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Société Publié le mardi 6 novembre 2012 | Nord-Sud

Véhicules dégradés, mauvaise conduite... / Circulation routière : l’anarchie s’installe !

© Nord-Sud Par Didier A.
Accident de la circulation: une voiture fait un tonneau sur la corniche.
vendredi 30 mars 2012.Abidjan.Cocody.Un véhicule s`est renversé ce matin sur l`axe Cocody-Plateau créant ainsi un léger ralentissement sur cette voie.
En 2012, le nombre d’accidents a augmenté de façon vertigineuse. En cause, la mauvaise conduite et les véhicules dégradés qui bondent les routes.


Elle a juste levé la main en direction d’un taxi-compteur déjà occupé. Et la gaffe : la voyant, un autre taxi qui vient sur le boulevard Latrille, grille les feux tricolores pour tenter de l’embarquer avant un concurrent. Malheur pour lui, une autre voiture personnelle qui a la priorité arrive à sa gauche. L’accident n’est pas grave, car ils s’effleurent juste. Mais, constat oblige, les deux chauffeurs garent pour s’expliquer. Pendant ce temps, un autre taxi arrive et prend la cliente. Nous sommes au dernier carrefour avant l’hypermarché Sococé (en venant des II-Plateaux). De cette scène anodine, on peut tirer plusieurs moralités. Mais la principale reste celle-ci : qui grille les feux tricolores provoque un accident. Depuis la fin de la crise poste-électorale, c’est malheureusement à ce type de situation que sont confrontés l’Office de sécurité routière (Oser) et l’Unité de régulation de la circulation (Urc). En mai dernier, Aka Echui Désiré, directeur général de l’Oser s’offusquait du nombre d’accidents provoqués par la maladresse des conducteurs. «Nous avons eu en moyenne 6.000 accidents pour 600 tués depuis le début de l’année. En 2000, ce taux était de 6 tués pour 100 accidents». M. Aka attribue cette recrudescence à l’imprudence des conducteurs. Selon lui, 94% des cas d’accidents incombent aux chauffeurs. Mauvaise conduite, non-respect du code de la route, mauvais entretien des véhicules... «Notre souhait est de parvenir à une proportion de 600 accidents pour 400.000 véhicules», indiquait-il au cours d’une récente inter­view.  Déjà, à mi-chemin de l’année 2012, les chiffres donnaient froid dans le dos. Mais c’était avant cet atroce accident de juillet dernier à Treichville entre un taxi-compteur et un véhicule personnel qui a fait 8 morts. La vitesse est passée par là. C’était également avant l’accident du 31 octobre dernier à la Riviera 3 impliquant des éléments des Forces républicaines de Côte d’ Ivoire (Frci) qui a fait 7 morts. Ici, c’est l’imprudence des conducteurs qui est à l’index. Oublions les dizaines d’autres «petits» accidents avec leurs lots de blessés qui ont émaillé cette fin d’année. Ce triste tableau fait dire que la fin de cette année s’annonce aussi effroyable en termes d’accidents que son début. «L’imprudence des chauffeurs est à la base de ces accidents. Que ce soit la vitesse, le non-respect des feux tricolores et des panneaux de signalisation, ou le mauvais entretien des véhicules», indique Ousmane Maïga, responsable du service des interventions de l’Oser. Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Ceux qui ont repassé dans leur tête le film de l’accident du bus 19 de la Société des transports abidjanais (Sotra) le 5 août 2001 savent que derrière le dra­me, se cache une queue de poisson sur le pont Félix Houphouet-Boigny. Un wôrô-wôrô (chauffeur de véhicule en commun) a coupé devant l’autobus ce matin noir, l’obligeant à donner plusieurs coups de volant pour finalement se retrouver dans la lagune. On sait aussi que cette horrible collision en mars dernier entre deux cars sur l’axe Djébonoua-Bouaké est imputable à un mauvais entretien. Le pneu de l’un des véhicules a explosé et provoqué la mort de 40 personnes. Conscient de la gravité de la situation, l’Oser a sonné la charge : «Il faut renforcer la formation dans les auto-écoles, les responsables chargés de délivrer les permis de conduire doivent être plus rigoureux», propose son premier responsable. La structure qui s’occupe de la gestion des panneaux de signalisation pense intégrer dans ses missions les feux tricolores. Aka Echui compte notamment sur l’augmentation des amendes et la sensibilisation pour faire rentrer les brebis galeuses dans les rangs. Avant l’application de ces mesures, les accusés refusent de porter seuls le chapeau. «Nous avons installé une cellule pour sensibiliser nos chauffeurs à la bonne conduite. Il y a de moins en moins d’accidents à Cocody», rétorque Soumahoro Raymond, président du Collectif des chauffeurs de Cocody. Même son de cloche à Abobo où on accuse plutôt le mauvais état des routes. Mais c’est une excuse qui ne tient plus avec la réfection des voies. En attendant de situer les responsabilités, la police veut pren­dre le taureau par les cornes.

Raphaël Tanoh
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