“Dans la vie, il faut avoir toujours un modèle, si on veut aller loin », disent les sages. C’est cette vérité qu’essaye de cultiver le chef de l’Etat dans son parcours politique. Alassane Ouattara a un modèle en politique. C’est Félix Houphouët-Boigny. Il ne l’a jamais caché. Son admiration pour le fondateur de la Côte d’Ivoire moderne frise la dévotion. Il a vu celui qu’il appelle son père spirituel à l’oeuvre. L’Houphouétisme, il veut le cultiver jusqu’à l’ascétisme. Inlassablement, le président Alassane Ouattara travaille à achever ce que le premier président de la Côte d’Ivoire a commencé pour son pays. Le premier miracle ivoirien porte la marque du Sage de Yamoussoukro. C’est lui qui a tracé les sillons de la Côte d’Ivoire moderne. En bâtisseur infatigable, il a mis en place les fondamentaux de l’Etat ivoirien. La plupart des infrastructures dont est doté de la Côte d’Ivoire date de l’ère Félix Houphouët-Boigny. Houphouët a élevé la Côte d’Ivoire à un niveau qu’aucun de ses successeurs n’a réussi à faire. Les routes, les ponts, les ports, les aéroports, les barrages hydrauliques, les centrales thermiques, les grandes écoles de formation et la première université est l’?uvre du président Félix Houphouët-Boigny. Dans sa projection de visionnaire, le grand bâtisseur avait presque tout prévu et conçu pour pratiquement un siècle. Les grands projets de ce pays qui continue d’être exécutés ont été ébauchés par lui. Houphouët-Boigny était conscient que pour mettre en œuvre ces grands travaux de développement, la Côte d’Ivoire ne pouvait pas compter que sur seulement ses propres ressources. C’est la raison pour laquelle dans les années 70, au moment où les institutions de Bretton Woods étaient plus enclines à octroyer des prêts aux pays en voie de développement, le père de la nation ivoirienne a collecté plusieurs milliers de milliards pour mettre la Côte d’Ivoire sur les rails du développement. Aujourd’hui encore, ces travaux pharaoniques et les joyaux architecturaux bâtis à Abidjan comme à Yamoussoukro font la fierté des Ivoiriens. Mais qu’a présenté Houphouët aux bailleurs de fonds en son temps pour bénéficier de tous ces fonds ? Le potentiel qu’est la Côte d’Ivoire et sa crédibilité. Ouattara l’a compris. C’est la raison pour laquelle il suit les traces de son mentor. Félix Houphouët-Boigny a hissé la Côte d’Ivoire au firmament des pays respectés dans le concert des Nations. Le chef de l’Etat qui est son digne fils ne veut que lui ressembler à tout haut point. Alassane Ouattara veut parachever l’?uvre du grand bâtisseur. Pour la construction du pont Henri Konan Bédié, du pont de Bouaflé, de Jacqueville, de la Comoé, du prolongement de l’autoroute du Nord, de l’autoroute de Grand-Bassam, du barrage de Soubré pour ne citer que ces ouvrages, il faut de l’argent. Beaucoup d’argent même, que seule la Côte d’Ivoire ne peut financer. Mais pourquoi faire, diront certains ? Pour continuer de faire de la Côte d’Ivoire la plaque tournante des affaires de la sous-région. Ouattara sait que le pays de Félix Houphouët-Boigny veut continuer de tenir son rang de locomotive de la sous-région, elle se doit de poursuivre son plan de développement qui fait d’elle une destination incontournable pour les bailleurs de fonds et les opérateurs. C’est à juste titre que l’ancien directeur général adjoint du FMI a organisé à Paris cette tribune d’échanges et de charme qu’est la réunion du Groupe consultatif pour le financement du Plan national de développement. Non seulement pour montrer à quel point cette vision houphouétienne le hante. Mais aussi pour leur faire comprendre que c’est dans leurs intérêts de le faire. Car c’est un partenariat gagnant-gagnant. Comme l’a fait le grand Houphouët-Boigny avant lui. La Côte d’Ivoire a besoin du monde. Mais le monde a également besoin d’elle. Le président Ouattara est allé dire au Club de Paris et autres bailleurs de fonds multilatéraux ceci : «Vous avez intérêt à venir investir dans mon pays, la Côte d’Ivoire. Parce que vous savez que depuis Houphouët-Boigny, il n’y a pas mieux qu’elle pour faire fructifier vos capitaux». Un message qui a été perçu sept sur cinq. Puisque les bailleurs de fonds ont doublé la cagnotte. En route maintenant pour le développement. Félix Houphouët-Boigny a réussi le premier miracle ivoirien. Alassane Ouattara réussira le second. Celui de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en 2020. Certainement.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly