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Politique Publié le samedi 8 décembre 2012 | LG Infos

Toungara, Bictogo, Ouloto, Mabry… : Ces ministres qui ont déchiré la charte de bonne conduite de Ouattara

Qu’ils sont les scandes qui ont émaillé le pouvoir Ouattara, depuis le 11 avril 2011, jour de l’arrestation du président Gbagbo par les forces françaises. Les Ivoiriens et les amis de la Côte d’Ivoire s’accordent pour dire que la gouvernance de M. Ouattara fait chorus avec corruption, surfacturation et autres abus de biens publics, caractéristiques d’un régime amoral, mû par la politique du ventre. On aurait dit : Ouattara est au pouvoir, les scandales aussi ! C’est hyper curieux qu’un régime qui, pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, a fait signer une charte de bonne conduite à chaque membre du gouvernement, devant la nation et le chef, se laisse aller à de telles dérives. Cette charte était-ce de la poudre aux yeux des contribuables et autres bailleurs de fonds, ou est-ce Alassane Ouattara qui n’a pas les moyens de l’appliquer ? Voici des extraits de ce document en 10 points, présenté comme «un bréviaire intégrant et symbolisant les valeurs cardinales de probité morale, d’équité et de bonne gouvernance». Mais qui est violé à souhait. Zoom sur des actes de mal gouvernance qui scandalisent aussi bien les amis que les ennemis politiques du Président ivoirien, apparemment bien boulonné dans un système de gestion moyenâgeuse des affaires publiques. Allons sur les traces d’Adama Toungara, Anne Désirée Ouloto, Adama Bictogo et Mabri Toikeusse.
La suite de 90 millions par mois de Toungara
Dernier scandale en date. Le ministre ivoirien des Mines et du Pétrole, l’actuel député-maire d’Abobo, Adama Toungara a plongé dans le fleuve tumultueux des scandales des années Ouattara. De fait, dans sa publication n° 648 05/12/2012, le confrère «Lettre du Continent» écrit que «le ministre ivoirien des Mines et du Pétrole, Adama Toungara vient de recevoir une belle avoinée de la part d’Alassane Ouattara. Ce dernier a exigé que le fringant ministre quitte la suite qu’il occupe depuis seize mois au 7e étage de l’hôtel Pullman d’Abidjan. Le loyer mensuel de cette suite de cinq chambres revenait à 90 millions F Cfa (135 000 €)». La Lettre du Continent note que «Le Loyer de la suite était au compte du trésor ivoirien.» L’information n’a pas été démentie. Que c’est renversant, ahurissant et choquant dans une Côte d’Ivoire qui ajoute dette sur dette pour espérer sortir la tête de l’eau. Le ministre Adama Toungara qui se la coule douce sur les fonds publics à hauteur de 90 millions Fcfa par mois, alors que des enfants de son pays sont entassés à 90 ou 120 par classe, fautes d’infrastructures d’accueil. L’Etat débourse tous les mois 90 millions de nos francs pour faire plaisir à Adama Toungara, pendant que des centres de santé villageois attendent depuis des lustres qu’une main providentielle vienne garnir leurs plateaux techniques. Que va faire Ouattara ? Les Ivoiriens s’interrogent. il ne suffit pas de vider Toungara des lieux pour que s’arrête l’hémorragie financière. Il faut appliquer la «charte d’éthique du gouvernement», par laquelle les membres du gouvernement ont déclaré souscrire aux dix valeurs cardinales édictées.
En effet, le point 3 visant «la Primauté de l’Intérêt général» dispose : «toute décision, toute action ou toute tâche doit s’inscrire et être menée dans l’optique de l’intérêt général, selon les exigences et normes de rigueur et de qualité que justifient les ressources disponibles…». Les 90 millions Fcfa que carotte le ministre des Mines et du Pétrole chaque fin de mois «s’inscrivent-ils dans l’optique de l’intérêt général, selon les normes de rigueur que justifient les ressources disponibles ?» Nous pensons que non, sinon, le Président Ouattara n’aurait pas donné un coup de balai. Alors, exit Toungara !
Le scandale de l’expulsion de l’épouse du ministre d’Etat Mabri Toikeusse.
En voici en un autre scandale qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une «affaire qui ne fait pas honneur à la république». Pour reprendre les mots (au moment des faits) de la ministre de l’Enfant, la Femme et de la Famille, Raymonde Coffie Goudou qui, sur instruction du Chef de l’Etat, animait une conférence de presse à sa résidence à Cocody-les Ambassades pour faire la lumière sur cette affaire. De fait, le vendredi 7 septembre 2012, le ministre Albert Toikeusse Mabri, a fait expulser manu-militari sa femme et ses 5 filles mineures de sa résidence de fonction où ces dernières vivaient à Cocody-Ambassades, selon le Dg de la Sogepie qui a affirmé que «C’est l’avocat du ministre Mabri qui a fait exécuter l’acte d’expulsion». Des enfants mineurs et leur mère, l’épouse légitime du collaborateur d’Alassane, ont été jetés à la rue, sous les regards du voisinage, en présence de Journalistes molestés par les hommes du ministre Mabri. A l’origine de cette expulsion spectaculaire, une procédure de divorce introduite en justice par Mabri au mois de juin 2012. Mais suspendue par le premier président de la Cour d’Appel, parce son exécution «risque d’entrainer des conséquences manifestement excessives et irréparables». Il a ordonné en conséquence «la suspension de l’exécution du jugement sur les mesures provisoires numéro 2767 rendu le 19 juillet 2012 par le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau jusqu’à ce que la Cour d’Appel vide sa saisine relativement audit jugement.» Mabri Toikeusse en a cure, il a sollicité et obtenu les services du directeur général de la Sogepie pour jeter dehors «immédiatement et sans délai» Mme Mabri et ses enfants mineurs. Mais contre toute attente, «Il est mis à la disposition de monsieur Bamba Issiaka, directeur général de la Sogepie, la villa numéro 7 sise à Cocody-Ambassade, rue Hibiscus faisant partie du patrimoine immobilier non cessible de l’Etat pour lui servir de logement de fonction», lit-on dans la décision d’affection du 3 septembre signé de Bamba Issiaka lui-même. «cette affaire ne fait pas honneur à la république». «Si le Président de la République est intervenu, c’est parce qu’il y a eu vice de procédure du Directeur général de la Sogepie». «C’est le Directeur général de la Sogepie qui a commis un huissier pour expulser Mme Mabri Toikeusse», précisera Raymonde Coffie Goudou, qui a martelé : «Je n’accepte pas qu’on fasse cela à une femme (...) Si cela arrivait une autre femme, le Président de la République allait prendre la même décision». Alors question : M. le président Alassane Ouattara, le fait pour le ministre d’Etat, ministre du Plan Albert Mabri Toikeusse, d’abandonner son épouse et ses enfants à bas âge, puis de les expulser du domicile familial, selon les dires de l’épouse elle-même qui a ajouté qu’il a aménagé ailleurs, cette façon de faire ne tombe-t-elle pas sous le coup du point 2 de la charte d’éthique du gouvernement qui stipule : «2- Le Respect de la Dignité et de la Vie humaine: chaque membre du gouvernement considère la vie comme sacrée. Aussi s’abstient-il de toutes paroles et tous actes susceptibles de porter atteinte à la dignité et à la vie humaine.» Et pourtant…
Anne Ouloto et le scandale des déchets…
Maman bulldozer a réussi la prouesse d’attribuer un marché de 60 milliards à Satarem, une société française en faillite. Il s’agit de la société Satarem-Greensol, filiale du groupe français Satarem qui était en liquation au moment des faits. Elle était clôturée par décision de justice en France depuis le 18 novembre 2010 pour insuffisance d`actifs. C’est elle curieusement que la ministre ivoirienne de la Salubrité d’alors a dénichée pour nettoyer le district d’Abidjan. Et ce n’était un secret pour personne, Satarem-Greensol n`avait pas produit la caution de 2 milliards exigée. Mais elle devrait, grâce à Anne Ouloto, profiter de l`avance de l`Etat pour s`équiper en Turquie. Heureusement que la mayonnaise n’a pas pris. Mais là aussi, Alassane Ouattara n’a pas bronché. Il n’a pas activé le point (3- La Primauté de l’Intérêt général) de la charte selon lequel : «toute décision, toute action ou toute tâche doit s’inscrire et être menée dans l’optique de l’intérêt général, selon les exigences et normes de rigueur et de qualité que justifient les ressources disponibles.» et le ( 5- La Bonne Gouvernance ) stipulant : «chaque membre du Gouvernement s’engage à cultiver l’excellence et à promouvoir les pratiques de bonne gouvernance au sein de son département ministériel et dans les structures placées sous son autorité. Le respect strict des lois et règles de la République est une nécessité d’intérêt national dont dépendent, à la fois le relèvement moral de notre pays et son développement intégral et durable.» Vous avez dit laxisme pousse-au-crime ? !

Barthélemy Téhin
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