Une semaine, jour pour jour, après la dissolution du gouvernement, le président de la République, Alassane Ouattara, a porté son choix sur Daniel Kablan Duncan pour occuper la primature en remplacement de Jeannot Ahoussou-Kouadio. Après des tractations serrées.
Les tractations étaient serrées, très serrées même, mais au finish, Alassane Ouattara a choisi… Daniel Kablan Duncan. Mettant fin à sept jours d’absence de gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères de l’ancienne équipe revient ainsi à la primature 13 ans après l’avoir occupée de 94 à décembre 99. Annoncé pour 16 heures, c’est plutôt à 17h 5 minutes que le secrétaire général de la présidence de la République, Amadou Gon Coulibaly, se présente au pupitre pour faire la lecture du ‘’décret Duncan’’. Les audiences du chef de l’Etat aux présidents de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny et de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, y sont-elles pour quelque chose ? Probablement ! Au moment de le laisser partir, le chef de l’exécutif chuchote quelque chose à l’oreille de son dauphin constitutionnel qui ne peut étouffer un éclat de rire. «Je ne suis pas votre homme», lâche M. Soro aux nombreux journalistes qui ont pris d’assaut le palais présidentiel, avant de se retirer. Lorsque «le lion» arrive, il lit juste quelques lignes qui scellent officiellement le sort de Jeannot Ahoussou-Kouadio. Car, il n’y avait plus de suspense. Deux heures plus tôt, le Premier ministre sorti a eu une rencontre d’au revoir avec le cabinet de la primature. Echange qui a pris une allure d’adieu, révèle des participants à la cérémonie. «Les séparations sont toujours difficiles. Des collaboratrices du Premier ministre ont pleuré», confie un fonctionnaire de l’institution. L’avocat s’est ensuite rendu à son bureau où il a été rejoint par un groupe de femmes venues lui apporter un cadeau. Le présent était emballé. C’était probablement une lampe. Car peu après le majordome est sorti du hall avec une lampe de couleur rouge qu’il a déposée dans la voiture. D’autres collaborateurs qui viennent d’arriver sont maintenus à la porte. Le député de Didiévi est en train de descendre. Le général Nicolas Kouassi leur demande de se mettre en haie. Ils diront au revoir à leur patron à sa sortie. Jeannot Ahoussou arrive. Contient difficilement sa peine. Force le sourire. Devant ces visages tristes, il lance : «Mais je serai là demain (aujourd’hui, ndlr) pour la passation !» Quand ce sera fait aujourd’hui, sa photo sera poussée sur le côté. Et celle de Kablan Duncan mise au milieu du tableau juste à l’entrée du hall du bureau. La page sera alors tournée pour l’ancienne équipe. Une autre prendra le relais. Pour d’autres défis.
Bamba K. Inza
Les tractations étaient serrées, très serrées même, mais au finish, Alassane Ouattara a choisi… Daniel Kablan Duncan. Mettant fin à sept jours d’absence de gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères de l’ancienne équipe revient ainsi à la primature 13 ans après l’avoir occupée de 94 à décembre 99. Annoncé pour 16 heures, c’est plutôt à 17h 5 minutes que le secrétaire général de la présidence de la République, Amadou Gon Coulibaly, se présente au pupitre pour faire la lecture du ‘’décret Duncan’’. Les audiences du chef de l’Etat aux présidents de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny et de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, y sont-elles pour quelque chose ? Probablement ! Au moment de le laisser partir, le chef de l’exécutif chuchote quelque chose à l’oreille de son dauphin constitutionnel qui ne peut étouffer un éclat de rire. «Je ne suis pas votre homme», lâche M. Soro aux nombreux journalistes qui ont pris d’assaut le palais présidentiel, avant de se retirer. Lorsque «le lion» arrive, il lit juste quelques lignes qui scellent officiellement le sort de Jeannot Ahoussou-Kouadio. Car, il n’y avait plus de suspense. Deux heures plus tôt, le Premier ministre sorti a eu une rencontre d’au revoir avec le cabinet de la primature. Echange qui a pris une allure d’adieu, révèle des participants à la cérémonie. «Les séparations sont toujours difficiles. Des collaboratrices du Premier ministre ont pleuré», confie un fonctionnaire de l’institution. L’avocat s’est ensuite rendu à son bureau où il a été rejoint par un groupe de femmes venues lui apporter un cadeau. Le présent était emballé. C’était probablement une lampe. Car peu après le majordome est sorti du hall avec une lampe de couleur rouge qu’il a déposée dans la voiture. D’autres collaborateurs qui viennent d’arriver sont maintenus à la porte. Le député de Didiévi est en train de descendre. Le général Nicolas Kouassi leur demande de se mettre en haie. Ils diront au revoir à leur patron à sa sortie. Jeannot Ahoussou arrive. Contient difficilement sa peine. Force le sourire. Devant ces visages tristes, il lance : «Mais je serai là demain (aujourd’hui, ndlr) pour la passation !» Quand ce sera fait aujourd’hui, sa photo sera poussée sur le côté. Et celle de Kablan Duncan mise au milieu du tableau juste à l’entrée du hall du bureau. La page sera alors tournée pour l’ancienne équipe. Une autre prendra le relais. Pour d’autres défis.
Bamba K. Inza