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Politique Publié le mercredi 26 septembre 2012 | Nord-Sud

Libération de Katinan Koné : Les graves conséquences d’une relaxe

© Nord-Sud Par DR
Justin KONE Katinan, Le Porte Parole de l`ex président ivoirien Laurent Gbagbo
Certes, la procédure d’extradition suit normalement son cours. Mais la décision de la justice ghanéenne de remettre en liberté Justin Katinan Koné inculpé pour crimes économiques et soupçonné d’être le financier de manœuvres de déstabilisation en Côte d’Ivoire apparaît comme un mauvais signal. Elle tombe d’autant plus mal qu’une crise de confiance s’est installée entre Abidjan et Accra depuis l’attaque du poste frontalier de Noé, par des assaillants venus du Ghana. Consécutivement à ce raid, les autorités ivoiriennes ont décidé de fermer les frontières entre les deux pays. Surtout que depuis plus d’un an, les dirigeants ivoiriens n’ont eu cesse d’attirer l’attention de leurs homologues ghanéens sur les mouvements suspects d’Ivoiriens réfugiés au Ghana. En septembre 2011, le président Alassane Ouattara s’était même rendu à Accra pour traduire ses inquiétudes à l’ancien président, John Atta-Mills. Mais, toutes ces initiatives n’ont rien donné. Dans cette atmosphère de crispation, l’on attendait donc des autorités ghanéennes qu’elles accèdent à la demande d’extradition de Justin Katinan Koné. Cela aurait au moins eu l’avantage de détendre l’atmosphère. En choisissant de libérer le porte-parole de Laurent Gbagbo et en remettant à plus tard l’examen de la demande d’extradition, les Ghanéens ne font qu’amplifier la suspicion. Pour ceux qui en doutaient encore, la dérobade des autorités ghanéennes apparaît comme un blanc-seing aux candidats à la déstabilisation du régime ivoirien. Le Ghana se pose comme le nouveau sanctuaire des assaillants, dans une sous-région qui doit aussi faire face à la menace des terroristes au Nigeria et au Mali. Car il est prouvé que même ceux qui opèrent à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, à partir du Liberia, sont cachés au Ghana. Le pays de Kwame N’Krumah, sous le prétexte d’être hospitalier à l’égard de réfugiés qui seraient menacés dans leur pays, a choisi de jouer le mauvais rôle. Et il pourrait le payer cash les années à venir.

Pourquoi le Ghana protège les pro-Gbagbo
C’est un secret de Polichinelle. La confusion en Côte d’Ivoire fait les affaires du Ghana. D’abord parce qu’une bonne partie des pro-Gbagbo qui y ont trouvé refuge sont loin d’être des malheureux. Grâce à l’argent piqué dans les caisses de l’Etat, ils y mènent une vie de pacha. Leur présence est donc une aubaine pour l’économie ghanéenne. En plus, en cas de tension en Côte d’Ivoire, les investisseurs attirés par les potentialités de la sous-région ouest-africaine préfèrent s’installer au Ghana. Tant que la situation de crise perdure en Côte d’Ivoire, les Ghanéens continueront donc de se frotter les mains. Dans ces conditions, ils n’hésiteront pas à alimenter, à leur manière, l’instabilité chez leur grand voisin.

MD
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