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Société Publié le jeudi 6 décembre 2012 | Nord-Sud

Interdiction des pétards : Hamed Bakayoko va frapper fort

© Nord-Sud Par DR
Sécurité : Hamed Bakayoko réceptionne du matériel de la Coopération allemande (GiZ) destiné à la police scientifique
Mercredi 21 novembre 2012. Abidjan. Le ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko réceptionne du matériel de la Coopération allemande (GiZ) destiné à la police scientifique
C’est la fin de l’année. Les lumières et les « déco » pour le nouvel an sont au rendez-vous dans les rues d’Abidjan. Les pétards aussi.

Bang ! bang ! bang ! Ça recommence ! Les bruits de pétards et autres explosifs ont de nouveau fait leur apparition dans les quartiers d’Abidjan, à l’approche des fêtes de fin d’année. Et c’est l’angoisse à chaque détonation parce qu’on les distingue à peine des coups de feu. Informé, le ministère de l’Intérieur veut frapper fort. Selon un collaborateur du ministre Hamed Bakayoko rencontré hier au cabinet, des descentes musclées sont imminentes sur les lieux de vente de ces « petites bombes » dérangeantes afin de les saisir. Les personnes responsables de leur propagation risquent des amendes, voire des peines pénales. Idem pour le réfractaire qui sera pris par la police en train de faire péter un de ces engins. Selon notre source, un communiqué sera diffusé afin de préparer les esprits à la répression. Ce raffermissement de ton du ministère de l’Intérieur n’est pas sans explication. Début janvier 2012, six personnes d’une même famille ont tragiquement trouvé la mort à Abobo dans un incendie. Le feu avait été provoqué par un pétard balancé par un intrépide sur le toit de la maison. Gabriel Kéri, un des rescapés a témoigné par la suite que l’explosif a enflammé les fils électriques et favorisé l’incendie. Mais ceci n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car, bien avant, les autorités évoquaient déjà les risques cardiaques provoqués par l’explosion de ces objets sur les personnes fragiles, et surtout les braquages que cela favorisent. Les Ivoiriens, on le sait, ne se sont pas encore totalement remis du traumatisme des combats militaires postélectoraux de 2010-2011. Par ailleurs, certains criminels, conscients de la confusion que les policiers font souvent entre le bruit des armes et celui des pétards, profitent pour frapper et disparaître dans la nature. C’est donc tout un lot de malheurs que transportent ces pièces d’artifices à l’approche des fêtes. Alors, les services de sécurité du ministère de l’Intérieur veulent mettre les bouchées doubles. Et ça va faire des étincelles.

Raphaël Tanoh
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