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Politique Publié le mardi 9 octobre 2012 | LG Infos

Réouverture de la frontière de Noé : Comment le Ghana a fait plier Ouattara

© LG Infos Par Emma
Décrispation : re-ouverture de la frontière terrestre entre la Côte d`Ivoire et le Ghana
Lundi 08 octobre 2012. Noé. Fermé depuis le 21 septembre, la frontière terrestre entre la Côte d`Ivoire et le Ghana re-ouverte.
La fermeture hâtive des frontières maritimes, terrestres et aériennes de la Côte d’Ivoire avec le Ghana, le vendredi 21 septembre 2012 par les autorités ivoiriennes, visait indubitablement des objectifs très clairs. Même si officiellement, cette mesure unilatérale fait suite aux attaques des positions des Frci, qui se sont soldées par 6 morts, il faut cependant se rendre à l’évidence que cette décision du pouvoir d’Abidjan ne convoitait autre chose qu’à imposer au voisin ghanéen des dispositions coercitives, pour l’ obliger à coopérer dans le projet d’extradition de nombreux Ivoiriens proches de Gbagbo, notamment Koné Katinan. Une raison qui explique l’attitude des autorités abidjanaises de subitement rouvrir la frontière aérienne, quelques jours après, soit le 25 septembre 2012 espérant que la justice ghanéenne serait encline à livrer le «colis» ciblé, Koné Katinan, après son arrestation le 1er octobre 2012, par Interpol. Las de n’obtenir de cette mesure les résultats escomptés, le régime ivoirien s’est vu contraint de lever la fermeture hier de façon inopinée. Une décision contre gré, qui résulte bien, à y voir de près, d’une avalanche de pressions et de coups diplomatiques subis de part et d’autre par Abidjan. Et l’attitude des autorités ghanéennes, qui ont gardé un sang froid stratégique en n’apportant pas la réplique en termes de fermeture de leurs frontières, a eu raison de la précipitation des autorités ivoiriennes qui n’avaient d’autres choix que de battre en retraite, vu que ce plan était voué à l’échec. Outre les pressions exercées par les populations riveraines des deux frontières qui subissaient les effets revers de cette mesure, les autorités ghanéennes ont joué la carte de la diplomatie offensive, en tablant sur l’auto-usure de cette mesure brutale. Elles ont surtout fait preuve de fermeté, en restant sur leur position inflexible, à ne jamais prêter le flan aux visées déstabilisatrices du voisin ivoirien. Non seulement un seul des refugies n’a été inquiété, mais le pouvoir ghanéen a clamé haut et fort, à la tribune de l’Onu le 30 septembre et lors de la 2e session ordinaire du parlement ivoirien le mercredi 3 octobre 2012, qu’il ne cautionnerait jamais l’attaque du voisinage par des bandes armées, à partir de son territoire. Même si le pouvoir d’Abidjan a brandi, pour se faire le moral, deux hommes arrêtés au Ghana puis extradés vendredi 5 octobre 2012 vers la Côte d'Ivoire, soupçonnés de vouloir déstabiliser le pouvoir Ouattara. En plus, ces personnes ne sont pas des réfugiés politiques sur les registres du Hcr ghanéen. Pour ainsi dire, à la brutalité étatique orchestrée par les autorités ivoiriennes, les Ghanéens ont réagi par la continence atavique et la retenue, propres à la sagesse africaine. Qui commande que face à n’importe quel différend, de quelque nature qu’il paraît, il faut de la réflexion. Des armes aussi anodines qu’efficaces, qui ont raison de la réaction va-t-en-guerre de Ouattara. Qui croyait mieux faire en se barricadant, pour se prémunir d’éventuelles attaques sans malheureusement penser aux conséquences inestimables.
Marcel Dezogno
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