« Je dois dire qu’on a bénéficié d’une parfaite coopération avec les autorités ivoiriennes », l’homme qui s’exprime ainsi n’est autre que Gaëtan Mootoo, l’enquêteur d’Amnesty qui a produit récemment un communiqué à charge contre les nouvelles autorités ivoiriennes. Un rapport qui fait cas de l’existence de camps de tortures en Côte d’Ivoire. Et qui en réalité est en déphasage avec la réalité du terrain. En effet, pour faciliter le travail de son équipe, toutes les portes ont été ouvertes à l’enquêteur, durant son séjour d’un mois 1 jour en terre ivoirienne. Il le dit lui-même dans une interview accordée à TELESUD. En effet, en plus des audiences avec le Premier ministre, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, le ministre de la Défense, l’homme reconnait avoir eu accès à tous les sites où seraient détenues les personnes torturées. Ainsi s’est-il rendu à sa demande et avec l’accord des autorités ivoiriennes à la Brigade Anti-émeute de Yopougon et au Génie militaire d’Adjamé, qui sont pourtant des camps militaires et qui, normalement, pour des questions de sécurités et stratégie, devraient être fermées aux personnes étrangères comme Gaëtan Mootoo. Mais, le gouvernement pour une question de clarté et pour ne pas biaiser les résultats de l’enquête a ouvert l’accès des sites. «C’est le chef de cabinet qui est rentré en contact avec l’Etat-major pour que celui-ci autorise l’accès aux sites », a indiqué Paul Koffi Koffi, ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense, samedi dernier lors d’une conférence de presse qu’il a animé à ses bureaux. Tout ceci, dans un souci de clarté, comme pour dire, que le gouvernement n’a rien à se reprocher, n’a rien à cacher. Si les autorités ivoiriennes avaient quelque chose à cacher, elles n’ouvriraient pas leurs portes à quelqu’un qui vient fouiner dans un secteur aussi sensible que le respect des droits de l’Homme. Pourtant, elles ont fait tout, pour que l’enquêteur d’Amnesty international fasse tranquillement son travail en allant où il souhaitait aller et rencontrer qui il voulait. Comme l’a indiqué Paul Koffi Koffi, personne n’a fait obstacle aux démarches de Gaëtan Mootoo. Malheureusement pour elles, l’enquêteur avait d’autres préoccupations. La suite, on la connait : un rapport biaisé. Plus grave, les autorités ivoiriennes n’ont pu apporter leurs observations sur le document, comme elles en avaient exprimé le besoin. « Nous leur avons dit qu’avant leur départ, nous souhaiterions avoir leur rapport, pour faire nos observations. Nous n’avons pas encore reçu jusqu’à ce jour ce rapport », a regretté Paul Koffi Koffi, au cours de la conférence de presse citée plus haut. Le gouvernement a fait preuve de bonne foi, tout le contraire de l’équipe de Gaëtan Mootoo qui porte ainsi, un discrédit sur son rapport.
TL
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