Des fonds ont été mobilisés pour médiatiser les mesures prises par le Gouvernement Ouattara dans la lutte contre la cherté de la vie. Mais malgré tout, rien ne semble bouger dans le sens souhaité par les populations sur les différents marchés ivoiriens. Les prix des denrées de première nécessité ne cessent de grimper. Une triste réalité qu’a toujours nié l’Etat à travers ses services en charge du suivi des mesures prises qui a fini par avouer son incapacité à maitriser le prix sur les marchés. En tous cas à en croire au ministre du Commerce, Dagobert Banzio qui était face à la presse le lundi 8 octobre 2012, à la Chambre du commerce à Abidjan-Plateau. Faisant le point à mi-parcours des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère, Dagobert Banzio a mis en relief les prix des denrées alimentaires qui connaissent une inflation «généralisée qui a un impact sur les ménages». Jusqu’à ce jour, dira le premier responsable du Commerce ivoirien, la lutte contre le racket et les barrages anarchiques n’a pas produit les résultats escomptés. Vu que, les «barrages non autorisés ne sont pas levés à 100%». Même si, soutient-il, globalement l’on note que «les prix pratiqués actuellement sur les marchés sont inférieurs aux prix de ces quatre dernières années (2008 à 2011), les prix de deux qualités de riz de luxe (riz sémi luxe et riz Hom Mali) connaissent une hausse. De même que le sucre, qui en dépit de la protection dont bénéficient les industriels locaux, «connaît une certaine hausse de son prix, relativement au cours du marché international». «Depuis la crise postélectorale, la Côte d’Ivoire n’a jamais autorisé l’importation du sucre. Or, il y a un gap à combler», affirme Dagobert Banzio. Qui enfonce le clou en révélant que du sucre importé, mauvais pour la santé, est sur le marché. Pour lui donc la lutte contre la fraude appelle une synergie des politiques, car «nous sommes dans une situation difficile, il y a une fraude résiduelle qu’il faut combattre. Beaucoup restant donc à faire». Le ministre du Commerce n’a pas occulté le prix du bétail, le gaz et la facturation de l’eau, de l’électricité et des appels téléphoniques. Qui en rajoutent aux difficultés des ménages. Parce que ces prix sont au-delà de la réalité. Une sortie qui rattrape les différentes promesses faites aux populations quant à la baisse les prix des denrées de première nécessité sur le marché. Moins d’un an après la prise de ces mesures, aucun résultat. De l’utopie. Aussi l’Etat vient-il d’avouer son incapacité à lutter contre la vie chère. Un jet d’éponge.
Toussaint N’Gotta
Toussaint N’Gotta