Malgré les réformes annoncées, les populations qui souhaitent avoir un titre de propriété foncière, continuent de souffrir. Comme un mal incurable, l’obtention d’une simple lettre d’attribution peut durer plus d’un an. Notre enquête.
Rez-de-chaussée de la tour D, porte 24. Au service du guichet unique du foncier et de l’habitat, il est écrit : «Réception jeudi et vendredi de 09 h à 16h ». Pourtant, cela fait plus d’un an, depuis novembre 2010, que SK vient faire le rang le jeudi ou le vendredi. Il veut faire le transfert d’un lot qu’il a acheté dans l’une des communes d’Abidjan. A chaque passage, la secrétaire qui le reçoit après l’introduction du numéro de son lot dans son ordinateur, lui lance à la figure : «Monsieur ce n’est pas prêt».
A quelle date SK devrait-il repasser et pourquoi doit-il attendre encore et encore ? Aucune réponse. Ce jeudi 11 octobre, une fois de plus, l’homme sort de ce bureau la mine grave. « On me dit de repasser. J’ai besoin de cette lettre pour mettre mon terrain en valeur. Vraiment, l’Etat, par sa lenteur me cause d’énormes préjudices », ajoute-t-il amer. Si SK habite la commune d’Angré et qu’il débourse près de 2000 Frs pour ses déplacements à la tour D, ce n’est pas le cas de EB, autre usager. Depuis 2010, il a acquis un lot à Agboville.
Jusqu’à ce jour, il ne sait même pas où se trouve son dossier. Ses allers et venues lui coûtent énormément cher. « Ce qui est écœurant, c’est que je ne sais surtout pas quand cette situation va prendre fin », s’alarme-t-il. Le même stress et la même colère gagnent deux frères venus s’informer sur la mutation d’une maison située à Abobo. Depuis trois mois, ils défilent à la tour D. « Le ministre avait annoncé en grande pompe des réformes. Visiblement, c’est un leurre. L’usager doit toujours prier son Dieu pour bénéficier de ses documents au ministère de la Construction », regrettent-ils. L’un des deux dens’interroger : «l’informatisation annoncée pour mettre fin à nos souffrances, où est-elle ?» Il importe de le souligner, la lettre d’attribution n’est que la première étape d’un long processus devant aboutir à l’obtention du précieux sésame qu’est le titre foncier.
Comme l’acte de naissance pour un être humain, ce titre de propriété revêt une importance capitale pour tout bien immobilier. C’est l’acte officiel qui permet de démontrer que l’on est propriétaire d’un bien, que celui-ci ait été acheté, transmis par donation, par héritage ou à la suite d’un partage. Il s’agit d’un acte établi obligatoirement par un notaire, c’est-à-dire d’un acte authentique qui vous est remis lors de l’acquisition d’un bien immobilier. Seulement voilà, en Côte d’Ivoire c’est la croix et la bannière pour avoir un titre de propriété.
Les différents ministres qui se succèdent ne font que mettre à nu leur impuissance face au mal. Conséquence, les conflits fonciers ne font que se multiplier dans la capitale économique ivoirienne. Vendredi dernier, c’est à Anokoua-kouté, vers PK 18 qu’un des nombreux problèmes fonciers a refait surface. Sotrapim, une société immobilière partie avec deux bulldozers a voulu déguerpir les populations sur un espace où chacune des parties se réclame la propriété. Résultat, plusieurs blessés et l’opération suspendue.
Pendant plus de trois semaines, toutes nos démarches en vue d’avoir la version du ministère de la Construction sur les plaintes des usagers se sont avérées vaines. Lundi dernier, nous avons honoré un rendez-vous avec le directeur de cabinet fixé par le service Communication. Mais, 1 heure après notre arrivée, point de rencontre. Et surtout, comme pour les usagers de cette administration, aucun nouveau délai ne nous a été donné.
Ahua K
Rez-de-chaussée de la tour D, porte 24. Au service du guichet unique du foncier et de l’habitat, il est écrit : «Réception jeudi et vendredi de 09 h à 16h ». Pourtant, cela fait plus d’un an, depuis novembre 2010, que SK vient faire le rang le jeudi ou le vendredi. Il veut faire le transfert d’un lot qu’il a acheté dans l’une des communes d’Abidjan. A chaque passage, la secrétaire qui le reçoit après l’introduction du numéro de son lot dans son ordinateur, lui lance à la figure : «Monsieur ce n’est pas prêt».
A quelle date SK devrait-il repasser et pourquoi doit-il attendre encore et encore ? Aucune réponse. Ce jeudi 11 octobre, une fois de plus, l’homme sort de ce bureau la mine grave. « On me dit de repasser. J’ai besoin de cette lettre pour mettre mon terrain en valeur. Vraiment, l’Etat, par sa lenteur me cause d’énormes préjudices », ajoute-t-il amer. Si SK habite la commune d’Angré et qu’il débourse près de 2000 Frs pour ses déplacements à la tour D, ce n’est pas le cas de EB, autre usager. Depuis 2010, il a acquis un lot à Agboville.
Jusqu’à ce jour, il ne sait même pas où se trouve son dossier. Ses allers et venues lui coûtent énormément cher. « Ce qui est écœurant, c’est que je ne sais surtout pas quand cette situation va prendre fin », s’alarme-t-il. Le même stress et la même colère gagnent deux frères venus s’informer sur la mutation d’une maison située à Abobo. Depuis trois mois, ils défilent à la tour D. « Le ministre avait annoncé en grande pompe des réformes. Visiblement, c’est un leurre. L’usager doit toujours prier son Dieu pour bénéficier de ses documents au ministère de la Construction », regrettent-ils. L’un des deux dens’interroger : «l’informatisation annoncée pour mettre fin à nos souffrances, où est-elle ?» Il importe de le souligner, la lettre d’attribution n’est que la première étape d’un long processus devant aboutir à l’obtention du précieux sésame qu’est le titre foncier.
Comme l’acte de naissance pour un être humain, ce titre de propriété revêt une importance capitale pour tout bien immobilier. C’est l’acte officiel qui permet de démontrer que l’on est propriétaire d’un bien, que celui-ci ait été acheté, transmis par donation, par héritage ou à la suite d’un partage. Il s’agit d’un acte établi obligatoirement par un notaire, c’est-à-dire d’un acte authentique qui vous est remis lors de l’acquisition d’un bien immobilier. Seulement voilà, en Côte d’Ivoire c’est la croix et la bannière pour avoir un titre de propriété.
Les différents ministres qui se succèdent ne font que mettre à nu leur impuissance face au mal. Conséquence, les conflits fonciers ne font que se multiplier dans la capitale économique ivoirienne. Vendredi dernier, c’est à Anokoua-kouté, vers PK 18 qu’un des nombreux problèmes fonciers a refait surface. Sotrapim, une société immobilière partie avec deux bulldozers a voulu déguerpir les populations sur un espace où chacune des parties se réclame la propriété. Résultat, plusieurs blessés et l’opération suspendue.
Pendant plus de trois semaines, toutes nos démarches en vue d’avoir la version du ministère de la Construction sur les plaintes des usagers se sont avérées vaines. Lundi dernier, nous avons honoré un rendez-vous avec le directeur de cabinet fixé par le service Communication. Mais, 1 heure après notre arrivée, point de rencontre. Et surtout, comme pour les usagers de cette administration, aucun nouveau délai ne nous a été donné.
Ahua K