Nanan Assi Atchan 2 qui divise Noé
Au moment où le sous-préfet Traoré et le Commissaire Konaté se penchaient sur le cas des victimes entrées frauduleusement sur le territoire ivoirien, le chef du village présidait une réunion. A cette rencontre qui a regroupé les leaders communautaires dont les religieux, le chef Assi Atchan 2 a sorti ouvertement ‘’le bâton’’ contre tout fils de Noé qui aurait participé à l’attaque contre le poste des FRCI. Un discours républicain empreint de fermeté qui n’a pas été apprécié de tous ses administrés. «Certains enfants de Noé ont aidé, nourri et même servi de guides aux assaillants. Je suis d’autant écœuré que certains de nos enfants sont impliqués dans cette aventure sans lendemain. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de traitres. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de déstabilisateurs mais plutôt d’investisseurs. Ceux dont les enfants ont pris part à l’attaque doivent savoir qu’ils ne mettront plus les pieds ici à Noé. S’ils viennent, ils seront dénoncés, arrêtés et jugés. Je ne permettrai pas que mon village serve de base arrière à des déstabilisateurs», a menacé Nanan Assi, lui-même capitaine de Police en fonction à Daoukro. Comme on le voit, la colère est de mise. Et Noé, devenue une cité fantôme, se ‘’cherche’’ dans le blocus imposé par les déstabilisateurs.
MTT, Envoyé spécial