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Politique Publié le mardi 2 octobre 2012 | L’expression

Feuilleton Katinan, est-ce la fin ?

© L’expression
Justin Kone Katinan
Justin Koné Katinan (C), le porte-parole de l`ancien president Laurent Gbagbo, sort du palais de justice à Accra.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Koné Katinan. Après son interpellation à Accra le 28 septembre par Interpol, le porte-parole de l’ex-président Laurent Gbagbo qui est poursuivi pour des crimes de sang, commis au cours de la crise postélectorale a été remis à la police ghanéenne. Depuis hier, il a été inculpé par la justice ghanéenne de conspiration et meurtre de deux hommes à Abidjan en mars 2011. Il est impliqué dans ces crimes au même titre qu`un ancien ministre ivoirien, Dallo Désiré, dont l`inculpation a également été mentionnée lundi par le tribunal ghanéen. La police a déclaré au tribunal que les deux hommes étaient soupçonnés d`avoir tué ce jour-là, Kamagate Sedou, 83 ans, un soudeur et le 29 mars, Diabaté Drissa, 37 ans, un négociant de la commune de Port Bouet. Cette inculpation du ministre qui fait suite à sa troisième arrestation, après la première, intervenue en terre camerounaise, mettra t-elle fin à ce qu’il est convenu d’appeler le feuilleton Katinan? L’ex-ministre du gouvernement fantoche dirigé par Aké Ngbo, sera t-il enfin extradé comme souhaité par la Côte d’Ivoire ? Rien n’est moins sûr quand on jette un regard sur l’évolution des choses depuis plus d’un mois. Le 24 août, Koné Katinan, de retour de Johannesburg, tombe dans les filets des policiers ghanéens à l’aéroport international John Kotoka d’Accra. Cette arrestation est en relation avec le mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes depuis quelques mois contre lui. Mais également, elle fait suite aux récentes manœuvres de déstabilisation du régime du président Ouattara. Alors que les tractations sont en cours pour l’extradition de Katinan, le gouvernement ghanéen subit la triple pression de Jerry Rawlings (ex-président du Ghana), Thabo Mbeki (ex-président de l’Afrique du sud) et Jacob Zuma (actuel président sud-africain). Pour se donner bonne conscience, le président John Dramani Mahama président du Ghana, conformément à la Constitution, demande au procureur général ministre de la Justice, d’étudier la requête d’extradition, émise par Abidjan, afin qu’une décision soit prise. La suite, on la connait. L’ancien ministre du Budget ne sera pas extradé. Pis, le 25 septembre, il bénéficie d’une liberté sous caution. L’enfant terrible de Niakara a déboursé 50.000 cedis, soit plus de 13 millions de Fcfa, pour 15 jours de liberté, parce que le 11 octobre, il devait être encore devant le juge Aboagye Tandoh. Pour l’empêcher de prendre la fuite et se refugier dans un autre pays, la police a confisqué son passeport. Sachant qu’il ne peut sortir de ce pays voisin, Interpol le 28 septembre, a mis le grappin sur le casseur des banques. Et depuis hier, Justin Katinan Koné a été inculpé par la justice pour conspiration et meurtre de deux hommes à Abidjan. Mais avant, les tentatives de déstabilisation du gouvernement Ouattara par des assaillants, avec pour base arrière le Ghana, s’étaient poursuivies. Le 20 septembre, à peine l’Etat a manifesté sa reconnaissance aux victimes des attaques d’août contre les Frci, que des signes de déstabilisation ont refait surface à Port-Bouët et à Noé, la frontière ghanéenne. L’attaque perpétrée par des assaillants venus de l’ex-Gold-Coast leur a été fatale. Cinq ont été abattus par les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Mais pour mettre fin à ces attaques intempestives qui ont pour seul objectif de faire fuir les opérateurs économiques, le président de la République a pris une décision draconienne en fermant les frontières aériennes, terrestres et maritimes avant que les premières ne soient ouvertes 48 heures plus tard. Cette situation a contraint les autorités ghanéenne à faire de nombreuses déclarations du genre: ‘’Le Ghana ne servira pas de base arrière aux assaillants pour détruire la Côte d’Ivoire’’ ; ‘’Les assaillants ne sont pas venus du Ghana’’. Les partisans de Laurent Gbagbo qui ont pris la poudre d’escampette après la chute de leur mentor, et à qui le Ghana a accordé gîte et couvert, sont en train de devenir un os dans la gorge du pays voisin. Avec la fermeture des frontières, les autorités ghanéennes se sont rendu compte qu’elles sont en train de jouer à un jeu qui leur sera économiquement fatal. Le voisin de l’Est s’est rappelé qu’il a besoin de la Côte d’Ivoire parce que les pays comme le Burkina Faso et le Niger, qui transitent par le Port d’Abidjan, sont aujourd’hui contraints de modifier leur parcours. Ce qui constitue un manque à gagner dans ses ressources. Et politiquement, avec les élections présidentielles qui arrivent en décembre, John Dramani est en train de perdre du terrain. Récemment, le coordonnateur de la sécurité ghanéenne confiait que l’incident de Noé, la ville frontalière, était “une affaire ivoiro-ivoirienne”. Mais aujourd’hui on se rend compte que le Parlement a invité le président Dramani à venir s’expliquer sur cette fermeture des frontières. Les autorités ghanéennes vont-elles profiter de cette nouvelle aubaine pour arrêter leur jeu trouble et se débarrasser de ce colis gênant ? Attendons de voir.
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