On y perdrait son latin ! Alors que certaines explications d’experts, pariaient sur une expulsion rapide de Katinan Koné, avec l’entrée en scène d’Interpol, le judiciaire s’est invité dans les tractations policières. D’une mesure administrative, l’on est donc (re)passé à une procédure judiciaire avec l’inculpation du porte-parole de Laurent Gbagbo. Un virage qui, selon les spécialistes interrogés hier, n’enlève rien à la possibilité d’une rapide extradition de Justin Katinan Koné. De l’avis d’un de ces experts des questions d’extradition (et d’expulsion comme cela devrait être le cas si Interpol avait géré seul le dossier), l’entrée en scène de la justice vise certainement à ne pas provoquer d’émoi dans l’opinion publique ghanéenne. « Si les Ghanéens l’inculpent, cela voudrait dire qu’ils ouvrent une procédure judiciaire pour juger M. Katinan Koné sur le sol ghanéen. Or, sans présager des subtilités du droit ghanéen, pour que le procès s’ouvre, il faut que le crime qui motive la poursuite ait été commis sur le territoire du Ghana, qu’il y ait un Ghanéen parmi les victimes ou que l’auteur soit originaire du Ghana. Ce qui n’est pas le cas. Ce qui n’est pas le cas ici. On peut donc en conclure que l’inculpation d’aujourd’hui est une avancée qui favorise l’extradition. La stratégie pourrait consister pour les juges ghanéens à se déclarer incompétents et à demander que le prévenu soit envoyé dans son pays pour être jugé », renseigne un des spécialistes, interrogé hier. Le Ghana a-t-il trouvé la parade pour renvoyer Justin Katinan Koné en Côte d’Ivoire ? Attendons de voir.
Marc Dossa
Marc Dossa