• Excellence, Monsieur le Premier Ministre, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Parrain de la cérémonie,
• Messieurs les représentants des Présidents des Institutions de la République,
• Messieurs les Ministres d’Etat,
• Mesdames et Messieurs les Ministres,
• Messieurs les Ambassadeurs et Représentants d’organisations internationales,
• Monsieur le Préfet de la Région du Bélier, Préfet du Département de Yamoussoukro,
• Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Préfectoral ;
• Mesdames et Messieurs les Députés,
• Monsieur le Gouverneur du District Autonome de Yamoussoukro,
• Monsieur le Maire de la commune de Yamoussoukro,
• Messieurs les Présidents des Conseils d’Administration,
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Centraux,
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Entreprises du Secteur de l’Energie,
• Messieurs les Représentants des partenaires techniques et financiers au développement,
• Messieurs les Ministres des cultes,
• Honorables Chefs coutumiers,
• Messieurs les Chefs des Communautés nationales et étrangères,
• Messieurs les représentants des Associations des Producteurs d`électricité
• Messieurs les représentants des Associations de Consommateurs,
• Honorables Invités,
• Mesdames et Messieurs,
Avant tout propos, permettez-moi de remercier SEM le Premier Ministre d’avoir apporté son parrainage à ce séminaire, mais aussi d’avoir effectué personnellement le déplacement pour la cérémonie solennelle d’ouverture.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Il y a quelques jours, alors que j’assurais l’intérim de mon collègue de l’économie et des finances, j’ai eu le privilège d’être à vos côtés à l’occasion de la cérémonie de lancement du plan national de développement (P.N.D.), en prélude au groupe consultatif qui aura lieu les 4 et 5 décembre 2012à Paris. C’est dire combien vous traduisez dans les faits les ambitions que SEM le Président de la République Alassane Ouattara porte pour notre cher pays.
Permettez-moi, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République et en votre nom, de remercier les Autorités Politiques, Administratives, Coutumières et Religieuses la chaleur de leur accueil, pour leur disponibilité généreuse et surtout pour leur implication personnelle dans l`organisation de la présente manifestation.
Je voudrais également, comme l’exige la tradition bien de chez nous, souhaiter la fraternelle bienvenue à tous nos illustres invités ainsi qu’à l’ensemble des participants au Séminaire National sur l’Energie 2012 qui se tient ici, à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire, mais aussi, terre natale du Président Félix Houphouët-Boigny, Père fondateur de la nation ivoirienne.
Adepte infatigable de la paix, il a consacré sa vie à bâtir un pays qu’il voulait un havre de paix, un pays dans lequel tout s’inspire de la paix : avenues de la paix ; Basilique notre Dame de la paix ; Fondation pour la recherche de la paix ; je n’oublie pas la journée nationale de la paix, célébrée tous les 15 du mois de novembre de chaque année, donc hier.
Je salue particulièrement mes collègues, membres comme moi de l’ancien Gouvernement qui honorent ce séminaire de leur distinguée présence.
J’adresse également mes remerciements à tous mes collaborateurs et aux cadres ivoiriens qui œuvrent d’arrache-pied à l’organisation et à la réussite de ces assises.
Permettez-moi également, d’exprimer mes vifs et sincères remerciements à l’ensemble de nos partenaires au développement. Leur forte mobilisation et implication à l’organisation de ce séminaire, traduit bien la constance de leur engagement aux côtés de la Côte d’Ivoire dans ses efforts de redressement économique après une décennie de léthargie.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et messieurs ;
La Côte d’Ivoire sort d’une décennie de crise dont le dénouement a été quelque peu tragique. Nonobstant ces difficultés, le Chef de l’Etat, Son Excellence Alassane OUATTARA, s’est engagé, dès son accession à la magistrature suprême de notre pays, à faire de la Côte d’Ivoire un Etat émergent à l’horizon 2020. Mais cette ambition, a-t-il précisé, ne deviendra réalité que dans un cadre régional et sous-régional.
La réalisation de cette ambition implique, de la part du Département dont j’ai la charge, de mettre à la disposition de l’économie et des populations, une énergie abondante, de bonne qualité et bon marché et qui intègre non seulement les besoins nationaux mais également ceux de la sous-région ouest africaine. En effet, la construction de grands ensembles économiques régionaux à laquelle croit fortement le Président de la République et la place de leader de la sous-région, imposent à notre pays des efforts de solidarité agissante.
Pleinement conscient de ces enjeux nous avons, dès notre prise de fonctions, organisé le Séminaire National des Mines, du Pétrole et de l’Energie des 9 et 10 juin 2011 et qui a permis de faire le diagnostic de la situation. Il a surtout permis de déterminer les mesures urgentes à prendre et les investissements prioritaires pour les secteurs trois secteurs (Mines, Pétrole et l’Energie), à court, moyen et long termes. L’objectif affiché étant de faire de la Côte d’Ivoire la première plate-forme minière, pétrolière et énergétique de la sous-région à l’horizon 2030.
A l’issue du séminaire, des 9 et 10 juin 2011, nous avons mis en place un Comité Stratégique présidé par Monsieur Noël Akossi Bendjo, composés d’Experts nationaux et internationaux. Ce Comité a conçu un plan stratégique à moyen et long terme qui s’articule autour de 170 projets dans les secteurs des Mines, du Pétrole et de l’Energie, dont 66 projets pour le seul secteur de l’énergie.
Le coût prévisionnel de l’investissement pour ces 66 projets est d’environ 4000 milliards de FCFA, pour la période 2012-2030, dont à peu près 90% financé par le secteur privé. Cet investissement est certes massif, mais il est tout à fait à la hauteur des ambitions du Président de la République pour notre pays.
A ce propos, je me dois de vous dire, qu’à l’heure actuelle, la mobilisation d’une grande partie de ce financement qui est un partenariat Public-Privé est en cours, et j`y reviendrais tout à l`heure.
Conformément aux résolutions du séminaire de juin 2011, nous nous sommes engagés à apporter un traitement particulier aux problèmes posés dans chacun des 3 secteurs : Mines, Pétrole et Energie.
Le présent séminaire vise à faire le point des résolutions de juin 2011 et surtout à actualiser et à définir les plans d’actions dans le cadre de la politique de l’énergie de la Cote d’Ivoire. Ne dit-on pas que l`énergie précède le développement? En effet, l’énergie sous-tend tout le développement industriel et social de notre pays, voir au-delà, et nous avons décidé de nous intéresser en premier lieu à ce secteur pour les raisons fondamentales suivantes :
Premièrement :
Le diagnostic posé par le premier séminaire de Yamoussoukro de juin 2011 sur le secteur de l’électricité est des plus inquiétants et cela pour les raisons suivantes :
• Absence des investissements nécessaires au renouvellement et au développement du secteur sur les 10 dernières années;
• Difficultés financières dues en grande partie au coût très élevé de l’électricité produite à partir du Gaz naturel indexé sur le prix du pétrole brut et le dollar américain. Cette électricité issue du gaz, représente 70% de la production nationale et a induit un déficit annuel record de 150 milliards de F CFA, et qui aurait atteint les 170 milliards en 2012, n’eut été les actions vigoureuses que nous avons posées prenant en compte les recommandations du séminaire de juin 2011 à Yamoussoukro.
Le poids de la facture gaz dans la génération de notre électricité nous amène à engager de gros efforts pour améliorer la part de l’hydraulique dans le mix-énergétique pour la faire passer de 30% à 45% et faire apparaitre de plus en plus les autres énergies nouvelles et renouvelables qui devraient tendre vers 5% de ce mix à l’horizon 2020.
Deuxièmement :
Le Président de la République a promis pour la Côte d’Ivoire, un taux de croissance à deux chiffres, pour en faire un pays émergent à l’horizon 2020. Cette promesse a des exigences dans tous les secteurs de l’économie. Dans celui de l’énergie en particulier, cela impose la production d’électricité, abondante, de qualité et à moindre coût pour tous. Le secteur des Mines dont j`ai également la charge, qui devrait être un contributeur important à cette croissance, compte tenu des investissements prévus dans notre plan stratégique, exige pour sa part près de 500 MW à l`horizon 2020.
Troisièmement : L’urgence de l’électrification rurale.
Seulement 33% de nos villages sont électrifiés, et pourtant, étant donné l’évolution de notre pays au rythme du monde, et avec le renouvellement de la population de nos villages par le retour d’intellectuels au village, l’électricité n’est plus un luxe mais bien une exigence pour le développement harmonieux du pays.
Pour combler rapidement ce déficit dans l’électrification rurale le Gouvernement a décidé d’électrifier 500 villages au cours de l’année 2013 et progressivement, apporter une électrification adaptée pour toutes les localités de plus de 500 habitants. C`est ce qui est indiqué dans le programme de développement économique et social du Président de la République qu`il a plusieurs fois réaffirmé, comme à l`occasion de sa visite cette année à l`ouest de notre pays.
Quatrièmement :
Notre pays ambitionne d’être la bourse de l’énergie dans la sous-région s’il ne l’est déjà. En effet, depuis 1984, notre réseau électrique de 225 KV est interconnecté avec celui du Ghana, et avec celui du Burkina Faso depuis 2001. Ces interconnexions ont été étendues plus tard au Togo et au Benin, via la Communauté Electrique du Benin (C.E.B.) appartenant aux deux pays. Depuis 1996, deux localités du Mali, Zégoua et Kadjolo sont alimentées à partir du poste de Ferkessédougou.
Il faut noter que les besoins énergétiques pour l’export vers l’espace économique de la C.E.D.E.A.O. devraient atteindre 350 MW en 2017.
Au travers des quatre points que je viens d’évoquer se dessine les grandes lignes de la politique énergétique de notre pays. Cette politique est axée sur la recherche de l’équilibre financier, le changement du mix-énergétique, la production d’une énergie abondante, de qualité et bon marché, une plus grande satisfaction de la demande tant nationale que sous-régionale, la maitrise de l’énergie notamment par les économies d’énergie dans les bâtiments publics, l’utilisation de l’éclairage public efficace et le programme de distribution de lampes basse consommation et enfin une utilisation de plus en plus marquée des énergies nouvelles et renouvelables.
Au-delà des raisons invoquées ci-dessus, il convient de noter que le séminaire de juin 2011 a donné un coup d’accélérateur au secteur de l’énergie. En effet à peine un an et demi après sa tenue, plusieurs de ses recommandations ont connu un début d’exécution. Les projets suivants que nous allons décrire représentent un investissement de plus de 4 milliards de dollars US soit plus de 2 000 milliards de francs CFA. Ils concernent les segments de la production et du transport-distribution.
Dans le segment de la production :
- AZITO : L’Avenant n°3 à la Convention Azito a été signé en octobre 2011 pour la réalisation du cycle combiné de 140 MW. Les accords de prêt ont été signés le 18 octobre 2012 à Paris et AZITO s’est ainsi engagé à mettre en service le Cycle Combiné en Décembre 2014. Le montant total de l`investissement est de près de 210 milliards de FCFA soit 420 millions de dollars US.
- CIPREL : L’Avenant N°6 à la convention CIPREL a été signé le 20 décembre 2011 pour la réalisation du cycle combiné de 220 MW. Le bouclage financier de la phase A correspondant à un cycle simple de 110 MW est réalisé et sa mise en service est prévue pour décembre 2013. La mobilisation du financement phase B correspondant à la Turbine à Vapeur (TAV) de 110 MW est en cours. La mise en service interviendra en 2015. Le montant total de l`investissement est de près de 178 milliards de FCFA soit 356 millions de dollars US.
- Barrage de SOUBRE : l’avenant n°1 au contrat commercial avec SYNOHYDRO a été signé en mars 2012. Suite à la transmission de la requête de financement à EXIMBANK CHINE par l’Etat de Côte d’Ivoire le 18 janvier 2012, l’accord de prêt a été approuvé en vue de sa signature avant la fin de l’année 2012.
L’installation du chantier et le démarrage des travaux de construction de la cité sont prévus pour le début de l’année 2013. La mise en service des groupes de production pourra intervenir courant 2018. Le montant total de l`investissement est de près de 330 milliards de FCFA soit 660 millions de dollars US.
- AGGREKO 30 MW : les travaux de renforcement de la puissance installée de la centrale de 70 MW à 100 MW sont terminés depuis le 18 juillet 2012.
- Les négociations avec AGGREKO pour la location d’une centrale de 100 MW, démarré au mois de juillet 2012, sont terminées. La signature du contrat est prévue pour novembre 2012 et la mise en service en mars 2013.
- Réhabilitation de la TAG3 : La Turbine à Gaz n°3 (TAG3) de 21 MW est l’une des quatre (4) turbines de la centrale thermique de VRIDI, patrimoine de l’Etat Ivoirien. En panne depuis le 21 Décembre 2005, les approvisionnements de pièces de rechanges ont été effectués au 1er semestre 2012 et les travaux de réparation ont commencé en septembre 2012. La mise en service de la TAG3 est prévue pour février 2013.
En somme, nous allons augmenter de 80% la puissance installée, soit environ 1100 MW supplémentaires sur les 6 prochaines années.
Des protocoles d’accord ont été signés avec plusieurs promoteurs pour la construction en BOOT ou BOO de centrales thermiques à cycle combiné et pour l’actualisation des études de faisabilité des sites hydroélectriques pouvant être équipés. Je citerais STARENERGIE, GROUPE MIMRAN, PETROCI-CONTOUR GLOBAL et le projet de BIOKALA dans la biomasse avec une capacité de 20 MW à l’horizon 2015, le tout pour un investissement de plus de 1,5 milliards de dollars US soit plus de 750 milliards de FCFA.
Dans le segment du transport et de la distribution, plusieurs travaux de réhabilitation et de renforcement du réseau ont démarré.
Dans le cadre d’un prêt concessionnel de 25 milliards de FCFA sur le Fonds de Développement Energie (FDE), la BOAD finance la construction du poste source de la Djibi et la création de départs. Une requête complémentaire pour 51 milliards de FCFA est en cours d’instruction par la BOAD en vue de réaliser les postes sources d’Anoumabo et d’AZITO ainsi que les départs HTA associés.
Dans le cadre du Projet d’Urgence de Réhabilitation du secteur de l’Electricité (PURE), la Banque Mondiale finance, à travers un DON de 25 milliards de FCFA, les études relatives au tracé, à l’évaluation de l’impact environnemental et social ainsi qu’à la faisabilité de la ligne LABOA- FERKE-AGNIBILEKROU-BONDOUKOU-SEREBOU. Ces études concernent aussi les postes de ZAGNE et d’ANANI. Il est également prévu de réhabiliter et d’étendre le réseau de distribution d’Abidjan et sa banlieue.
Par ailleurs, le Contrat commercial du Projet de développement du réseau électrique de Côte d’Ivoire, dont le montant s’élève à 410 milliards de FCFA soit 820 millions de dollars US environ, a été signé avec l’entreprise CNEEC dont je salue la présence à ce séminaire. Le projet de CNEEC va permettre, sur la période 2013-2016, de construire environ 1000 kilomètres de lignes 225 et 90 kV, une quinzaine de Postes sources et l’électrification de 500 localités. Ce projet permettra entre autres de réaliser la boucle EST de la Côte d’Ivoire, de désenclaver la région de Bouna, de renforcer l’alimentation de l’ouest en doublant la file San Pedro – Man préparant ainsi l’arrivée des grands projets miniers de l’ouest ivoirien.
Enfin, s’agissant des actions visant à restaurer l’équilibre financier du secteur, on notera :
- L’apurement des arriérés des fournisseurs d’électricité et de gaz ;
- La renégociation des prix de cession du gaz avec FOXTROT, CNR, AFREN ;
- La renégociation de la rémunération du Concessionnaire CIE ;
- L’amélioration du taux de recouvrement des factures, notamment dans l’ex-zone CNO ;
- Le relèvement du tarif industriel de 10% ;
- Le basculement des clients au tarif modéré, en particulier, les clients dont la consommation s’élève à plus de 200 kWh par bimestre ;
- L’amélioration du rendement global du réseau électrique
- La renégociation à la hausse des tarifs à l’export.
Ces réalisations de notre département doivent être complétées par un nouveau code de l’électricité.
Ce bilan, non exhaustif, montrer que le Gouvernement est à l‘œuvre et apporte des solutions aux enjeux de l’énergie.
Il appartient au présent séminaire de faire le bilan de la mise en œuvre des mesures et programmes identifiés au cours du Séminaire National des Mines, du Pétrole et de l`Energie de Juin 2011. Il doit en outre permettre, d’une part, de faire le bilan de la mise en œuvre des plans existants, et d’autre part, de définir un plan d’actions sur les périodes 2012-2015, 2016-2020, 2021-2030. L’objectif étant de poursuivre le développement du Secteur de l’Energie.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs ;
Les travaux du présent séminaire vont démarrer par des conférences inaugurales prononcées par des experts qui ont bien voulu partager avec nous leurs riches expériences dans le Secteur de l’Energie.
Cette étape sera suivie de travaux en commissions. Grâce à la contribution de l’ensemble des participants, les travaux devraient déboucher sur l’élaboration de plans d’actions plus précis sur la période 2012-2030, après les travaux en plénière et dans les commissions suivantes :
1. La production et le transport d’énergie;
2. La distribution de l’électricité,
3. L’Electrification rurale,
4. Les Energies renouvelables,
5. L’Equilibre financier du Secteur de l’Electricité et la maîtrise de l’énergie,
6. Le Financement des opérations du Secteur de l’Energie;
Avant de clore mon propos, je voudrais vous dire que nous attendons beaucoup des présentes assises.
C’est pourquoi, je voudrais vous inviter pendant ces deux (2) jours, à mettre à profit la présence de l’ensemble des acteurs du Secteur de l’Energie ainsi que celle de nos hôtes, experts, chefs d’entreprises, partenaires techniques et financiers venus du monde entier pour bâtir des plans d’actions qui permettront à la Côte d’Ivoire d’être un pays émergent à l’horizon 2020, conformément à la vision du chef de l’Etat.
Je souhaite plein succès à nos travaux.
Je vous remercie.
• Messieurs les représentants des Présidents des Institutions de la République,
• Messieurs les Ministres d’Etat,
• Mesdames et Messieurs les Ministres,
• Messieurs les Ambassadeurs et Représentants d’organisations internationales,
• Monsieur le Préfet de la Région du Bélier, Préfet du Département de Yamoussoukro,
• Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Préfectoral ;
• Mesdames et Messieurs les Députés,
• Monsieur le Gouverneur du District Autonome de Yamoussoukro,
• Monsieur le Maire de la commune de Yamoussoukro,
• Messieurs les Présidents des Conseils d’Administration,
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Centraux,
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Entreprises du Secteur de l’Energie,
• Messieurs les Représentants des partenaires techniques et financiers au développement,
• Messieurs les Ministres des cultes,
• Honorables Chefs coutumiers,
• Messieurs les Chefs des Communautés nationales et étrangères,
• Messieurs les représentants des Associations des Producteurs d`électricité
• Messieurs les représentants des Associations de Consommateurs,
• Honorables Invités,
• Mesdames et Messieurs,
Avant tout propos, permettez-moi de remercier SEM le Premier Ministre d’avoir apporté son parrainage à ce séminaire, mais aussi d’avoir effectué personnellement le déplacement pour la cérémonie solennelle d’ouverture.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Il y a quelques jours, alors que j’assurais l’intérim de mon collègue de l’économie et des finances, j’ai eu le privilège d’être à vos côtés à l’occasion de la cérémonie de lancement du plan national de développement (P.N.D.), en prélude au groupe consultatif qui aura lieu les 4 et 5 décembre 2012à Paris. C’est dire combien vous traduisez dans les faits les ambitions que SEM le Président de la République Alassane Ouattara porte pour notre cher pays.
Permettez-moi, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République et en votre nom, de remercier les Autorités Politiques, Administratives, Coutumières et Religieuses la chaleur de leur accueil, pour leur disponibilité généreuse et surtout pour leur implication personnelle dans l`organisation de la présente manifestation.
Je voudrais également, comme l’exige la tradition bien de chez nous, souhaiter la fraternelle bienvenue à tous nos illustres invités ainsi qu’à l’ensemble des participants au Séminaire National sur l’Energie 2012 qui se tient ici, à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire, mais aussi, terre natale du Président Félix Houphouët-Boigny, Père fondateur de la nation ivoirienne.
Adepte infatigable de la paix, il a consacré sa vie à bâtir un pays qu’il voulait un havre de paix, un pays dans lequel tout s’inspire de la paix : avenues de la paix ; Basilique notre Dame de la paix ; Fondation pour la recherche de la paix ; je n’oublie pas la journée nationale de la paix, célébrée tous les 15 du mois de novembre de chaque année, donc hier.
Je salue particulièrement mes collègues, membres comme moi de l’ancien Gouvernement qui honorent ce séminaire de leur distinguée présence.
J’adresse également mes remerciements à tous mes collaborateurs et aux cadres ivoiriens qui œuvrent d’arrache-pied à l’organisation et à la réussite de ces assises.
Permettez-moi également, d’exprimer mes vifs et sincères remerciements à l’ensemble de nos partenaires au développement. Leur forte mobilisation et implication à l’organisation de ce séminaire, traduit bien la constance de leur engagement aux côtés de la Côte d’Ivoire dans ses efforts de redressement économique après une décennie de léthargie.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et messieurs ;
La Côte d’Ivoire sort d’une décennie de crise dont le dénouement a été quelque peu tragique. Nonobstant ces difficultés, le Chef de l’Etat, Son Excellence Alassane OUATTARA, s’est engagé, dès son accession à la magistrature suprême de notre pays, à faire de la Côte d’Ivoire un Etat émergent à l’horizon 2020. Mais cette ambition, a-t-il précisé, ne deviendra réalité que dans un cadre régional et sous-régional.
La réalisation de cette ambition implique, de la part du Département dont j’ai la charge, de mettre à la disposition de l’économie et des populations, une énergie abondante, de bonne qualité et bon marché et qui intègre non seulement les besoins nationaux mais également ceux de la sous-région ouest africaine. En effet, la construction de grands ensembles économiques régionaux à laquelle croit fortement le Président de la République et la place de leader de la sous-région, imposent à notre pays des efforts de solidarité agissante.
Pleinement conscient de ces enjeux nous avons, dès notre prise de fonctions, organisé le Séminaire National des Mines, du Pétrole et de l’Energie des 9 et 10 juin 2011 et qui a permis de faire le diagnostic de la situation. Il a surtout permis de déterminer les mesures urgentes à prendre et les investissements prioritaires pour les secteurs trois secteurs (Mines, Pétrole et l’Energie), à court, moyen et long termes. L’objectif affiché étant de faire de la Côte d’Ivoire la première plate-forme minière, pétrolière et énergétique de la sous-région à l’horizon 2030.
A l’issue du séminaire, des 9 et 10 juin 2011, nous avons mis en place un Comité Stratégique présidé par Monsieur Noël Akossi Bendjo, composés d’Experts nationaux et internationaux. Ce Comité a conçu un plan stratégique à moyen et long terme qui s’articule autour de 170 projets dans les secteurs des Mines, du Pétrole et de l’Energie, dont 66 projets pour le seul secteur de l’énergie.
Le coût prévisionnel de l’investissement pour ces 66 projets est d’environ 4000 milliards de FCFA, pour la période 2012-2030, dont à peu près 90% financé par le secteur privé. Cet investissement est certes massif, mais il est tout à fait à la hauteur des ambitions du Président de la République pour notre pays.
A ce propos, je me dois de vous dire, qu’à l’heure actuelle, la mobilisation d’une grande partie de ce financement qui est un partenariat Public-Privé est en cours, et j`y reviendrais tout à l`heure.
Conformément aux résolutions du séminaire de juin 2011, nous nous sommes engagés à apporter un traitement particulier aux problèmes posés dans chacun des 3 secteurs : Mines, Pétrole et Energie.
Le présent séminaire vise à faire le point des résolutions de juin 2011 et surtout à actualiser et à définir les plans d’actions dans le cadre de la politique de l’énergie de la Cote d’Ivoire. Ne dit-on pas que l`énergie précède le développement? En effet, l’énergie sous-tend tout le développement industriel et social de notre pays, voir au-delà, et nous avons décidé de nous intéresser en premier lieu à ce secteur pour les raisons fondamentales suivantes :
Premièrement :
Le diagnostic posé par le premier séminaire de Yamoussoukro de juin 2011 sur le secteur de l’électricité est des plus inquiétants et cela pour les raisons suivantes :
• Absence des investissements nécessaires au renouvellement et au développement du secteur sur les 10 dernières années;
• Difficultés financières dues en grande partie au coût très élevé de l’électricité produite à partir du Gaz naturel indexé sur le prix du pétrole brut et le dollar américain. Cette électricité issue du gaz, représente 70% de la production nationale et a induit un déficit annuel record de 150 milliards de F CFA, et qui aurait atteint les 170 milliards en 2012, n’eut été les actions vigoureuses que nous avons posées prenant en compte les recommandations du séminaire de juin 2011 à Yamoussoukro.
Le poids de la facture gaz dans la génération de notre électricité nous amène à engager de gros efforts pour améliorer la part de l’hydraulique dans le mix-énergétique pour la faire passer de 30% à 45% et faire apparaitre de plus en plus les autres énergies nouvelles et renouvelables qui devraient tendre vers 5% de ce mix à l’horizon 2020.
Deuxièmement :
Le Président de la République a promis pour la Côte d’Ivoire, un taux de croissance à deux chiffres, pour en faire un pays émergent à l’horizon 2020. Cette promesse a des exigences dans tous les secteurs de l’économie. Dans celui de l’énergie en particulier, cela impose la production d’électricité, abondante, de qualité et à moindre coût pour tous. Le secteur des Mines dont j`ai également la charge, qui devrait être un contributeur important à cette croissance, compte tenu des investissements prévus dans notre plan stratégique, exige pour sa part près de 500 MW à l`horizon 2020.
Troisièmement : L’urgence de l’électrification rurale.
Seulement 33% de nos villages sont électrifiés, et pourtant, étant donné l’évolution de notre pays au rythme du monde, et avec le renouvellement de la population de nos villages par le retour d’intellectuels au village, l’électricité n’est plus un luxe mais bien une exigence pour le développement harmonieux du pays.
Pour combler rapidement ce déficit dans l’électrification rurale le Gouvernement a décidé d’électrifier 500 villages au cours de l’année 2013 et progressivement, apporter une électrification adaptée pour toutes les localités de plus de 500 habitants. C`est ce qui est indiqué dans le programme de développement économique et social du Président de la République qu`il a plusieurs fois réaffirmé, comme à l`occasion de sa visite cette année à l`ouest de notre pays.
Quatrièmement :
Notre pays ambitionne d’être la bourse de l’énergie dans la sous-région s’il ne l’est déjà. En effet, depuis 1984, notre réseau électrique de 225 KV est interconnecté avec celui du Ghana, et avec celui du Burkina Faso depuis 2001. Ces interconnexions ont été étendues plus tard au Togo et au Benin, via la Communauté Electrique du Benin (C.E.B.) appartenant aux deux pays. Depuis 1996, deux localités du Mali, Zégoua et Kadjolo sont alimentées à partir du poste de Ferkessédougou.
Il faut noter que les besoins énergétiques pour l’export vers l’espace économique de la C.E.D.E.A.O. devraient atteindre 350 MW en 2017.
Au travers des quatre points que je viens d’évoquer se dessine les grandes lignes de la politique énergétique de notre pays. Cette politique est axée sur la recherche de l’équilibre financier, le changement du mix-énergétique, la production d’une énergie abondante, de qualité et bon marché, une plus grande satisfaction de la demande tant nationale que sous-régionale, la maitrise de l’énergie notamment par les économies d’énergie dans les bâtiments publics, l’utilisation de l’éclairage public efficace et le programme de distribution de lampes basse consommation et enfin une utilisation de plus en plus marquée des énergies nouvelles et renouvelables.
Au-delà des raisons invoquées ci-dessus, il convient de noter que le séminaire de juin 2011 a donné un coup d’accélérateur au secteur de l’énergie. En effet à peine un an et demi après sa tenue, plusieurs de ses recommandations ont connu un début d’exécution. Les projets suivants que nous allons décrire représentent un investissement de plus de 4 milliards de dollars US soit plus de 2 000 milliards de francs CFA. Ils concernent les segments de la production et du transport-distribution.
Dans le segment de la production :
- AZITO : L’Avenant n°3 à la Convention Azito a été signé en octobre 2011 pour la réalisation du cycle combiné de 140 MW. Les accords de prêt ont été signés le 18 octobre 2012 à Paris et AZITO s’est ainsi engagé à mettre en service le Cycle Combiné en Décembre 2014. Le montant total de l`investissement est de près de 210 milliards de FCFA soit 420 millions de dollars US.
- CIPREL : L’Avenant N°6 à la convention CIPREL a été signé le 20 décembre 2011 pour la réalisation du cycle combiné de 220 MW. Le bouclage financier de la phase A correspondant à un cycle simple de 110 MW est réalisé et sa mise en service est prévue pour décembre 2013. La mobilisation du financement phase B correspondant à la Turbine à Vapeur (TAV) de 110 MW est en cours. La mise en service interviendra en 2015. Le montant total de l`investissement est de près de 178 milliards de FCFA soit 356 millions de dollars US.
- Barrage de SOUBRE : l’avenant n°1 au contrat commercial avec SYNOHYDRO a été signé en mars 2012. Suite à la transmission de la requête de financement à EXIMBANK CHINE par l’Etat de Côte d’Ivoire le 18 janvier 2012, l’accord de prêt a été approuvé en vue de sa signature avant la fin de l’année 2012.
L’installation du chantier et le démarrage des travaux de construction de la cité sont prévus pour le début de l’année 2013. La mise en service des groupes de production pourra intervenir courant 2018. Le montant total de l`investissement est de près de 330 milliards de FCFA soit 660 millions de dollars US.
- AGGREKO 30 MW : les travaux de renforcement de la puissance installée de la centrale de 70 MW à 100 MW sont terminés depuis le 18 juillet 2012.
- Les négociations avec AGGREKO pour la location d’une centrale de 100 MW, démarré au mois de juillet 2012, sont terminées. La signature du contrat est prévue pour novembre 2012 et la mise en service en mars 2013.
- Réhabilitation de la TAG3 : La Turbine à Gaz n°3 (TAG3) de 21 MW est l’une des quatre (4) turbines de la centrale thermique de VRIDI, patrimoine de l’Etat Ivoirien. En panne depuis le 21 Décembre 2005, les approvisionnements de pièces de rechanges ont été effectués au 1er semestre 2012 et les travaux de réparation ont commencé en septembre 2012. La mise en service de la TAG3 est prévue pour février 2013.
En somme, nous allons augmenter de 80% la puissance installée, soit environ 1100 MW supplémentaires sur les 6 prochaines années.
Des protocoles d’accord ont été signés avec plusieurs promoteurs pour la construction en BOOT ou BOO de centrales thermiques à cycle combiné et pour l’actualisation des études de faisabilité des sites hydroélectriques pouvant être équipés. Je citerais STARENERGIE, GROUPE MIMRAN, PETROCI-CONTOUR GLOBAL et le projet de BIOKALA dans la biomasse avec une capacité de 20 MW à l’horizon 2015, le tout pour un investissement de plus de 1,5 milliards de dollars US soit plus de 750 milliards de FCFA.
Dans le segment du transport et de la distribution, plusieurs travaux de réhabilitation et de renforcement du réseau ont démarré.
Dans le cadre d’un prêt concessionnel de 25 milliards de FCFA sur le Fonds de Développement Energie (FDE), la BOAD finance la construction du poste source de la Djibi et la création de départs. Une requête complémentaire pour 51 milliards de FCFA est en cours d’instruction par la BOAD en vue de réaliser les postes sources d’Anoumabo et d’AZITO ainsi que les départs HTA associés.
Dans le cadre du Projet d’Urgence de Réhabilitation du secteur de l’Electricité (PURE), la Banque Mondiale finance, à travers un DON de 25 milliards de FCFA, les études relatives au tracé, à l’évaluation de l’impact environnemental et social ainsi qu’à la faisabilité de la ligne LABOA- FERKE-AGNIBILEKROU-BONDOUKOU-SEREBOU. Ces études concernent aussi les postes de ZAGNE et d’ANANI. Il est également prévu de réhabiliter et d’étendre le réseau de distribution d’Abidjan et sa banlieue.
Par ailleurs, le Contrat commercial du Projet de développement du réseau électrique de Côte d’Ivoire, dont le montant s’élève à 410 milliards de FCFA soit 820 millions de dollars US environ, a été signé avec l’entreprise CNEEC dont je salue la présence à ce séminaire. Le projet de CNEEC va permettre, sur la période 2013-2016, de construire environ 1000 kilomètres de lignes 225 et 90 kV, une quinzaine de Postes sources et l’électrification de 500 localités. Ce projet permettra entre autres de réaliser la boucle EST de la Côte d’Ivoire, de désenclaver la région de Bouna, de renforcer l’alimentation de l’ouest en doublant la file San Pedro – Man préparant ainsi l’arrivée des grands projets miniers de l’ouest ivoirien.
Enfin, s’agissant des actions visant à restaurer l’équilibre financier du secteur, on notera :
- L’apurement des arriérés des fournisseurs d’électricité et de gaz ;
- La renégociation des prix de cession du gaz avec FOXTROT, CNR, AFREN ;
- La renégociation de la rémunération du Concessionnaire CIE ;
- L’amélioration du taux de recouvrement des factures, notamment dans l’ex-zone CNO ;
- Le relèvement du tarif industriel de 10% ;
- Le basculement des clients au tarif modéré, en particulier, les clients dont la consommation s’élève à plus de 200 kWh par bimestre ;
- L’amélioration du rendement global du réseau électrique
- La renégociation à la hausse des tarifs à l’export.
Ces réalisations de notre département doivent être complétées par un nouveau code de l’électricité.
Ce bilan, non exhaustif, montrer que le Gouvernement est à l‘œuvre et apporte des solutions aux enjeux de l’énergie.
Il appartient au présent séminaire de faire le bilan de la mise en œuvre des mesures et programmes identifiés au cours du Séminaire National des Mines, du Pétrole et de l`Energie de Juin 2011. Il doit en outre permettre, d’une part, de faire le bilan de la mise en œuvre des plans existants, et d’autre part, de définir un plan d’actions sur les périodes 2012-2015, 2016-2020, 2021-2030. L’objectif étant de poursuivre le développement du Secteur de l’Energie.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs ;
Les travaux du présent séminaire vont démarrer par des conférences inaugurales prononcées par des experts qui ont bien voulu partager avec nous leurs riches expériences dans le Secteur de l’Energie.
Cette étape sera suivie de travaux en commissions. Grâce à la contribution de l’ensemble des participants, les travaux devraient déboucher sur l’élaboration de plans d’actions plus précis sur la période 2012-2030, après les travaux en plénière et dans les commissions suivantes :
1. La production et le transport d’énergie;
2. La distribution de l’électricité,
3. L’Electrification rurale,
4. Les Energies renouvelables,
5. L’Equilibre financier du Secteur de l’Electricité et la maîtrise de l’énergie,
6. Le Financement des opérations du Secteur de l’Energie;
Avant de clore mon propos, je voudrais vous dire que nous attendons beaucoup des présentes assises.
C’est pourquoi, je voudrais vous inviter pendant ces deux (2) jours, à mettre à profit la présence de l’ensemble des acteurs du Secteur de l’Energie ainsi que celle de nos hôtes, experts, chefs d’entreprises, partenaires techniques et financiers venus du monde entier pour bâtir des plans d’actions qui permettront à la Côte d’Ivoire d’être un pays émergent à l’horizon 2020, conformément à la vision du chef de l’Etat.
Je souhaite plein succès à nos travaux.
Je vous remercie.