Pour une première expérimentation, la suppléance semble être un échec. Le mécontentement de certains suppléants laisse croire que le remède crée un autre mal. En effet, le mauvais état des relations entre les titulaires et leurs suppléants menace de ternir l’image de l’institution. Dire que le Parlement a redoré son blason. A quoi servent les députés suppléants ? Faut-il maintenir la suppléance ou la supprimer ? Certes la seconde option est radicale. Mais elle permettrait d’éviter les tensions. En n’attribuant aucune indemnité aux suppléants, l’Etat n’a pas voulu prendre le risque d’augmenter ses charges. Il ne faut pas se le cacher, si ces derniers grognent aujourd’hui, c’est parce qu’ils s’attendent à recevoir un salaire. Pourtant, dès le départ, le législateur a pris soin de clarifier leur statut : le suppléant ne siège que lorsque le titulaire exerce une fonction qui ne lui permet pas de prendre part aux débats à l’hémicycle. Son ‘’adjoint’’ bénéficie alors de tous les privilèges liés au poste. En dehors de ce cas, le suppléant n’a aucun avantage - même pécuniaire- relatif à la fonction. Le secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Djédjé Mady, avait prévenu : «Le suppléant c’est celui qui prie pour que le titulaire aie de la promotion.» La loi dit même que la succession n’est pas automatique si le titulaire mourait.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza