Les autorités ivoiriennes vont devoir encore attendre. Un tribunal d’Accra a accordé la « liberté sous caution » à l’ex-porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, le 25 septembre dernier. A priori, cette décision de la Justice ghanéenne fait penser qu’elle exerce son pouvoir sans une trop grande implication du pouvoir exécutif au regard du caractère hautement politique du dossier. Cependant, elle suscite des interrogations. Pourquoi le juge qui avait refusé la « liberté sous caution » à l’ancien ministre du Budget, accusé par les autorités de son pays de crime économique, la lui a finalement accordée ? Pour certains observateurs, cette décision a été rendue en réaction à la décision des autorités de la lagune Ebrié qui ont fermé leurs frontières avec le Ghana suite à l’attaque d’une ville frontalière dont les auteurs seraient venus de l’ancienne Gold Coast et qui y sont retournés après leur forfait.
Certes, pour l’instant, on ne peut donner sa langue au chat par rapport à l’indépendance de cette décision des magistrats ghanéens. Mais ce dont on est sûr, c’est que la « liberté sous caution » dont a bénéficié Katinan est un mauvais signe pour le pouvoir de Alassane Ouattara, même s’il dit respecter cette décision. Certes, l’affaire n’est pas close. Loin s’en faut, car le verdict est attendu le 11 octobre prochain. Mais, sans être dans les arcanes de la justice, cette décision n’augure rien de bon pour les autorités ivoiriennes. A moins qu’elles ne fournissent de nouveau des éléments plus accablants comme le demande le juge ghanéen. L’on se demande d’ailleurs quel effet produira cette décision. Va-t-elle entraîner une rupture de confiance entre les deux pays ou les amènera-t-elle à calmer le jeu ? Les deux parties vont-elles enfin se comprendre ou continueront-elles à se regarder en chiens de faïence ? Rien n’est moins sûr. Il est évident que pour la Côte d’Ivoire, il s’agit d’un gros poisson qu’il faut, à tout prix, maintenir dans les filets de la Justice.
Et pourtant, elle doit aussi savoir que l’on ne peut le garder ou l’extrader sans preuves solides. Dura lex, sed lex, dit-on, et le pouvoir de Alassane Ouattara n’est pas censé l’ignorer. Maintenant que le Ghana n’a pas répondu à sa requête, va-t-il maintenir ses frontières toujours fermées ou les ouvrira-t-il ? C’est vrai que l’affaire Katinan n’est pas la principale cause de la fermeture des frontières ivoiriennes avec le Ghana. Toutefois, elle a contribué à renforcer cette décision prise certainement par dépit et par agacement. Car, maintenir ses frontières closes pendant plusieurs jours dans un contexte où l’institution que le président Ouattara dirige, la CEDEAO, prône l’intégration des peuples, n’est pas chose aisée. Au-delà des questions judiciaires, l’affaire Katinan touche donc le cœur des diplomaties ivoirienne et ghanéenne. Et le pouvoir judiciaire ghanéen devrait éviter que les relations entre les deux pays qui ne sont pas au beau fixe depuis la crise post-électorale, ne tournent au vinaigre. Il est difficile de se le cacher, la partie qui se joue entre Abidjan et Accra est d’autant plus compliquée que Jacob Zuma et John Jerry Rawlings n’ont jamais caché leur préférence politique pour l’ancien président Laurent Gbagbo.
Dabadi ZOUMBARA
Certes, pour l’instant, on ne peut donner sa langue au chat par rapport à l’indépendance de cette décision des magistrats ghanéens. Mais ce dont on est sûr, c’est que la « liberté sous caution » dont a bénéficié Katinan est un mauvais signe pour le pouvoir de Alassane Ouattara, même s’il dit respecter cette décision. Certes, l’affaire n’est pas close. Loin s’en faut, car le verdict est attendu le 11 octobre prochain. Mais, sans être dans les arcanes de la justice, cette décision n’augure rien de bon pour les autorités ivoiriennes. A moins qu’elles ne fournissent de nouveau des éléments plus accablants comme le demande le juge ghanéen. L’on se demande d’ailleurs quel effet produira cette décision. Va-t-elle entraîner une rupture de confiance entre les deux pays ou les amènera-t-elle à calmer le jeu ? Les deux parties vont-elles enfin se comprendre ou continueront-elles à se regarder en chiens de faïence ? Rien n’est moins sûr. Il est évident que pour la Côte d’Ivoire, il s’agit d’un gros poisson qu’il faut, à tout prix, maintenir dans les filets de la Justice.
Et pourtant, elle doit aussi savoir que l’on ne peut le garder ou l’extrader sans preuves solides. Dura lex, sed lex, dit-on, et le pouvoir de Alassane Ouattara n’est pas censé l’ignorer. Maintenant que le Ghana n’a pas répondu à sa requête, va-t-il maintenir ses frontières toujours fermées ou les ouvrira-t-il ? C’est vrai que l’affaire Katinan n’est pas la principale cause de la fermeture des frontières ivoiriennes avec le Ghana. Toutefois, elle a contribué à renforcer cette décision prise certainement par dépit et par agacement. Car, maintenir ses frontières closes pendant plusieurs jours dans un contexte où l’institution que le président Ouattara dirige, la CEDEAO, prône l’intégration des peuples, n’est pas chose aisée. Au-delà des questions judiciaires, l’affaire Katinan touche donc le cœur des diplomaties ivoirienne et ghanéenne. Et le pouvoir judiciaire ghanéen devrait éviter que les relations entre les deux pays qui ne sont pas au beau fixe depuis la crise post-électorale, ne tournent au vinaigre. Il est difficile de se le cacher, la partie qui se joue entre Abidjan et Accra est d’autant plus compliquée que Jacob Zuma et John Jerry Rawlings n’ont jamais caché leur préférence politique pour l’ancien président Laurent Gbagbo.
Dabadi ZOUMBARA