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Politique Publié le vendredi 2 novembre 2012 | Le Patriote

Hamed Bakayoko à la confrérie Dozo : “Aidez-nous à chasser les brebis galeuses de vos rangs”

© Le Patriote Par Messmin
Sécurité: le ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko rencontre les dozos
Jeudi 1er novembre 2012. Abidjan. Salle de conférences du ministère des Affaires étrangères, au Plateau. Le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko rencontre les premiers responsables de la confrérie des chasseurs traditionnels (dozos) de Côte d`Ivoire
Je voudrais d’abord saluer tous ceux qui ont pris la parole. Merci pour les paroles justes. Merci d’être venus si nombreux à ce rendez-vous pour parler de votre confrérie, pour parler du pays. Avant tout propos, je veux dire que notre pays a connu une crise grave. Et pendant la guerre, les Dozos ont apporté une contribution à la libération du pays. Je veux leur dire merci. Nous n’avons pas honte de reconnaître cela et d’assumer cela. Parce que c’est la vérité. Dans tous les pays, il y a des confréries comme les Dozos, il y a des docteurs, il y a des médecins, il y a des ingénieurs, il y a des militaires, il y a des cultivateurs mais quand le village est en danger, le docteur enlève sa blouse, il met sa tenue traditionnelle, il va défendre la terre de ses ancêtres au village. C’est ce qui s’est passé. L’Etat n’a pas honte de reconnaitre cela, de l’assumer et de vous dire merci.

Aujourd’hui la guerre est finie. Le Président est en train de réorganiser le pays dans tous les domaines, de mettre de l’ordre. Ce qui veut dire : retour de chacun à sa place. On remet tout à l’endroit. Nous sommes venus trouver la confrérie des Dozos. On n’était pas né, il y avait des Dozos. Donc personne ne peut supprimer les Dozos. C’est quelque chose qui existe depuis la nuit des temps. Mais notre travail, c’est que des gens ne viennent pas transformer la réalité authentique du ‘’dozoya’’. Que des faux Dozos ne viennent pas « gâter » le nom des vrais Dozos. Que ceux qui n’ont pas fait l’initiation, qui ne connaissent rien au Dozoya, aillent se fabriquer des tenues, s’acheter un fusil et devenir des soi-disant Dozos et malmèner les populations.

Le Président de la République est à l’écoute du pays, il a rencontré beaucoup de gens, comme récemment nos parents Wê, comme certains ambassadeurs. Beaucoup de gens lui disent de faire attention, qu’il y a beaucoup de Dozos qui font des choses qui ne sont pas biens. Il y a beaucoup de Dozos qui gênent la libre circulation des personnes dans les villages, qui font le travail des policiers, qui font le travail des gendarmes et cela crée des problèmes. Et quand on interroge les chefs des Dozos, certains ne savent pas qui est responsable. Nous avons eu une réunion tout à l’heure avant de venir en salle, nous avons demandé à ce que vous puissiez vous organiser en une seule organisation, qui recense tous les Dozos de sorte que nous n’ayons qu’un seul interlocuteur par zone. Parce que notre responsabilité, c’est de vous organiser, de vous aider à vous organiser. On ne peut pas, par un coup de bâton magique, faire disparaître les Dozos. C’est impossible.

Ce sont les Dozos qui font disparaître les gens. Donc on a donné des instructions. Bientôt, il va avoir avec l’aide de l’administration une organisation. Si vous n’êtes pas organisés, c’est là que des brebis galeuses profitent pour commettre des actes qui ternissent votre réputation. Si votre nom est « gâté », c’est le nom du pays qui est « gâté », c’est le nom du Président qui est « gâté ». Et je sais que vous n’avez pas envie de cela. Donc, on est venu vous dire merci pour ce qui a été fait, mais attention… Il faut veiller à qu’il n’y ait pas de dérives, de dérapages. Le Dozo n’est pas un policier, le Dozo n’est pas un gendarme, le Dozo n’est pas un magistrat, le Dozo n’est pas un juge. Mais, un juge peut devenir Dozo, un militaire peut devenir Dozo, c’est le cas de Zacharia Koné qui était Dozo avant même de devenir militaire. Ce sont des rites traditionnels propres aux chasseurs traditionnels. Dans tous les pays, cela existe. Dans les pays développés, il y a des scouts qui ont leur vision, leur approche, leur organisation mais ils ne vont pas gêner le travail des forces républicaines de sécurité.

C’est le message fort que je voulais vous faire passer. Et je suis content que vos chefs et moi, dans le huis clos, nous nous soyons compris. Nous avons compris vos contraintes, vos problèmes. L’Etat fera droit aux problèmes qu’ils m’ont signifiés pour que nous puissions vous aider à faire votre travail de cultivateurs, d’éleveurs, en paix. De sorte qu’on ne puisse pas dire : ‘’en Côte d’Ivoire, quand on va à l’ouest, ce sont les Dozos le problème, la sécurité ce sont les Dozos, etc’’. Pourtant, depuis la nuit des temps, les Dozos ont aidé à sécuriser dans les villages, là où il n’y avait pas de force régulière, les Dozos sont les protecteurs des cultivateurs, des éleveurs. A l’origine, les grands planteurs, les grands éleveurs allaient chercher les Dozos pour venir les aider à protéger leurs plantations, à protéger leur élevage. Donc, le Dozo ne peut pas devenir celui qui ne protège plus, celui qui fait du tort. Le Dozo, c’est le protecteur. C’est la racine même de votre confrérie. Donc aujourd’hui, c’est un point de départ.

Le Président Alassane Ouattara veut traiter tous les problèmes qu’on lui pose. Il y a certains qui pensent que cela va se faire en un jour. Nous savons que cela ne se fera pas en un jour. Il faut cependant commencer à les traiter, à les prendre en charge. Aujourd’hui, il m’a donné, en réponse à la réunion qu’il a eue avec les Wê, certaines directives dont la reprise en main des Dozos, leur organisation, leur sensibilisation, de faire en sorte que les Dozos restent dans leur domaine et ne gênent pas les personnes, ne dérangent pas la quiétude des populations. Nous comptons sur vous. Nous savons que si vous êtes bien organisés, vous pouvez aider le président à réussir cette mission. Nous sommes dans un monde qui est ouvert. Aujourd’hui, on s’est vu, on s’est parlé. Si demain, cela ne change pas, tout le monde saura que ça n’a pas changé, que vous êtes venus parler en l’air, que moi, je suis venu parler en l’air. Il faut que ça change. Il faut que la situation s’améliore.

Il faut que dans deux mois, dans trois mois, les gens disent «depuis que le ministre a rencontré les Dozos, depuis que les chefs Dozos ont parlé à leurs éléments, avec l’organisation que nous allons mettre en place, avec la tournée de sensibilisation, etc., que vraiment les Dozos sont rentrés dans leur rôle traditionnel». Qu’un mauvais Dozo, un faux Dozo qui veut utiliser le nom des Dozos pour faire des bêtises, que la loi s’applique à lui, qu’on le mette de côté. Aidez-nous à enlever tous les mauvais grains. Je connais la valeur des Dozos, je connais les grands rites des dozos. Quand tu es Dozo, tu es quelqu’un de bien, tu es quelqu’un de profond, tu es quelqu’un qui a de la connaissance. Il y a des petits bandits, ils n’ont rien à faire, ils portent vos tenues, ils disent qu’ils sont Dozos.

Vous ne pouvez pas laisser ceux-là prospérer dans vos rangs. Il y a des gens qui n’ont jamais fait d’initiation et se disent Dozos. Comme l’a dit le Président, vous pouvez trouver des gens d’une ethnie qui n’ont pas cela dans leur tradition, se dire Dozos. Sans qu’ils aient un maître. Or chaque Dozo a un maître. Chaque Dozo est suivi. C’est ce que nous souhaitons maintenant. Donc je vous demande d’être unis. Si vous, les Dozos, vous n’êtes pas unis, ce n’est pas bon. On va aider à une bonne organisation. S’il y a un problème, qu’on indexe des Dozos, on saura à qui s’adresser. Il sera responsable. C’est l’Etat qui applique la loi et il l’applique à tout le monde. Personne n’est au dessus de la loi. Donc ceux qui ne vont pas dans le sens de la loi, demain, ils auront des problèmes.

Qu’on ne vienne pas me dire après qu’on a arrêté un Dozo. Un Dozo qui se comporte mal, peut aller en prison. Je suis venu vous lancer un appel, vous demander de vous unir, de vous organiser. Bientôt, nous allons aider vos responsables à aller dans le pays, à faire une sensibilisation, à aller recenser tout le monde, voir qui est Dozo, qui n’est pas Dozo. Aidez nous à vous aider à mieux vivre. L’Etat ne doit laisser personne sur la route du développement. Tout le monde doit intégrer le développement. Et je sais qu’avec votre soutien, vos bénédictions, le Président Alassane Ouattara va réussir. Je vous remercie.

Propos recueillis par KIGBAFORY Inza
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