« Annoncé comme pays émergent par le Président de la République à l’horizon 2020, le développement économique et social ainsi que le repositionnement de la Côte d’Ivoire sur l’échiquier international ne se feront qu’avec une recherche scientifique performante pour créer de nouvelles richesses et un enseignement supérieur de qualité, grâce notamment à la réforme LMD et dont les produits sont utilisables par le secteur productif ». C’est par ces mots que Cissé Ibrahim Bacongo, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, qui était face à la presse nationale et internationale, le jeudi dernier, à l’Hotel Ivoire, lors de la 7éme édition de la tribune du GEPCI, a introduit son exposé-bilan. Ce, après la présentation par Amédée Assi, président du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (Gepci), de la plateforme que cette structure offre aux décideurs. Le ministre, entouré de tous ses directeurs centraux, a fait l’état des lieux avant la crise, expliqué les mesures prises dans l’urgence au lendemain de la crise post-électorale et qui ont conduit à de gigantesques travaux de réhabilitation et de reconstruction de tous les campus universitaires. Après une présentation de la situation dans laquelle se trouvait le système avant la fermeture des universités, Cissé Bacongo a indiqué en ce qui concerne les frais d’inscription, que le gouvernement a décidé de prendre en charge 70% des montants. «Il faut donc comprendre que les inscriptions pour L1, c’est 30 000 FCFA, 60 000 FCFA pour le L2 et 90 000 FCFA pour le Doctorat », a précisé le ministre. Il a donc rappelé que le système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique se trouvait, jusqu’à la crise post-électorale, dans un état de délabrement avancé. Les problèmes se résumaient ainsi : insuffisance et vétusté des infrastructures universitaires et de recherche ; surpeuplement, au-delà du tolérable, des universités ; indigence des étudiants et précarité en milieu estudiantin et universitaire ; insuffisance et obsolescence de l’équipement et du matériel scientifique didactique et de recherche ; insuffisance et vétusté des résidences universitaires ; insuffisance du personnel d’encadrement (enseignant et chercheur) ; démotivation des personnels scientifiques (enseignants et chercheurs) et mauvaises conditions de vie et de travail. Avec à la clé, une capacité d’accueil cumulée des infrastructures des universités et des grandes écoles publiques d’environ 27 000 étudiants là où la population estudiantine était un peu plus de 90 000 étudiants. D’où la prise de mesures d’urgence et de relance. «Le cadre juridique et institutionnel a subi une importante et profonde modification. Ainsi un décret a été pris par le Gouvernement, qui abroge et remplace les décrets de 1996 et 2001, relatifs à l’organisation et au fonctionnement des universités et au mode de désignation de leurs responsables», a souligné le ministre. Avant de révéler que le coût total des travaux de réhabilitation s’élève à environ 110 milliards de francs CFA.
Moussa Keïta
Moussa Keïta