Les images font rêver. L’échangeur de la Riviera II, qui fait partie de la redynamisation de la voirie en Côte d’Ivoire, apportera une touche de modernité à ce quartier. Il permettra de rendre la circulation plus fluide dans toute la zone voire au-delà. Abidjan connaît des embouteillages monstrueux attribués à l’indiscipline des conducteurs, mais aussi à l’augmentation du nombre de véhicules en circulation depuis quelques années. Alors, cette infrastructure est une solution pour décongestionner les voies encombrées. Pourtant, en attendant la fin de ces travaux, traverser la Riviéra II relève du casse-tête chinois. Pour aller d’un point A à un point B, la ligne droite n’est plus de mise. Il faut plutôt faire des détours et s’aventurer dans le dédale des ruelles. Heureusement, des agents sont là pour aider à réguler la circulation. Quand on pense qu’on avait prévu de fermer totalement l’accès à cette zone et non de façon partielle comme c’est le cas aujourd’hui, on imagine aisément le calvaire auquel on a échappé. Heureusement que les résultats du test consistant à bloquer totalement, l’accès au site de construction du futur échangeur ont été pris en compte. En effet, malgré tous les efforts notables fournis, on est loin du confort habituel ou de l’inconfort auquel on avait fini par s’habituer. Les déviations imposées aux minicars, communément appelés Gbaka, obligent les usagers à quitter le véhicule loin de leur arrêt normal. Les automobilistes voient leurs frais de carburant augmenter. Ceux qui font du transport en commun leur gagne-pain s’arrachent les cheveux de ne pas pouvoir combler les pertes en revoyant les prix à la hausse. Seuls les chauffeurs de taxi arrivent quelque peu à tirer leurs épingles du nez. Soit qu’ils évitent la destination Riviéra II, soit qu’ils exigent la mise en marche du compteur, ou alors ils refusent tout arrangement à l’amiable qui ne leur permettra pas d’atteindre la recette qu’ils souhaitent. Mais tous ces déboires constituent le prix à payer pour le modernisme… le développement. Comparés à ceux qui ont perdu leur maison, leur commerce, leur terrain au nom de la construction de l’échangeur, faire quelques kilomètres de plus à pied, payer le double du prix habituel de la course en taxi compteur, sont de bien piètres sacrifices. Ce sont des sacrifices pour la bonne cause. Une fois la construction de l’échangeur terminée, il profitera à plus de 100 000 personnes. Quelques emplois provisoires ont été créés. En outre, on parle d’une flambée des prix de l’immobilier dans la zone avec la présence du nouvel échangeur et la construction effective du 3ème pont tant attendu. Espérons que ce ne soit qu’une rumeur puisque les montants des loyers sont déjà élevés à Abidjan.
yehnidjidji.blogspot.com
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