Les prochains jours risquent d’être tumultueux pour l’environnement scolaire ivoirien. La raison, les enseignants du privé entendent observer une grève illimitée à partir du 24octobre prochain si leurs salaires impayés depuis 1997, estimés à 6,5 milliards ne sont pas versés. Cette annonce a été faite samedi dernier au cours d’une conférence de presse à la Bourse du travail à Treichville par M. Camara Oumar, secrétaire général du syndicat national des enseignants du privé laîc de Côte d’Ivoire(Syneplaci). « Par le passé, lorsque nos fondateurs nous devaient de l’argent, le Trésor nous donnait directement notre dû en le prélevant sur l’argent que l’Etat doit aux fondateurs d’écoles au titre des frais d’écolage des élèves orientés. Maintenant, ce n’est plus le cas. Les fondateurs ne veulent pas nous voir lors des remises des fonds par le Trésor. Nous ne pouvons pas passer notre temps à vivre dans la misère tandis que nos fondateurs se la coulent douce avec le fruit de la transmission de nos connaissances aux apprenants. En tout cas, face à l’indifférence de nos fondateurs et du gouvernement à nos cris de détresse contenus dans notre préavis de grève du 6 juin 2012, nous allons opposer au gouvernement une exception d’inexécution à partir du 24 octobre prochain. C’est-à-dire, si le gouvernement ne règle pas notre argent, nous ne continuerons plus de donner des cours jusqu’à nouvel ordre. Nous avons rempli notre engagement. Il faut que le gouvernement respecte aussi sa part. La période d’observation a trop duré. Trop, c’est trop ! », a indiqué M. Camara Oumar. Le conférencier a ajouté que les enseignants du privé réclament leur part, 1000F.cfa, dans la répartition des 6000F.cfa d’inscription versés à Celpaid pour se soigner. Car, prenant une part prépondérante dans l’acquisition du savoir par les élèves, ils ne sauraient être des laissés-pour-compte dans la répartition des frais d’inscription collectés par l’entreprise Celpaid dans les établissements privés laîcs de Côte d’Ivoire. Le Syneplaci a même proposé que la somme de 6000F.cfa soit maintenue comme frais d’inscription uniques dans toutes les écoles tant publiques que privées du pays. Ainsi que la distribution gratuite des kits scolaires également aux élèves des établissements privés. Cela permettra aux parents d’élèves, déjà éprouvés financièrement en cette période de récession économique de souffler un peu. Selon M. Camara Oumar, il y a de nombreux établissements privés qui licencient des enseignants à tour de bras. En donnant comme exemples, les collèges Saint Xavier(6), Saint Ruth(40) et Saint Joseph. « Des fondateurs paient des enseignants à 30.000F.cfa. C’est inacceptable ! Désormais, si nous sommes saisis de ces cas de licenciement abusif, nous traduirons et l’enseignant qui a accepté le salaire en dessous de la convention collective qui est en ce moment de 103.000F.cfa et le fondateur en question devant les tribunaux. D’ailleurs, très bientôt les fondateurs seront contraints de payer au minimum 120.000F.cfa pour les enseignants du 1er cycle et 140.000F.cfa pour ceux du 2nd cycle avec la nouvelle convention collective revalorisée », a soutenu M. Camara Oumar.
Didier Kéi
Didier Kéi