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Politique Publié le lundi 1 octobre 2012 | Le Democrate

Pr Babacauh Koffi Dongo (Délégué départemental Pdci-Rda de Bondoukou 2) :« Le président Ouattara arrive dans le Zanzan, les bras chargés »

© Le Democrate Par DR
Bouaflé : le Président Alassane Ouattara a lancé les travaux de construction du nouveau pont sur le fleuve Marahoué
Samedi 22 septembre 2012. Bouaflé. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara a lancé les travaux de construction du nouveau pont sur le fleuve Marahoué
Professeur, vous n’avez pas l’habitude de vous livrer à la presse. C’est donc un honneur pour nous de vous avoir aujourd’hui. Comment se porte votre région le Zanzan ?
Je précise que ce n’est plus la région, mais le district du Zanzan. Il se porte bien dans la mesure où, depuis que le Président Ouattara est aux affaires, nous sentons de mieux en mieux, un environnement paisible et plus serein. On respire mieux. Cependant, il y a beaucoup à faire car, il ya eu tellement de destructions lors de la crise post- électorale. Il faut donc du temps et d’énormes ressources pour reconstruire l’essentiel. Mais nous croyons que ça ira dans le Zanzan, nous avons foi au Président Ouattara.
L’un des problèmes les plus préoccupants de l’époque, c’était celui du manganèse. Où en êtes-vous exactement aujourd’hui ?
Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, il y a effectivement du manganèse, aussi bien dans la région du Gontougo que dans le Bounkany. Le District du Zanzan regorge donc de ce minerai en grande quantité. Il y a eu des recherches visant à une éventuelle exploitation. Mais les textes qui consacrent l’exploration et l’exploitation de ce minerai n’étaient pas conformes à la règlementation en vigueur si bien que dans leur application, les populations riveraines ou celles occupant les sites se sont senties grugées. En tant que fils et cadre de la région, nous avons été sollicités par les parents qui parallèlement, ont saisi la justice pour défendre leurs intérêts.
Dites nous comment avez- vous procédez de manière à permettre à ceux qui se disent victimes de l’exploitation abusive de ce minerai, d’avoir gain de cause ?
Disons que les populations qui se sont senties grugées se sont fait assister par un avocat. Les démarches de ce conseil juridique ont abouti puisque la Cour suprême a délibéré et a pris un arrêt qui annule l’arrêté du ministre des Mines d’alors, autorisant l’extension d’un des périmètres à explorer ou à exploiter par décret. La justice, à travers cet acte de la Cour suprême, a invalidé cet arrêté ministériel. Au vu donc de la grosse délivrée par cette haute juridiction, l’on attend de voir, les jours ou les mois à venir, les populations entrer dans leurs droits.
Est-ce à dire que l’exploitation est arrêtée ou alors, elle se poursuit ?
Selon les dernières informations que nous avons en notre possession, l’exploitation se poursuit. Mais les démarches sont en cours pour que tout rentre dans l’ordre.
L’on se souvient qu’à l’époque, la tension était très vive. Les jeunes s’étaient violemment dressés contre Taurian, la société attributaire du permis d’explorer. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Nous sommes intervenus et la situation est redevenue calme pour permettre à la justice de faire son travail.
Pourriez-vous nous expliquer un peu comment les choses ont été déclenchées ?
Il faut dire que les jeunes de Bondoukou voyaient passer à l’époque, des files de camions chargés de minerai de manganèse à destination d’Abidjan. Cette exploration puis exploitation, a entrainé la destruction massive des plantations et de l’environnement, sans que les parents ne soient indemnisés, conformément au code minier. Cela a révolté les jeunes, qui ont donc décidé de s’opposer à cette exploitation qu’ils considèrent comme abusive. Certains cadres de la région, dont moi-même, saisis par les parents, avons cherché à comprendre ce qui se passait. C’est ainsi que nous avons découvert avec les avocats, les anomalies évoquées plus haut.
Quelles sont ces anomalies ?
Si je me permets de me répéter, la première anomalie réside dans l’illégalité de l’arrêté d’extension pris par l’ancien ministre des Mines. La deuxième résulte de la non indemnisation ou l’indemnisation partielle des parents qui ont subi de graves préjudices.
A part la voie judiciaire, est-ce que vous avez saisi aussi les autorités administratives et politiques ?
A ce sujet, deux comités de suivi ont été mis en place. Un comité départemental présidé par le Préfet de région et un comité local présidé par le Professeur Babacauh, votre serviteur. Ces deux comités travaillent de concert. Les autorités ont toujours été saisies des doléances des populations.
Quelles étaient les dispositions prises par les autorités étatiques d’alors ?
Suite aux doléances formulées par le comité local, qui est l’interface entre l’administration, les parents sinistrés et les jeunes, le chef de l’Etat d’alors, le Président Gbagbo a promis la construction d’une usine de ferromanganèse dans la région. Mais, il y avait un problème de puissance électrique ; la région étant sous-alimentée. Donc, pour que cette usine soit fonctionnelle, il fallait augmenter la puissance électrique de la zone.
Avec la chute de l’ex-régime qui avait fait cette promesse, il est donc à craindre que ce projet ne voit plus le jour. N’est-ce pas ?
D’abord, nous précisons que les autorités actuelles ont eux aussi, été saisies de la question. Le ministre actuel des Mines et de l’énergie, a été également saisi du dossier. Il a même programmé une rencontre avec les comités de suivi à Bondoukou. Par ailleurs, il convient de noter qu’à peine arrivé au pouvoir, le Président Ouattara nous a aussi donné de bonnes lueurs d’espoir à travers le Programme Présidentiel d’Urgence(PPU). Si ce programme est mis en œuvre dans notre région, toutes les commodités pour son développement pourraient avoir le jour, à savoir l’énergie, l’adduction en eau potable et les infrastructures routières.
Est-ce que dans vos démarches, vous êtes toujours en phase avec vos parents ?
Bien sûr. D’ailleurs, ce sont eux qui nous ont sollicités et toutes les actions que nous entreprenons, se font avec leur aval. Ils ont toujours exprimé leur satisfaction et leur fierté de nous voir à leurs cotés.
Vous êtes l’un des cadres de cette région et l’on apprend que le Chef de l’Etat effectue très bientôt une visite dans le District du Zanzan. Quels sont vos sentiments ?
C’est un sentiment d’immense joie qui nous anime en apprenant une telle nouvelle. Vous savez, c’est la deuxième visite d’Etat après celle de l’ouest. Nous ne pouvons que nous en réjouir. L’information a été rendue publique lors d’une grande réunion à Bondoukou, le samedi 2 septembre. Toutes les forces vives de la région sont mobilisées pour accueillir le Président. Surtout qu’en pareille circonstance, le Chef de l’Etat arrive avec les bras chargés .Nous sommes convaincus que la plupart des problèmes du Zanzan seront résolus.
Cela suppose que vous avez de nombreuses attentes que vous souhaiteriez voir satisfaites. Peut-on en avoir une idée ?
Je vous ai dit à l’entame de cette interview, qu’il y avait beaucoup à faire dans la région. En effet, au delà de la grave crise post- électorale dont le Zanzan est une grande victime, notre région est restée dans la léthargie pendant 10 ans. C’est l’une des régions qui a souffert du manque d’investissement national. C’est ce qui fait dire que pour rattraper son retard, il est juste que cette région reçoive le double, sinon le triple des investissements programmés dans d’autres régions. C’est dire qu’il y a plus d’efforts à faire dans le Zanzan, pour permettre à toutes les régions du pays d’être au même niveau de développement. Surtout que l’objectif du Chef de l’Etat, c’est de permettre à la Côte d’Ivoire, d’être un pays émergent à l’horizon 2020. Et le Zanzan, ne doit pas être en marge de cette noble ambition.
Quels sont donc les problèmes clés du Zanzan ?
La principale préoccupation des populations du Zanzan, est la mévente de l’acajou, principale source de revenus de la région. Une fois ce problème maîtrisé, nos populations seront à moitié soulagées. La résolution de ce problème passe inévitablement par l’amélioration du prix d’achat et surtout, la transformation locale de cette matière première. Cela nécessite la construction d’unités de transformation, l’amélioration du réseau routier et l’augmentation de la puissance en énergie électrique de la région. Vous savez aussi que notre région a un faible taux d’alphabétisation et un fort taux de mortalité, notamment infantile. C’est pourquoi, en plus des usines de transformation de noix de cajou que nous sollicitons, nous souhaitons voir doter notre région d’infrastructures scolaires et sanitaires adéquates. L’anacarde, faut-il le souligner, est une filière qui peut résorber le chômage dont le taux élevé aujourd’hui, est très préoccupant ; surtout dans la jeunesse dont le salut se trouve en grande partie dans l’exploitation industrielle de cette denrée. La relance quoique timide de la cacaoculture dans le sud du Gontougo est à encourager dans le cadre de la diversification des cultures de rente. Par ailleurs, certaines cultures telles que le palmier à huile et l’hévéa, peuvent connaître une extension si les expérimentations en cours dans la zone forestière sont concluantes.
Le Zanzan a-t-il d’autres potentialités économiques à promouvoir ?
Les potentialités économiques sont énormes. En plus des cultures pérennes, les vivriers traditionnels, notamment l’igname dont le Zanzan détient la palme de la qualité et de la quantité, peuvent contribuer à satisfaire les besoins nationaux. La partie nord, grâce à son climat soudanien, est propice à la production des mangues d’exportation. Le Bounkani à cet effet, est comparable à la région du Poro (Korhogo). Le Bounkani bénéficie également d’une large couverture en bas-fonds très favorables à la riziculture. A condition d’y mettre les moyens, cette région peut encore contribuer à l’autosuffisance en riz, comme ce fut le cas dans les années 75-77. L’une de nos priorités est de faire en sorte que notre agriculture soit intensifiée et mécanisée. Ainsi, nous aurons non seulement une autosuffisance alimentaire, mais aussi nous pourrons garantir la durabilité de notre production agricole. Je signale que la noix de karité, le néré, l’arachide ainsi que les céréales traditionnelles telles, le maïs, le mil et le sorgho, sont produits dans le Zanzan. Pour tout dire, le potentiel économique existe, ce sont les moyens d’exploitation qui font défaut.
Au delà des enjeux économiques, il y a aussi l’enjeu de réconciliation nationale. Comment appréhendez-vous le processus de réconciliation dans votre région ?
Nous parlons de développement. Or, aucun développement ne peut se faire dans la division et le désordre. C’est pourquoi, nous apprécions la politique du «vivre ensemble » prônée par le Chef de l’Etat. Le Gontougo s’est déjà inscrit dans cette dynamique. Et nous concernant, dans toutes les localités de la région où nous passons, nous ne prêchons que cela. Notre souci premier est d’emmener toutes les forces vives sans distinction, à parler le même langage et à regarder dans la même direction, c`est-à-dire, la paix et la réconciliation en vue de vivre ensemble, pour mieux développer notre région. Pour ce faire, nous devons taire nos divergences politiques et nos ambitions personnelles.
On ne peut pas rencontrer le Professeur Babacauh sans évoquer la question du Pdci-Rda. Vous êtes l’un des défenseurs acharnés des idéaux de cette formation politique et vous êtes le doyen des délégués départementaux de ce parti. Alors, quel est l’état de santé de votre parti dans la région aujourd’hui ?
Pour être sincère avec vous, notre Parti, le Pdci-Rda a connu quelques perturbations si bien que le parti a un peu reculé dans la région ces dernières années. Les résultats des dernières élections l’attestent malheureusement, puisque nous avons perdu beaucoup de postes. Mais, je vous signale à toutes fins utiles que ma délégation (Bondoukou 2), a pu faire élire le candidat PDCI aux législatives. Dans l’ensemble, le bilan n’est pas satisfaisant.
Alors, comment comptez-vous remonter la pente ?
La redynamisation du Parti dans le Gontougo passe nécessairement par la motivation et la promotion des militants, en particulier des cadres qui ont en charge l’animation du Parti à la base. Ces derniers attendent des mesures incitatives idoines.
Récemment, nous avons constaté dans la presse des sorties controversées de certains cadres de la région, laissant croire que des distorsions existent en votre sein. En tant que l’un des doyens du Gontougo, cela doit vous interpeller, n’est ce pas ?
Ce semblant de divergences entre cadres, dénote de la vitalité de la démocratie dans notre région à l’approche des élections locales à venir. Toutefois, n’oublions pas que certaines positions extrêmes peuvent conduire à des impasses regrettables pour tous. C’est le lieu d’insister sur la nécessité de cultiver la démocratie apaisée telle que nous le recommande le Président Bédié. Pour ce faire, chacun d’entre nous doit observer un comportement civilisé.
Professeur, c’est vrai qu’il est souhaitable d’avoir un comportement civilisé, malheureusement ce n’est pas ce que nous constatons, que proposez-vous ?
Les élections locales à venir sont l’occasion d’une part, pour certains cadres d’exprimer leurs ambitions à participer au développement régional, cela est légitime ; d’autre part, de permettre à d’autres intelligences d’éclore et de faire leurs preuves en apportant leurs expériences et leurs compétences à la région. Ceci étant et pour répondre à votre question, il me paraît impératif de faire appel à toutes les compétences sans distinction pour gérer les collectivités locales, outils de développement par excellence. Il faut donc aller ensemble dans l’union et la discipline avec des ressources humaines disponibles et rompues à la gestion. En effet, c’est la diversité des forces qui crée le développement durable et non le monopole.
Bientôt le Pdci organise son congrès, 12e du genre. Quelle ambiance souhaiteriez-vous voir ?
C’est l’ambiance fraternelle qui a toujours prévalu au Pdci. C’est vrai que l’on entend des sons de cloche ça et là, c’est normal. On dit que la langue et les dents ont parfois des problèmes de cohabitation, et pourtant elles sont condamnées à vivre ensemble. Le foisonnement de pensées et d’idées fait la vitalité du Parti. La liberté d’expression est notre leitmotiv dans le respect des autres. Par moment, l’on assiste même à une sorte de conflit de génération. Malgré cela, on finit toujours par s’entendre sur l’essentiel.
Pour mémoire, sous l’ancien régime de Laurent Gbagbo, vous avez été l’objet de menace parce que vous défendiez les intérêts de vos parents dans le cadre de l’exploitation du manganèse. Malgré tout, vous avez battu campagne pour le Président Alassane Ouattara au second tour en tant directeur de campagne adjoint. Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur le nouveau régime ?
D’abord, c’est un grand soulagement et une grande satisfaction que le Président Ouattara soit au pouvoir. C’est parce que je défendais les intérêts de la population du Zanzan au sujet du manganèse que l’ancien régime m’en voulait. Les responsables d’alors étaient sur le point de me jeter injustement en prison. Aujourd’hui, avec l’arrivée du Président Ouattara, toute la Côte d’Ivoire respire mieux. Notre souhait est que nous soyons tous embarqués dans le train du développement. Nous voulons travailler pour que le Zanzan en général et le Gontougo en particulier contribue à l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020. Pour toutes les actions déjà posées en un si peu de temps, le bilan est largement satisfaisant. La Côte d’Ivoire s’est remise en marche et le Président Alassane a notre soutien.
Au terme de cet entretien, que voulez vous que l’on retienne ?
Nous demandons à tous les cadres du Gontougo, toutes sensibilités confondues, de nous rejoindre pour le développement de notre région. Ensemble, nous sommes certains que nous réussirons cette mission. Frères, sœurs, jeunes, femmes, élèves et étudiants, la région a besoin de toutes les compétences. Le Zanzan en général, le Gontougo en particulier doit s’unir pour sortir de sa léthargie. S’agissant de la visite prochaine du Chef de l’Etat dans notre région, nous invitons toutes les forces vives du District à lui réserver un accueil des plus chaleureux et exemplaire. Nous souhaitons que le Président puisse répondre aux attentes de nos populations. A l’occasion de la campagne du deuxième tour des Présidentielles, nous avons dit aux populations que lorsque le président Ouattara sera au pouvoir, il fera beaucoup de choses pour elles. On leur a dit que l’anacarde s’achètera au meilleur prix et que le problème du manganèse trouvera une solution juste. Nous sommes convaincus que le Président nous aidera à répondre à toutes ces préoccupations.

Gisèle Tienfô
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