Les locaux de Nord-Sud Quotidien ont, une fois de plus, été la cible d’une attaque à main armée. Et ce n’était pas des bandits ordinaires.
Le siège de votre quotidien a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi par des individus lourdement armés. Ce sont les services névralgiques notamment ceux traitant des questions militaires qui ont été prioritairement visités. Malgré les portes blindées, ils ont pénétré à l’intérieur de l’édifice, fait sauter tous les verrous. L’unité centrale où est compilée une somme d’informations stratégiques a été emportée. Les mauvais garçons ne se sont pas contentés de cette banque d’info. Ils ont fait main basse sur d’importantes sommes d’argent ainsi que sur une partie du matériel informatique. Le vigile de garde a eu la vie sauve grâce à son courage. Sérieusement blessé, il a été conduit à l’hôpital. Mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Selon le principal témoin, tout a commencé aux environs de 3 heures. Le vigile a été tiré de son petit assoupissement par des bruits sourds semblables à une porte qu’on défonce. Pris de curiosité, il descend au rez-de-chaussée. Le voilà nez à nez avec un individu en civil qui vient juste de défoncer la porte blindée du vestibule grâce à un matériel sophistiqué. Bien que sans arme, il tente d’intimider l’intrus. A son grand désarroi, ce dernier sort un pistolet automatique derrière la ceinture. « Je me suis enfui vers la rédaction (au premier étage) », explique-t-il. Le criminel le pourchasse en le sommant de s’arrêter. Cherchant une échappatoire, le brave vigile se voit contraint de sauter par l’une des fenêtres de la salle de rédaction (environ 6 mètres). Très déterminé, le visiteur nocturne saute après lui. Les deux hommes se retrouvent hors de la cour. Mais ils sont désormais à égalité car le voleur a perdu son arme dans la chute. Les deux hommes s’empoignent. La lutte tourne à l’avantage du vigile qui jouit d’un gabarit imposant. Il réussit à s’échapper malgré sa jambe et son torse blessés, et court chercher de l’aide. En ce moment, il ignore qu’il vient de réussir une prouesse. Car, derrière lui, quatre autres tueurs qui étaient déjà dans la cour s’apprêtaient à venir porter secours à leur malheureux complice. Le vigile ne les a pas remarqués parce que ces derniers ont escaladé la clôture après avoir laissé leur pick-up blanc et un véhicule de type particulier à une vingtaine de mètres de la rédaction (des vigiles témoins de la scène le rapporteront plus tard). Armés pour la plupart de kalachnikov et chaussés de rangers, ils vont fracasser les bureaux annexes : le magasin des archives et le bureau du journaliste, spécialiste des questions militaires. Outre la mémoire de son ordinateur, les bandits emportent aussi des documents confidentiels. Ayant réussi à ouvrir la porte blindée, ils vont s’introduire dans la rédaction centrale où se trouvent plusieurs ordinateurs. Curieusement, les visiteurs ne touchent à rien. Mais au niveau du rez-de-chaussée, il éventre le coffre-fort, asséchant la caisse. Pendant ce temps, le vigile est allé chercher de l’aide à quelques centaines de mètres. Il y trouve une brigade de sécurité de la gendarmerie. Les forces de l’ordre reviennent avec lui sur les lieux vers 4 heures. Mais les truands ne sont plus là. Aux environs de 7 heures, le 22ème arrondissement et la police criminelle viennent pour le constat d’usage. Une enquête est ouverte, dit-on. Selon le directeur de publication de Nord-Sud Quotidien, Choilio Diomandé, cette attaque ciblée sème l’émoi. Selon toute vraisemblance, les visiteurs étaient en mission commandée. Par qui ? Nul ne le sait. Néanmoins, rappelons que c’est la cinquième attaque que le journal subit depuis sa création. Un record dans le monde de la presse ivoirienne qui soulève cette autre interrogation tout aussi lancinante : pourquoi toujours Nord-Sud Quotidien ?
Raphaël Tanoh
Le siège de votre quotidien a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi par des individus lourdement armés. Ce sont les services névralgiques notamment ceux traitant des questions militaires qui ont été prioritairement visités. Malgré les portes blindées, ils ont pénétré à l’intérieur de l’édifice, fait sauter tous les verrous. L’unité centrale où est compilée une somme d’informations stratégiques a été emportée. Les mauvais garçons ne se sont pas contentés de cette banque d’info. Ils ont fait main basse sur d’importantes sommes d’argent ainsi que sur une partie du matériel informatique. Le vigile de garde a eu la vie sauve grâce à son courage. Sérieusement blessé, il a été conduit à l’hôpital. Mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Selon le principal témoin, tout a commencé aux environs de 3 heures. Le vigile a été tiré de son petit assoupissement par des bruits sourds semblables à une porte qu’on défonce. Pris de curiosité, il descend au rez-de-chaussée. Le voilà nez à nez avec un individu en civil qui vient juste de défoncer la porte blindée du vestibule grâce à un matériel sophistiqué. Bien que sans arme, il tente d’intimider l’intrus. A son grand désarroi, ce dernier sort un pistolet automatique derrière la ceinture. « Je me suis enfui vers la rédaction (au premier étage) », explique-t-il. Le criminel le pourchasse en le sommant de s’arrêter. Cherchant une échappatoire, le brave vigile se voit contraint de sauter par l’une des fenêtres de la salle de rédaction (environ 6 mètres). Très déterminé, le visiteur nocturne saute après lui. Les deux hommes se retrouvent hors de la cour. Mais ils sont désormais à égalité car le voleur a perdu son arme dans la chute. Les deux hommes s’empoignent. La lutte tourne à l’avantage du vigile qui jouit d’un gabarit imposant. Il réussit à s’échapper malgré sa jambe et son torse blessés, et court chercher de l’aide. En ce moment, il ignore qu’il vient de réussir une prouesse. Car, derrière lui, quatre autres tueurs qui étaient déjà dans la cour s’apprêtaient à venir porter secours à leur malheureux complice. Le vigile ne les a pas remarqués parce que ces derniers ont escaladé la clôture après avoir laissé leur pick-up blanc et un véhicule de type particulier à une vingtaine de mètres de la rédaction (des vigiles témoins de la scène le rapporteront plus tard). Armés pour la plupart de kalachnikov et chaussés de rangers, ils vont fracasser les bureaux annexes : le magasin des archives et le bureau du journaliste, spécialiste des questions militaires. Outre la mémoire de son ordinateur, les bandits emportent aussi des documents confidentiels. Ayant réussi à ouvrir la porte blindée, ils vont s’introduire dans la rédaction centrale où se trouvent plusieurs ordinateurs. Curieusement, les visiteurs ne touchent à rien. Mais au niveau du rez-de-chaussée, il éventre le coffre-fort, asséchant la caisse. Pendant ce temps, le vigile est allé chercher de l’aide à quelques centaines de mètres. Il y trouve une brigade de sécurité de la gendarmerie. Les forces de l’ordre reviennent avec lui sur les lieux vers 4 heures. Mais les truands ne sont plus là. Aux environs de 7 heures, le 22ème arrondissement et la police criminelle viennent pour le constat d’usage. Une enquête est ouverte, dit-on. Selon le directeur de publication de Nord-Sud Quotidien, Choilio Diomandé, cette attaque ciblée sème l’émoi. Selon toute vraisemblance, les visiteurs étaient en mission commandée. Par qui ? Nul ne le sait. Néanmoins, rappelons que c’est la cinquième attaque que le journal subit depuis sa création. Un record dans le monde de la presse ivoirienne qui soulève cette autre interrogation tout aussi lancinante : pourquoi toujours Nord-Sud Quotidien ?
Raphaël Tanoh