x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le lundi 5 novembre 2012 | L’Inter

Editorial : La thérapie de la parole…

Le vendredi dernier, ONUCI FM, la radio onusienne en Côte d’Ivoire, nous a fait l’honneur en notre double qualité de Directeur de Publication de votre quotidien de choix ‘’L’inter’’ et de président de la Conférence nationale des Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire (CNDPCI), de faire une rétrospective de l’actualité nationale et internationale de la semaine écoulée. Le dernier rapport d’Amnesty International sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire, le séminaire gouvernemental sur le PTG, le transfèrement des prisonniers ‘’pro-Gbagbo’’ vers de nouvelles prisons à 500 km d’Abidjan, le problème des Dozos et autres étaient les différents points de l’actualité à croquer. Il faut le préciser, ce n’était pas notre première intervention sur les ondes de la radio onusienne dans le cadre de cette émission. Mais, le flot d’appels téléphoniques et autres sms, pendant et après la diffusion de cette émission samedi et dimanche sur notre téléphone portable, nous a fait comprendre le sens profond de la ‘’thérapie de la parole’’. Une dame, qui s’est présentée à nous comme étant une pro-Gbagbo très active, nous a dit ceci : «M. Ahoussou, merci. C’est comme si vous avez plongé vos 2 mains dans mon c?ur pour y retirer tout ce que j’avais caché là-bas comme amertume et ressentiments et vous les avez dits sur les antennes. Je vous ai écouté dire ce que j’avais toujours eu envie de dire, et je suis soulagée maintenant ». Un autre interlocuteur, qui nous appelait de Yamoussoukro, nous a signifié ne pas avoir une chapelle politique précise à défendre, mais a dit cela : «Je ne me sentais pas bien. Mais quand je vous ai écouté, c’est comme si vous m’avez déchargé d’un fardeau ». C’est certes réconfortant ces dizaines et dizaines de coups de fil et de sms reçus, mais il importe de remercier le média onusien, ONUCI FM ‘’la radio de la paix’’, pour nous avoir offert cette tribune. C’est à elle que revient le mérite. Au fond et à la vérité, les gens ont envie de parler. Ils ont besoin de parler et ils veulent parler. C’est tout. Les Ivoiriens sont loin de la violence militaire, guerrière et journalière qui nous montre sa face hideuse tous les jours à travers les attaques contre les positions des FRCI et des villes de ce pays. Ils veulent seulement dire ce qui ne va pas, ce qui est comme leurs souhaits ou intentions pour les chemins à faire ou à parcourir. Les Ivoiriens ne veulent que se prononcer sur l’état et la situation de leur pays. Les multiples coups de fil que nous avons reçus, nous a édifié en cela. Au fond, qu’avons-nous dit de si extraordinaire qui nous a valu cette avalanche de compliments ? Si ce n’est que dénoncer ce qui est et dire ce qui ne va pas. Par exemple, que le récent rapport d’Amnesty International sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire ne dit rien de nouveau qu’un observateur averti de la scène sociopolitique nationale ne le sait déjà. Mais, qu’il importe aussi au moment où on dénonce les effets pervers des tortures et autres arrestations et emprisonnements extrajudiciaires, qu’on prenne en compte les causes de ces emprisonnements. Qui arrête-on arbitrairement et traite-t-on extrajudiciairement ? Et pourquoi arrête-on seulement ceux-là et pas d’autres? Concernant, le séminaire gouvernemental, nous avons demandé au gouvernement et au Premier ministre de sortir des courbes statistiques et autres histogrammes pour ‘’donner’’ à manger aux populations. A propos des Dozos, les deux questions restent pendantes : Un, d’où viennent-ils et qui est allé les chercher ? Deux, leur a-t-on donné ce qu’on leur a promis ? Il n’y a aucune vérité nouvelle que nous avons dites sur les antennes d’ONUCI FM samedi et dimanche. Mais, les multiples réactions nous ont fait comprendre que nous avons sans doute dit ce que les populations avaient réellement sur le c?ur. Et cela traduit à n’en point douter l’envie des populations de parler. Gouvernants, faites parler le peuple. Trouvez-lui des espaces de parole ou de prises de parole, car une parole enfermée, embastillée et empêchée, finit toujours par sortir avec violence et se termine dans la violence. Merci à ONUCI FM pour avoir permis cette thérapie salutaire de la parole.

Editorial signé JMK AHOUSSOU
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ