x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 6 novembre 2012 | Le Patriote

Communiqué d’Amnesty international sur les droits de l’Homme en Côte d’Ivoire : Comment Amnesty s’est discrédité

© Le Patriote
6 militaires ivoiriens, un assaillant tués dans l`attaque du camp à Abidjan
Six militaires ivoiriens et un assaillant ont été tués dans l`attaque lancée tôt lundi matin par des inconnus armés contre un camp militaire d`Abidjan, a déclaré le ministre de la Défense Paul Koffi Koffi.
“Nous avons reçu Amnesty International ici dans nos bureaux. Nous leur avons dit qu’avant leur départ, nous souhaiterions avoir leur rapport pour faire des observations. Nous n’avons pas encore reçu jusqu’à ce jour ce rapport, c’est sur Internet que nous avons tiré le communiqué ». C’est par ces quelques mots que le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, a dénoncé le manque de sincérité et d’objectivité des responsables d’Amnesty International, venus enquêter en Côte d’Ivoire, au mois d’août dernier. Interrogé sur la question, voici la réponse qu’a donné M. Gaëtan Mootoo aux journalistes de Télésud le vendredi dernier : « Nous, dans notre travail, il ne s’agit pas de faire qu’un état des lieux, mais il est également important pour nous de faire des recommandations et c’était l’objet des rencontres que nous avions eues avec les autorités ivoiriennes ». Mootoo qui reconnait avoir rencontré les officiels ivoiriens, notamment les ministres de la Défense, de l’Intérieur et brièvement le Premier ministre, ne dit pas pourquoi il n’est plus revenu voir ces autorités pour leur faire ces ‘’recommandations’’, après ‘’l’état des lieux’’ sur le terrain. Que signifie donc ce faux bond pour une organisation qui reconnait avoir bénéficié d’une ‘’coopération parfaite’’ avec les autorités, c’est-à-dire d’une prédisposition de ces derniers à faire preuve de transparence ? Quand on vous ouvre toutes les portes pour mener une enquête de cette sensibilité, si vous n’avez pas des intentions malveillantes derrière la tête, comment expliquer ce manque criant d’honnêteté intellectuelle ? Comment expliquer que vous ne soyez pas pressés de montrer les preuves accablantes de vos investigations à ceux qui, visiblement et naïvement, croyaient peut-être que vous ne verriez rien qui les confondraient ?
Or au lieu de cette démarche honnête et responsable, nos enquêteurs choisissent après leur prospection de filer à l’anglaise comme de petits maraudeurs, sans crier gare, pour pondre par la suite ce qui n’est pas loin d’un véritable pamphlet contre le régime. Un document outrancier, aveuglement à charge, truffé de commentaires désobligeants et d’accusations biscornues.
A la vérité, Amnesty International a été contrarié par la moisson pour le moins chétive, en termes de preuves palpables, matérielles, physiques, visibles, de son séjour en terre ivoirienne. Là où il croyait pouvoir trouver des indices clairs, des attestations matérielles de violations des droit humains en Côte d’Ivoire, les enquêteurs d’Amnesty n’ont rien vu, n’ont rien touché. Même quand on leur ouvre toutes les portes qu’ils souhaitent, ils font l’amer constat du déséquilibre criant entre l’holocauste qu’on leur avait décrit et la réalité du terrain. Mootoo et ses hommes n’ont rien vu ! Et que fait quelqu’un qui bien qu’ayant écarquillé les yeux dans tous les sens ne voit rien ? Eh bien, il met ses oreilles à rude épreuve. Il cherche des personnes qui peuvent lui dire par des mots et des paroles ce qu’il n’a pas vu de ses yeux.
Le rapport fait par Amnesty sur la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire est en effet exclusivement basé sur des témoignages. Des témoignages à charge dont on devine aisément leur coloration, notamment politique voire politicien. Des témoignages de militants de l’opposition qui ont évidemment une terrible dent contre Alassane Ouattara et son régime. Surtout dans le contexte qui est celui d’aujourd’hui où, par la faute de l’actuel chef de l’Etat et son gouvernement, Laurent Gbagbo a chuté du pouvoir et se retrouve entre les murs de la prison de La Haye. Dans un contexte où un pays laissé en ruine par le précédant régime est aujourd’hui sur le point de retrouver son lustre d’antan avec l’embellie économique et sociale qui frappe si bruyamment à sa porte.
Ce qui trahit d’avantage le parti-pris cette organisation, c’est aussi cette mauvaise propension – peu honnête – à appréhender les choses sans tenir compte de leur contexte. Jamais en effet dans son rapport Mootoo n’a, ne serait-ce qu’évoqué comment ces personnes dont il prétend défendre la cause aujourd’hui, se sont retrouvés en prison. Il fait semblant d’ignorer que c’est, pour la majeure partie d’entre eux, des individus qui ont été appréhendé sur le terrain des attaques meurtrières qu’ils ont perpétré contre des soldats de la République, parmi lesquels ils en ont tué des dizaines, gratuitement et lâchement. Une incongruité en appelant une autre, on voit bien que le rapport présente également l’équipe gouvernementale actuelle comme issue d’un coup de force qui a ‘’chassé Gbagbo du pouvoir’’, là où la planète entière sait que l’ex-dictateur a été proprement battu aux élections et qu’il a refusé de reconnaître sa défaite, entrainant le pays dans la guerre qui a fait 3000 morts. Enfin, Amnesty International présente les Dozos comme une milice financée par l’Etat de Côte d’Ivoire. Lorsqu’on nourrit de tels à priori et qu’on ne prend pas le soin de rencontrer les autorités pour écouter leur version et dissiper certaines incompréhensions, on ne peut qu’aboutir à un rapport aussi boiteux. Et ce n’est pas ce à quoi Amnesty International à habitué les Ivoiriens jusqu’ici.
Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ