A y voir de près, c'est maintenant qu'Alassane Ouattara choisit et nomme enfin un Premier ministre à la fois de cœur et de raison. En s'engageant à accorder la Primature au PDCI-RDA lors des échanges pour obtenir le soutien du vieux parti entre les deux tours de la présidentielle de 2010, le candidat RHDP avait en tête Daniel Kablan Duncan. Puis vint la crise postélectorale, qui a mélangé ses plans et lui a imposé un gouvernement de crise au Golf Hôtel avec à sa tête Guillaume Soro. Laurent Gbagbo parti, le Chef de l'Etat sera contraint de continuer avec Guillaume Soro pour gérer et évacuer les aspects militaires de la crise. Entre temps, le Président de la République avait introduit Duncan dans le système gouvernemental au poste de ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, en éjectant de façon surprenante et inattendue, Gervais Kacou. Certains avaient déjà prévu Duncan à la Primature, quand suite à la grogne des cadres du Pdci, le Chef de l'Etat acceptera la démission de Guillaume Soro (élu député et en partance pour l'Assemblée nationale) au profit de Jeannot Ahoussou-Kouadio, au nom d'une certaine géopolitique et suite à un soutien fort de Bédié et du parti au profit du désormais ex-Premier ministre.
Paradoxe
Le paradoxe avec Ahoussou est que, c'est lorsqu’il est devenu Premier ministre, que beaucoup de gens ont subitement trouvé et découvert qu'il était incompétent. Le soupçon d'incompétence qui n'a pas eu raison de lui tout au long de sa carrière professionnelle d'avocat, depuis sa première entrée au gouvernement sous Gbagbo, lors de la campagne avec Bédié et pour Ouattara, depuis le ministère de la Justice, a alors fait jour. Ainsi l'ex-Premier ministre Jeannot Ahoussou- Kouadio est apparu comme un chef de gouvernement politique et de transition, sans véritable pouvoir ni autorité, réussissant aujourd'hui l'exploit d'être le Premier ministre (en dehors de l'intermède officiellement et légalement inexistant d'Aké N’Ggbo) ayant le moins duré à son poste. Le record était détenu par Charles Konan Banny.
La solution Duncan, vraie Adosolution
Avec Duncan, on nous vend et promet la compétence, l'intégrité, la sobriété et la rigueur. Des valeurs que n'aurait pas incarnées Ahoussou Kouadio, soupçonné d'avoir fait plus de la politique que de la gestion et de ne pas avoir de vision économique (il s'en défendait en disant sans complexe qu'il est juriste et qu'il n'avait rien à apprendre du Président Ouattara sur les questions économiques, mais plutôt tout à apprendre de lui). Tant de mots durs et méchants ont été dits dans son dos. Tant de regrets ont été exprimés autour du Président de la République après sa nomination, malgré sa loyauté affirmée pour le chef de l'Etat et son engagement en faveur du RHDP, qui lui ont valu des adversités des "autonomistes" du PDCI. En réalité, le Chef de l'Etat n'a jamais "senti" Ahoussou Jeannot et la complicité a été difficile à installer entre les deux hommes, malgré les apparences. Les langues se délieront peu à peu. Ahoussou Jeannot qui a parlé de sacrifice, faisant allusion au fils d'Abla Pokou, aura été livré en victime expiatoire des retards, des attentes non encore satisfaites des Ivoiriens, des attaques contre les FRCI et bien d'autres désagréments, sans oublier sa conception de la réconciliation, notamment son discours à l'apaisement et au dialogue après des attaques contre les FRCI. Un discours qui lui avait valu sermon et rappel à l'ordre du Chef de l'Etat.
Duncan jusqu'à 2015...
A coup sûr, le scénario idéal est réalisé par le Chef de l'Etat qui sort enfin des contraintes que Laurent Gbagbo et la crise postélectorale lui avaient imposées, et qui se libère un peu de la géopolitique brute. Par ailleurs, Daniel Kablan Duncan incarnera peut-être une certaine forme de stabilité à la tête d'un gouvernement qui peut être en place, jusqu'en 2015. Tout devrait donc aller désormais pour le mieux dans le meilleur des mondes. Bon vent à M. le nouveau Premier ministre dont la nomination avait été contrariée et retardée par la crise créée par Laurent Gbagbo, le maintien de Guillaume Soro et la courte transition d'Ahoussou Jeannot. Des solutions qui n'étaient pas celles d'Alassane Ouattara. Duncan à la Primature, ça c'est un vrai schéma Adosolution!
Charles Kouassi
Paradoxe
Le paradoxe avec Ahoussou est que, c'est lorsqu’il est devenu Premier ministre, que beaucoup de gens ont subitement trouvé et découvert qu'il était incompétent. Le soupçon d'incompétence qui n'a pas eu raison de lui tout au long de sa carrière professionnelle d'avocat, depuis sa première entrée au gouvernement sous Gbagbo, lors de la campagne avec Bédié et pour Ouattara, depuis le ministère de la Justice, a alors fait jour. Ainsi l'ex-Premier ministre Jeannot Ahoussou- Kouadio est apparu comme un chef de gouvernement politique et de transition, sans véritable pouvoir ni autorité, réussissant aujourd'hui l'exploit d'être le Premier ministre (en dehors de l'intermède officiellement et légalement inexistant d'Aké N’Ggbo) ayant le moins duré à son poste. Le record était détenu par Charles Konan Banny.
La solution Duncan, vraie Adosolution
Avec Duncan, on nous vend et promet la compétence, l'intégrité, la sobriété et la rigueur. Des valeurs que n'aurait pas incarnées Ahoussou Kouadio, soupçonné d'avoir fait plus de la politique que de la gestion et de ne pas avoir de vision économique (il s'en défendait en disant sans complexe qu'il est juriste et qu'il n'avait rien à apprendre du Président Ouattara sur les questions économiques, mais plutôt tout à apprendre de lui). Tant de mots durs et méchants ont été dits dans son dos. Tant de regrets ont été exprimés autour du Président de la République après sa nomination, malgré sa loyauté affirmée pour le chef de l'Etat et son engagement en faveur du RHDP, qui lui ont valu des adversités des "autonomistes" du PDCI. En réalité, le Chef de l'Etat n'a jamais "senti" Ahoussou Jeannot et la complicité a été difficile à installer entre les deux hommes, malgré les apparences. Les langues se délieront peu à peu. Ahoussou Jeannot qui a parlé de sacrifice, faisant allusion au fils d'Abla Pokou, aura été livré en victime expiatoire des retards, des attentes non encore satisfaites des Ivoiriens, des attaques contre les FRCI et bien d'autres désagréments, sans oublier sa conception de la réconciliation, notamment son discours à l'apaisement et au dialogue après des attaques contre les FRCI. Un discours qui lui avait valu sermon et rappel à l'ordre du Chef de l'Etat.
Duncan jusqu'à 2015...
A coup sûr, le scénario idéal est réalisé par le Chef de l'Etat qui sort enfin des contraintes que Laurent Gbagbo et la crise postélectorale lui avaient imposées, et qui se libère un peu de la géopolitique brute. Par ailleurs, Daniel Kablan Duncan incarnera peut-être une certaine forme de stabilité à la tête d'un gouvernement qui peut être en place, jusqu'en 2015. Tout devrait donc aller désormais pour le mieux dans le meilleur des mondes. Bon vent à M. le nouveau Premier ministre dont la nomination avait été contrariée et retardée par la crise créée par Laurent Gbagbo, le maintien de Guillaume Soro et la courte transition d'Ahoussou Jeannot. Des solutions qui n'étaient pas celles d'Alassane Ouattara. Duncan à la Primature, ça c'est un vrai schéma Adosolution!
Charles Kouassi