Alors qu'elle avait annoncé sur son site avec fierté, la décision d'accorder son parrainage à la candidature de Jacques Anouma et qu'elle avait fait diligence dans ce sens en envoyant un émissaire au Caire pour déposer le dossier de candidature, la FIF adopte depuis le rejet de son dossier, un profil bas qui déroute et en inquiète plus d'un.
Oui, la Fédération ivoirienne n'a pas encore réagit suite à la décision prise par la CAF de rejeter le candidat qu'elle a parrainé."Au regard de l'article 18.3 de nos Statuts, il apparaît que le candidat proposé par la Fédération ivoirienne de Football ne remplit pas les conditions requises (...). Le candidat proposé n'est pas et/ou n'a jamais été membre du Comité Exécutif de la CAF", a écrit la CAF à la FIF, à qui elle fait une leçon sur la bonne connaissance des textes de l'instance confédérale. Plusieurs experts et spécialistes du droit des Sports et du football en particulier assurent pourtant que le dossier du filleul-candidat de la FIF est bel et bien recevable. Le silence radio observé du côté de la Maison de Verre de Treichville, alors que c'est dans 6 jours que prend fin la période de recevabilité de tout recours éventuel contre la décision de rejet prise lundi dernier au Caire, inquiète plus d'un. A noter que le ministre Alain Lobognon a fait une réaction le même jour depuis Yamoussoukro sur la question, même s'il n'a pas nommément cité la CAF. De son côté le candidat parrainé par la FIF, par ailleurs président d'honneur de l'instance fédérale du football ivoirien, a exprimé son sentiment personnel sur son site internet officiel. Des sportifs ivoiriens ont réagi. Même si la question n'a pas encore été formellement évoquée en Conseil des Ministres, le porte-parole du Gouvernement Bruno Koné, a refusé de botter en touche, avec le point de vue aussi bien diplomatique qu'ambigüe qu'il a exprimé mercredi dernier. Tout cela permet de bien constater que la FIF, concernée en premier lieu, n'a pas encore donné de la voix. Est-elle d'accord avec la décision de rejet ? La FIF estime-t-elle que la CAF a dit le droit, ou bien pense-t-elle que la décision mérite d'être contestée? Les Ivoiriens veulent savoir d'autant plus que le président de la Fif, dans une interview parue sur le site de la fédération et reprise par l'IA avait précisé avoir voté contre l'amendement Raouara. Ce qui signifie bien qu'elle peut ne pas se sentir liée, ni concernée par la décision prise le 10 décembre dernier. Selon des sources bien informées dans le milieu du football, la FIF ayant transmis le 1er décembre 2012, la candidature de son filleul, la CAF n'était pas fondée à analyser cette candidature au regard des dispositions entrant en vigueur seulement 48 heures plus tard. Au moment du dépôt de la candidature de Jacques Anouma, les textes sur lesquels la Caf prétend s’être basée pour le disqualifier n'étaient pas en vigueur. A ce titre, ces nouveaux textes ne lui seraient pas opposables. C'est justement pour cette raison que les experts du sport parlent de décision arbitraire et irrégulière du point de vue juridique. En guise de parallélisme de forme, ces observateurs estiment qu'un recours éventuel du candidat Jacques Anouma doit être porté par la Fédération marraine, même si le concerné peut faire valoir ses droits. Au moment où nous bouclions hier, l'on a appris qu'une réaction de la FIF était imminente. Pour leur part, les observateurs continuent de s'interroger non seulement sur le motif du silence observé par la FIF mais surtout sur sa véritable stratégie pour soutenir son candidat dans la bataille juridique qui va s'engager. Le candidat ira-t-il tout seul, ou bien, s'agissant d'une candidature nationale, la FIF va-t-elle mettre à sa disposition avocats et experts juridiques pour aller devant le TAS? Rendez-vous d’ici le 20 décembre prochain. Jour-J 6!
Charles Kouassi et Annoncia Sehoué